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Littérature : « Lire participe à vous édifier culturellement », dixit le chef de bataillon et écrivain Emmanuel Zoungrana

Publié le lundi 25 novembre 2019 à 16h30min

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Littérature : « Lire participe à vous édifier culturellement », dixit le chef de bataillon et écrivain Emmanuel Zoungrana

Les lampions se sont éteints sur la 15e édition de la Foire Internationale du Livre de Ouagadougou (FILO) le dimanche 24 novembre 2019. Pendant quatre jours, les écrivains et les éditeurs ont pu communier avec leurs lecteurs. Le thème de cette édition avait trait à la sécurité. Les hommes de tenue n’ont pas manqué d’exposer leurs œuvres. Nous avons pu rencontrer un d’entre eux. Il s’agit de l’écrivain et chef de bataillon de l’armée burkinabè Emmanuel Zoungrana.

Il est au front avec ses hommes. Jour et nuit, ils se battent contre les forces obscurantistes. Mais à l’occasion de la 10e édition de la FILO, l’homme au quatre barrettes sur les épaules est revenu sur Ouagadougou. Ce n’était non pas avec des grenades à la main, mais des bouquins. Au pavillon du soleil levant du SIAO, il a pris un stand où il a exposé ses œuvres. Lui, c’est le chef de bataillon de l’armée burkinabè Mohamed Arsalane Emmanuel Zoungrana. Ce dimanche 24 novembre 2019, il ne lui restait que trois bouquins sous la main. Trois autres sont en rupture de stock. Le premier bouquin que nous prenons est intitulé « Marwèllé, l’enfant aigri ». C’est une autobiographie de l’auteur.

Il y parle de son enfance. Il aborde des thèmes comme la culture, la vie au village, la vie au prytanée militaire du Kadiogo, l’initiation traditionnelle... Pour lui, le titre est évocateur. Il explique que culturellement, les villages perdent de leur teneur avec la modernisation. La capitale Ouagadougou est en train d’envahir progressivement son village natal situé dans la commune rurale de Pabré. Les belles cases rondes disparaissent. C’est donc une inquiétude pour lui avec l’urbanisation. Il se demande si le problème foncier ne pourrait pas engendrer des crises sociales.

L’ouvrage « The ace of spades in disarray » retrace l’histoire des communautés modernes. Il parle des acteurs majeurs qui ont joué des rôles éminents dont les sorts n’ont pas toujours été entendus. Des thèmes de la vie, de la mort, de la révolte, du terrorisme, de la trahison … y sont développés. Le troisième livre est une nouvelle comprenant entre autres L’enfant chérie, Le triomphe des parvenues, Conseil cruel. « Conseil cruel » parle de l’entourage d’un leader qui, à partir d’instincts égoïstes, l’a poussé dans le décor. C’est une approche de la gestion communautaire par le sens social.

« Le triomphe des parvenues » traite de la gestion des ressources humaines. C’est la question de l’équilibre des genres. Il retrace l’histoire des femmes brillantes dont les efforts n’ont pas été récompensés au même titre que les hommes. L’auteur plaide pour une prise en compte du genre dans la construction de la société. « Le péril de vie des hommes » est un hommage aux forces de défense et de sécurité. Pour lui, ce sont des hommes qui sauvent des vies et qui y laissent les siennes. Il a retracé l’histoire d’un sapeur-pompier qui a sauvé un enfant de la noyade mais qui a fini par perdre la vie.

Le Burkina Faso vit une situation difficile. L’écrivain en est conscient. Il estime que les problèmes de la société sont généralement mal réglés lorsque le niveau de culture intellectuelle n’est pas souvent au rendez-vous. Pour lui, lire participe au développement de la culture intellectuelle. Lire, participe à relativiser les points de vue. Lire, pense-t-il savoir, participe à accepter son camarade. Lire participe à vous édifier culturellement, à vous édifier spirituellement au lieu d’être dans une logique d’extrémiste. Le chef de bataillon est auteur aussi de l’As de Pique en débandade, Sentinelles et dédicace spéciale.

Situation sécuritaire du pays oblige, l’auteur est en train de préparer un essai sur le terrorisme. C’est un ouvrage dans lequel il développe les différentes stratégies qu’on peut adopter pour venir à bout du phénomène. Déjà, il salue la tenue de la FILO. Selon lui, l’événement « participe à raffermir notre foi à la littérature burkinabè. Lire participe au développement de la nation, de la société. » Il est plus que convaincu qu’une nation qui lit est une nation qui gagne. Juste après la FILO, direction le front !

Dimitri OUEDRAOGO
Lefaso.net

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