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Renforcement des systèmes de santé et des politiques de lutte contre les maladies infectieuses : Des cadres africains outillés pour relever les défis

Publié le jeudi 21 novembre 2019 à 14h00min

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Renforcement des systèmes de santé et des politiques de lutte contre les maladies infectieuses : Des cadres africains outillés pour relever les défis

L’Institut des Hautes Etudes du Développement Durable (IHEDD) de la Fondation pour les Etudes et Recherches sur le Développement International (FERDI) a initié une formation en économie de la santé intitulée « Renforcement des systèmes de santé et des politiques de lutte contre les maladies infectieuses » destinée aux cadres de plusieurs pays francophones d’Afrique subsaharienne. La formation a été ouverte par Tertius Zongo, ancien Premier Ministre du Burkina Faso et directeur de la Chaire Sahel de la FERDI, et par Dr Wilfried Ouédraogo, Secrétaire général du ministère de la Santé. Elle s’est déroulée du 11 au 15 novembre 2019 en présentiel et se poursuivra à distance du 18 novembre au 20 décembre 2019.

Ces deux dernières décennies, d’importants progrès ont été accomplis dans le domaine de la santé dans les pays en voie de développement, notamment en Afrique subsaharienne. Les chiffres sur la mortalité infanto-juvénile et le ratio de mortalité maternelle sont en baisse : Ils sont passés respectivement de 150 à 76 pour 1000 et de 800 à 540 pour 100 000 naissances vivantes en 2015. L’espérance de vie a également en moyenne progressé de 52 ans à un peu plus de 60 ans.

Malgré ces progrès, il n’en demeure pas moins que ces pays restent confrontés à d’énormes défis et font face à des besoins considérables en matière de santé. « Parmi les besoins, il y a le fait que la plupart des pays sont engagés dans une transition épidémiologique. C’est-à-dire qu’ils doivent faire face simultanément à des maladies infectieuses qui pèsent très lourd dans la charge globale de la maladie et parallèlement à une montée très rapide des maladies non transmissibles, les maladies chroniques. C’est que nous appelons le double fardeau de la maladie. Il faut faire face à ces défis dans un environnement très contraignant, marqué par une insuffisance de ressources, notamment domestiques, alors que les besoins sont considérables. Par ailleurs depuis 4 ou 5 ans, on assiste à une stagnation de l’aide à la santé qui avait beaucoup augmenté depuis le début des années 2000 », explique le professeur Jacky Mathonnat, professeur émérite en sciences économiques à l’université de Clermont Auvergne en France et senior fellow à la FERDI (Fondation pour les Etudes et Recherches sur le Développement International), responsable du programme économie de la santé.

Or, pour que les progrès déjà accomplis soient durables, il faut qu’il y ait un renforcement des systèmes de santé et un renforcement des politiques de lutte contre les maladies ; surtout qu’avec les Objectifs du millénaire pour le développement, les pays sont confrontés à de nouveaux défis, notamment la couverture maladie universelle.

C’est dans ce contexte donc, que la FERDI à travers l’IHEDD (Institut des hautes études du développement durable) avec le soutien du Gouvernement princier de la Principauté de Monaco et celui de la Fondation Mérieux a initié une formation en économie de la santé sur le « renforcement des systèmes de santé et des politiques de lutte contre les maladies infectieuses. »

A travers cette formation, la FERDI entend contribuer à la lutte contre les défis auxquels sont confrontés les pays francophones d’Afrique subsaharienne à travers un transfert des connaissances et un renforcement de leurs capacités. « L’esprit dans lequel on l’a conduit (la formation), c’est de faire en sorte à mettre à la disposition des auditeurs, des approches analytiques, des outils méthodologiques qui sont résolument orientés vers l’appui au processus de décision. Eclairer le processus de décision pour pouvoir mettre en place des politiques qui soient sur le plan technique et économique rigoureusement fondées et qui soient également socialement acceptables et politiquement faisables », indique le Pr Mathonnat.

La formation est donc destinée aux cadres supérieurs en position de responsabilité, qui sont en prise direct sur le processus décisionnel et ceux, qui par leur responsabilité analytique contribuent à la prise de décision que ce soit dans le secteur de la santé ou les secteurs en lien avec la santé : ministère des finances, du travail et des affaires sociales, de l’intérieur, de l’hydraulique et de l’aménagement du territoire.

Pour cette session, les auditeurs viennent du Burkina Faso, du Mali, du Niger, du Sénégal, du Cameroun, de Madagascar et de France.

Un contenu riche et varié adapté aux réalités de nos pays

La formation de l’IHEDD se déroule en deux volets. Le premier volet de la formation s’est fait en présentiel du 11 au 15 novembre 2019 à Ouagadougou autour de trois axes thématiques : lutte contre les maladies infectieuses dans le contexte du besoin de renforcement des systèmes de santé, efficience des interventions en santé dans un contexte de ressources limitées et maladies infectieuses et développement économique.

Le second volet se fera à distance du 18 novembre au 20 décembre 2019 et comprendra des compléments thématiques, des approfondissements méthodologiques et des études de cas combinant transversalement les trois axes du premier volet.

« Nous partons d’ici outillés pour faire face aux réalités du terrain », Sidy Diallo, chef de cabinet du ministre de la Santé et des affaires sociales du Mali

Le moins que l’on puisse dire, c’est que déjà le premier volet de la formation donne satisfaction aux auditeurs au regard de la pertinence des modules abordés et de la qualité des formateurs. Ankuong Fang Lucie, cheffe de cellule des services sociaux et de la santé du ministère des Finances du Cameroun, Dr Sauret/ Sakana Letitia, médecin de santé publique au Centre Muraz de Bobo Dioulasso et Sidy Diallo, chef de cabinet du ministre de la Santé et des affaires sociales du Mali ont à l’unanimité apprécié cette formation de l’IHEDD.

« Dans mon pays, le budget de la santé est réduit d’année en année, ce qui pose d’énormes problèmes pour faire face aux réalités. Avec l’arrivée d’un nouveau ministre, il y a une véritable politique d’équité sociale qui est mise en œuvre pour faire en sorte que les couches les plus défavorisées de la population puissent accéder aux soins de santé. Cette formation est donc la bienvenue pour nous et nous partons d’ici plus que jamais outillés pour faire face aux réalités sur le terrain », indique Sidi Diallo, chef de cabinet du ministre de la Santé du Mali.

Dr Sauret/Sakana Letitia, elle, assure que cette formation lui permettra d’améliorer ses outils d’évaluation des politiques et des interventions en santé. « Il me manquait un volet économie pour me permettre d’être plus efficace et apporter davantage pour le renforcement du système de santé de mon pays. Cette formation me permet donc d’être mieux outillée », a-t-elle laissé entendre.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net

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