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Filière semence au Burkina : Quatre variétés de riz local produites et mises à la disposition des petits producteurs

Publié le mercredi 20 novembre 2019 à 21h30min

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Filière semence au Burkina : Quatre variétés de riz local produites et mises à la disposition des petits producteurs

Une équipe de l’Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA) avec, à sa tête, le représentant pays, Jules Somé, a visité, ce mercredi 20 novembre 2019 à Ouagadougou, le site semencier de l’Institut de l’environnement et de recherches agricoles (INERA) de Kamboinsin pour constater de visu le travail effectué sur le terrain et les résultats atteints. Un site semencier mis en œuvre par un consortium d’ONGs dans le cadre du projet Selling Quality Rice for a Better Income dénommé ‘’Qualiriz’’. Objectif, renforcer la chaine de valeur du riz compétitive et inclusive, permettant d’accroitre les revenus de 50.000 petits producteurs dans le centre-est du Burkina Faso.

La Orylux6, TS2, FKR60N et la FKR62N ; ce sont là les quatre variétés de semences de riz local produites dans le cadre du projet Selling Quality Rice for a Better Income dénommé ‘’Qualiriz’’ et mises à la disposition des productions. La production de ces quatre variétés de semence de base sur le site de l’INERA Kamboinsin est effectuée, selon le représentant pays de l’Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA), Jules Somé, grâce au ministère fédéral allemand, de la Coopération économique et du développement à travers son initiative « Un monde sans faim », qui vise à dynamiser la filière semence au Burkina Faso.

Le projet ‘’Qualiriz’’ a été en effet mis en œuvre par quatre structures nationales réunis en consortium. Il s’agit des ONGs RIKOLTO et TRIAS, le cabinet d’études SICAREX et l’Institut de l’Environnement et des Recherches Agricoles (INERA-Kamboinsin) et soutenu par AGRA. En effet, Qualiriz a donc permis d’avoir la base qu’est la semence de qualité à travers une recherche variétale de quatre variétés-clés ciblées grâce à leur attractivité par rapport aux consommateurs, souligne le représentant pays de l’AGRA, tout en précisant que l’appui de base consiste déjà à la recherche de la stabilisation de ces variétés en produisant suffisamment de semences de base pour les compagnies semencières afin qu’elles puissent les multiplier et les mettre à la disposition des producteurs. Car ces semences ont une particularité commerciale et bien appréciées des consommateurs.

Une particularité commerciale qui fait qu’il y a, selon le technicien supérieur de recherche au Programme riz et riziculture de l’INERA, Rachid Simboro, beaucoup plus de la valeur à produire ces variétés que de produire des variétés qui ne sont pas demandées sur le marché. En plus de cela, ces variétés ont un cycle précoce de 90 à 120 jours avec un rendement de 5 à 7 tonnes à l’hectare, ce qui est donc avantageux pour les producteurs, a-t-il ajouté.

Rachid Simboro, technicien supérieur de recherche dans le programme riz et riziculture de l’INERA

La panachure jaune, un défi à relever dans la production du riz au Burkina
Même si la mise en œuvre de ces variétés permet de combler le gap de production du riz au Burkina, d’autres défis restent encore à être révélés, notamment la panachure jaune, a rappelé la spécialiste de la question, Sandrine Boncoungou, technicien supérieur de l’INERA. Il s’agit d’une maladie qui, selon elle, fait perdre aux producteurs 20 à 100% de leur production. Et pour le moment, aucune solution n’est encore disponible. « Toutefois, pour remédier au mal, une solution préventive a été mise en place afin de soulager les producteurs en attendant de trouver une solution définitive et cela consiste à isoler les pépinières mais également à bien nettoyer les champs où il y a déjà eu la panachure, avant de procéder au piquetage du riz », a-t-elle relativisé.

Le marché du riz, une opportunité d’affaires à saisir

Soulignons que l’aménagement de ce site semencier de Kamboinsin est un projet de trois ans et son enjeu, pour Jules Somé, c’est d’assurer un riz local de qualité et compétitif qui puisse permettre de réduire le gap en termes d’autosuffisance dans la production de riz et de transformer cette filière-clé. Car le Burkina Faso importe au moins 400 mille tonnes de riz par an, ce qui démontre qu’il y a un marché local très clair et une opportunité à saisir pour les producteurs, a-t-il affirmé. Et de montrer que cet alignement permettra de renforcer la compétitivité du riz local et de s’assurer que le riz produit localement répond aux attentes des consommateurs et reste compétitif face au riz importé.

Jules Somé, représentant pays de l’alliance pour une révolution verte en Afrique

Yvette Zongo
Lefaso.net

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