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6e session du Conseil national pour l’enfance : Pour un renforcement du système de protection des droits de l’enfant

Publié le mardi 19 novembre 2019 à 15h30min

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6e session du Conseil national pour l’enfance : Pour un renforcement du système de protection des droits de l’enfant

Après sa 5e session tenue il y a trois ans, le Conseil national pour l’enfance (CNE) a organisé ce mardi 19 novembre 2019, sa 6e session ordinaire au titre de l’année 2019. Il s’est agi de définir les domaines d’interventions prioritaires et les types d’appui nécessaires à la réalisation des plans et stratégies en faveur de l’enfance.

Depuis 2016, les membres du Conseil national pour l’enfance n’avaient plus eu l’opportunité de se réunir en session ordinaire. Cela, en raison des difficultés liées entre autres à la mobilisation des ressources et à la mobilité des membres. Trois années après, la 6e session se tient dans un contexte bien particulier, selon la ministre en charge de la Famille, Laurence Ilboudo/Marchal.

En effet, outre les attaques terroristes et les conflits communautaires qui portent atteinte aux droits de milliers d’enfants dans de nombreuses localités du pays, les enfants burkinabè sont souvent privés de leurs droits dans le cercle familial et scolaire. C’est ce que révèle d’ailleurs une étude nationale sur les violences faites aux enfants, réalisée en 2018.

Selon l’enquête, le milieu familial représente 65,7% des lieux d’exercice de violence à l’égard de l’enfant et 94% des auteurs de ces violences sont les proches parents, les camarades d’écoles et l’école. « Toutes choses qui interpellent notre conscience collective et notre responsabilité individuelle dans l’éducation et la formation de nos enfants pour être des adultes responsables de demain », a indiqué la ministre de la Femme, de la solidarité nationale, de la famille et de l’action humanitaire.

Puis de poursuivre : « Nous avons une panoplie de textes, nous avons ratifié les textes internationaux, mais nous n’avons pas ce geste et ce comportement qu’il faut. Il est important que chaque Burkinabè ait cette prise de conscience et qu’à l’issue de cette rencontre et au-delà de tous ces ateliers, nous puissions dire, l’enfant d’autrui est aussi mon enfant, nous devons le protéger ».

Il faut inverser la tendance

Aussi, dans un contexte où le Convention relative aux droits de l’enfant a relevé des insuffisances dans la mise en œuvre des recommandations adressées au Burkina Faso ou encore, l’élaboration de la stratégie nationale de protection de l’enfant qui a mis à nu des insuffisances d’ordre institutionnel, juridique et institutionnel dans le système de protection de l’enfant burkinabè, Laurence Ilboudo/ Marchal clame que la protection et la promotion des droits de l’enfant s’imposent au Burkina comme un défi. Ce, dans un pays où l’on compte environ 11 millions 600 mille enfants âgés de moins de 18 ans, soit 54, 4% de la population.

Dans cette masse critique, dit-elle, le Burkina enregistre des milliers d’enfants non scolarisés ou déscolarisés, en situation de rue, des enfants vivant avec un handicap, victimes de mariage, d’abus sexuels, de mutilations génitales féminines (…). « D’ici à 2030, si rien n’est fait pour inverser la tendance des violences à l’égard des millions d’enfants burkinabè, notre pays court le risque d’être dépourvu d’une jeunesse capable de prendre une relève assurée », a annoncé la ministre de la solidarité nationale. Le secrétaire permanent du CNE, Adama Sondé soutiendra que le système de protection de l’enfant burkinabè a besoin d’être renforcé avec des recommandations fortes des différents acteurs. Le but étant que d’ici les 5 prochaines années, le Burkina dispose d’un environnement institutionnel, familial et communautaire suffisamment renforcé, qui assure la sécurité des enfants.

A la veille de la célébration du 30e anniversaire de la Convention relative aux droits de l’enfant au Burkina (le 20 novembre), la représentante adjointe du Fonds des nations unies pour l’enfance (UNICEF), Rinko Kinoshita, a exhorté le Burkina à multiplier les efforts pour achever un certain nombre de chantiers en matière de protection des droits de l’enfant. Il est notamment question de la mise en œuvre de la réponse de protection des enfants en situation d’urgence, la mise à l’échelle des réseaux communaux et communautaires de protection des enfants et la mise en œuvre du plan d’action triennal de la stratégie nationale de protection de l’enfant.

Nicole Ouédraogo
Lefaso.net

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