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Recrutement à la CNSS : « Nous avons foi que la lumière sera faite dans ce dossier et que les responsabilités seront situées », dixit le Réseau national de lutte anti-corruption

Publié le vendredi 15 novembre 2019 à 23h55min

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Recrutement à la CNSS : « Nous avons foi que la lumière sera faite dans ce dossier et que les responsabilités seront situées »,  dixit le Réseau national  de lutte anti-corruption

Le Réseau national de Lutte anti-corruption (REN-LAC) a animé une conférence de presse, portant sur la présomption de fraude qui a émaillé le processus de recrutement des 85 agents à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) en 2018. Ce fut l’occasion de revenir sur les preuves accablantes révélées par les enquêtes et de lancer un appel à la diligence des acteurs de la justice dans le traitement du dossier.

Dans sa déclaration lue par le secrétaire exécutif, Sagado Nacanabo, le REN-LAC explique que des résultats des enquêtes menées par l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de la Lutte contre la corruption (ASCE-LC) et la Gendarmerie nationale, il ressort que le processus de recrutement des 85 agents a été entaché de nombreuses irrégularités, mettant en cause la crédibilité du concours et l’égalité des chances des candidats.

Il en veut pour preuve le choix des sujets, leur reproduction et leur conservation qui se sont déroulés sans la présence d’un agent de sécurité. Le Directeur des ressources humaines (DRH) a été l’unique responsable de tout le processus : anonymat, conservation des copies et des fiches d’anonymat détachées. De cette enquête, il ressort que tout a été mis en œuvre pour orchestrer royalement la fraude, clame le conférencier principal.

Les enquêtes ont aussi révélé que tous les candidats déclarés admis, et dont les copies présentent des irrégularités criardes, ont des liens établis avec des travailleurs de la CNSS. Ces irrégularités, selon le REN-LAC, portent sur la similitude de nombreuses copies tant sur le fond que sur la forme, la signature sur la feuille de composition non-conforme à la signature du candidat concerné sur la feuille de présence en salle, la différence de notes sur la copie incriminée et le relevé de notes du correcteur requis par la CNSS pour le concours.

Le REN-LAC relève ensuite que le nombre assez élevé de ces candidats montre l’ampleur des irrégularités qui ont entaché le sérieux du recrutement pour tous les profils. Et enfin, l’attitude des parents des dits candidats lors des auditions à la gendarmerie laisse penser que le concours n’a été que de la poudre aux yeux aux fins de faire entrer à la CNSS les rejetons et autres proches des travailleurs de la CNSS ou de leurs amis. Au regard de ces faits accablants, quoi de plus normal que l’ASCE-LC demande l’annulation pure et simple et la reprise du concours ?

Le secrétaire exécutif du REN-LAC souligne que dès le début de cette affaire, la direction générale de la CNSS a observé une attitude qui frise la complicité. En dépit des alertes de fraude, le directeur général de la CNSS, au lieu de procéder à des investigations pour vérifier les allégations, s’est plutôt empressé de confirmer les résultats à travers une note de prise de service des nouvelles recrues. Et c’est seulement quand l’évidence crevait les yeux qu’il a décidé, et dans la précipitation, de relever le DRH de ses fonctions et d’annuler la note de prise de service.

Une décision qui a conduit les déclarés admis à introduire un recours au Tribunal administratif, qui a statué en leur faveur en ordonnant la suspension de la décision du directeur général. L’ordonnance sera plus tard confirmée par le Conseil d’Etat. Le REN-LAC a saisi l’occasion pour rappeler que ces deux ordonnances de la juridiction administrative ne portent pas sur le fond du dossier (à savoir le faux, la fraude et le conflit d’intérêt), qui reste à être jugé par le Tribunal de grande instance (TGI) de Ouagadougou.

Le REN-LAC ajoute que cette procédure pénale, dans laquelle il s’est constitué partie civile, a connu deux reports et est reprogrammé pour le 19 novembre au TGI de Ouagadougou. « En plus des conseils des candidats qui disent tout mettre en œuvre pour retarder la tenue effective du procès, en le renvoyant aux calendes grecques, il nous revient que certains scellés, notamment des copies de candidats, sont introuvables », déclare Sagado Nacanabo. Néanmoins, se réjouit-il, « à la lumière des actes déjà posés, nous avons foi que la lumière sera faite dans ce dossier et que les responsabilités seront situées ».

Pour finir, le REN-LAC a condamné fermement ces actes de corruption et de favoritisme et a rassuré de son engagement à œuvrer pour le triomphe de la vérité. La CNSS, dit-il, est une société d’Etat qui gère l’avenir de milliers de travailleurs burkinabè et la vie de milliers de pensionnés et de leurs ayants-droit.

A l’animation de cette conférence, le secrétaire exécutif était en compagnie de Harouna Sinon, gestionnaire des programmes, et de Issouf Paré, secrétaire chargé des études et des enquêtes.

Etienne Lankoandé
Lefaso.net

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