Cyclisme : Raymond Poulidor, l’éternel second du Tour de France, tire sa révérence
Sans avoir jamais gagné la Grande Boucle malgré ses huit podiums, Raymond Poulidor s’est éteint ce mercredi 13 novembre 2019, à l’âge de 83 ans. Faisant partie des coureurs cyclistes les plus populaires dans les années 1960 et 1970, il avait déclaré : « Je suis certain que si j’avais gagné deux ou trois Tours de France, on ne parlerait plus de Poulidor ». Hospitalisé depuis le mois d’octobre, Raymond Poulidor surnommé « Poupou » est né à Masbarraud-Merignat dans la Creuse le 15 avril 1936. Issu d’une famille de paysans métayers, Poulidor décide de se mettre au vélo, après avoir suivi ses frères André et Henri, qui disputaient des courses cyclistes régionales pour s’égayer les dimanches.
Raymond Poulidor est entré dans la légende de « l’éternel second » du Tour de France en s’opposant à Jacques Anquetil dans les années 1960, puis Eddy Merckx dans les années 1970. En effet, la rivalité entre Anquetil et Poulidor restera comme l’une des grandes oppositions du sport français, avec en point d’orgue un combat au coude à coude lors du Tour 1964, une scène qui avait divisé la France en deux camps : poulidoriens et anquetilistes. Ne pas avoir gagné le Tour de France ne laissait visiblement aucun regret à Raymond Poulidor, malgré les malchances accumulées qui auront marqué sa carrière. Durant le Tour 1968, un motard le percute au moment où se dessinait sa victoire. Au prologue du Tour 1971, il rate le maillot jaune pour 79/100e de seconde. En 1976, alors qu’il a atteint l’âge de 40 ans, Raymond Poulidor monte une dernière fois sur le podium du Tour, derrière Lucien Van Impe et Joop Zoetemelk.
Depuis 1977, année de ses derniers coups de pédales, Raymond Poulidor, qui détient à ce jour le record du nombre de podiums sur la Grande Boucle (8) sans jamais avoir porté une seule journée le Maillot jaune, est resté extrêmement populaire. Après avoir participé à 14 Tours de France en tant que coureur et fait partie de la caravane durant quarante-trois éditions. Homme jovial, et très populaire, Raymond Poulidor s’étonnait souvent de ce qui lui arrivait. Alors, quand on lui posait la question qu’aurait-il fait si le cyclisme n’avait pas changé sa vie ?, il répondait « J’aurais été paysan. Je serais resté dans ma Creuse natale derrière une charrue », avait-il confié lors d’un entretien en 2012. Et d’ajouter : « Nous étions une famille sans argent et je n’ai souffert de rien, avouait-il. Nous étions heureux. Je peux dire que j’ai gagné beaucoup d’argent par rapport à mes parents, mais je n’ai jamais eu aucune ambition. Tout ce qui se présentait pour moi était un rêve. Que je gagne ou que je ne gagne pas, cela n‘avait pas beaucoup d’importance à mes yeux. »
A l’occasion de ses 80 ans fêtés sur le Tour de France en 2016, Poulidor avait confié : « Le Tour de France, c’est ma vie. Le jour où je ne ferai plus ça, c’est ma mort. Je ne viendrai pas sur le Tour avec des béquilles » et jusqu’à sa mort, il aura donc fait partie du paysage du tour.
Juste Ephrem ZIO
Lefaso.net
Source : Tour de France