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Burkina : La Coordination des OSC pour la patrie appelle à la réconciliation nationale

Publié le vendredi 25 octobre 2019 à 23h40min

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Burkina : La Coordination des OSC pour la patrie appelle à la réconciliation nationale

« Notre pays traverse la période la plus sombre et difficile de son histoire ». C’est le constat fait par la Coordination des OSC pour la patrie (COP), au cours d’une conférence de presse organisée ce vendredi 25 octobre 2019. Représentée par le M21 et le Cadre d’expression démocratique ( CED), la COP a livré sa lecture de la situation nationale . Une situation déplorable, selon elle, et dont la résolution passe nécessairement par la réconciliation nationale.

C’est certainement pour matérialiser leur appel à « un retour à l’humilité et au réalisme », que le CED et le M21, jadis antagonistes, se sont associés pour la présente conférence de presse. « Cette conférence marque l’union sacrée du CED et du M21 », a confié le coordonnateur du CED, Pascal Zaïda. Cette union, aux dires des conférenciers, entend préserver la stabilité du pays, mise aujourd’hui à rude épreuve. « Nous deux ensemble, c’est un premier pas. C’est Hervé Ouattara du CAR qui nous a réconciliés. C’est Marcel Tankoano qui m’a réconcilié avec Lopez. Avec les autres comme Samsk le Jah, Smockey, nous avons jugé nécessaire de nous mettre ensemble pour l’intérêt de ce pays », a poursuivi Pascal Zaïda.

Au Burkina, soutient le coordonnateur du CED, tous les signaux sont au rouge. En plus d’un système sécuritaire quasi défait du fait d’attaques terroristes permanentes, d’autres maux tels que la fronde sociale, la grogne sous-jacente dans le secteur privé et la crise dans le secteur de l’enseignement, rythment le quotidien du Burkinabè.

A cela, relève Pascal Zaïda, il faut ajouter la détérioration de l’économie et du climat social avec une crise de la cohésion sociale marquée par des sentiments d’exclusion et de stigmatisation de concitoyens. « Des hommes politiques désunis, des acteurs civils en conflits permanents, une transition difficile, des exilés politiques à la pelle, une injustice qui ne songe pas à jouer son rôle de conservateur des fondamentaux de l’unité nationale », a renchéri le coordonnateur du CED.

Pourtant, dit-il, les questions de cohésion nationale, d’unité nationale et de paix, reposent sur des fondamentaux. « Il s’agit d’abord de la volonté du président Kaboré, ensuite de la volonté du président Compaoré, de Yacouba Isaac Zida, du CFOP et du MPP », estime Pascal Zaïda. Puis de préciser : « Nous allons engager une démarche vers ces acteurs pour leur dire qu’il est temps qu’on se penche sur l’avenir. Si demain nous avons une audience à Kosyam, à Abidjan ou au Canada, il ne faudrait pas qu’on dise qu’ils sont allés faire un deal. C’est pour trouver une solution véritable ».

Soutenant par ailleurs que les questions politiques ne doivent pas être au-dessus de l’unité nationale, le coordonnateur du CED invite le Burkina à s’inspirer de l’expérience sénégalaise. « Ce qui s’est passé au Sénégal, on peut l’expérimenter au Burkina Faso d’autant plus qu’il n’y a pas d’animosité entre les exilés et ceux qui sont là aujourd’hui. Nous voulons que les deux ou trois mois qui nous restent, que nous puissions enterrer la hache de guerre. Si le président Kaboré peut lui-même aller en Côte d’Ivoire chercher Blaise Compaoré pour venir au Burkina, nous voulons que les Burkinabè se parlent », a-t-il laissé entendre.

‘’La situation est très grave’’

S’exprimant sur la situation sécuritaire du pays, le président du M21, Marcel Tankoano, clame : « La mort n’émeut plus personne. Nous sommes arrivés à un point où on banalise la vie humaine. La situation est très grave. Elle est tellement grave que nous n’avons plus un certain nombre d’informations. Ce qui se passe aujourd’hui à Kongoussi et Barsalgho est inadmissible dans un Etat souverain ». Pis, il s’interroge sur certaines initiatives.

« Comment peut-on encourager la population à repartir dans certaines zones et à s’auto-défendre au moment où l’armée régulière elle-même rencontre des difficultés ? » a-t-il déploré, soulignant qu’il est impératif de « vivre en nation » , de parler d’une même voix pour venir à bout du terrorisme. Ainsi, dans les jours à venir, la COP engagera des rencontres et pourparlers avec tous les acteurs du pays pour l’unité et la cohésion.

Nicole Ouédraogo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 25 octobre 2019 à 23:30, par Zach En réponse à : Burkina : La Coordination des OSC pour la patrie appelle à la réconciliation nationale

    Vous avez tout dit, et cela vient du fond de mon cerveau et coeur !!!! Je prie pour notre Faso.

  • Le 25 octobre 2019 à 23:56, par zach En réponse à : Burkina : La Coordination des OSC pour la patrie appelle à la réconciliation nationale

    Apres mon 1er poste, je voulais juste ajouter que la formation d’une nation est douloureuse. C’est notre tour. La reconciliation est imperieuse pour nous en sortir. En bons Burkinabe, soyons au moins intelligents etant donne que le materiel nous manque tant pour notre reussite et succes durable.

  • Le 26 octobre 2019 à 08:38, par Manuel En réponse à : Burkina : La Coordination des OSC pour la patrie appelle à la réconciliation nationale

    Bonjour
    Félicitations à vous, mais certains Burkinabé ont du mal à vous suivre.
    Personne n’est contre votre réconciliation, mais aucun burkinabé digne de ce nom ne doit accepter un deal que vous voulez faire sur le dos de notre peuple. Vous denoncez la justice et en même temps vous demandez que le président Rock aille chercher un officier de l’armée, ancien président du Burkina qui a changé de nationalité pour échapper à la justice de son pays ; franchement Zaida qui peut te suivre sur cette voie si ce ne sont que les anciens du régime déchu ?
    C’est quand même grave que des gens estiment qu’au nom d’un deal politique, les familles éplorées se taisent et acceptent ces démarches indécentes.
    Je ne souhaite à personne de vivre ce que vivent les familles Sankara, Zongo, Lingani, Koundaba,Some Gabriel, Fidel Guiebre , Sessouma, Dabo, Oumarou Clément et de nombreuses autres familles.
    Ayons la décence de respecter leurs souffrances, même si personne ne s’oppose à une prétendue réconciliation qui ne vise qu’à absoudre des crimes.

  • Le 26 octobre 2019 à 12:02, par Le Vigilent En réponse à : Burkina : La Coordination des OSC pour la patrie appelle à la réconciliation nationale

    Ainsi donc, la réconciliation dont vous parlez tant c’est entre des anciens et nouveaux hommes politiques ?!? En quoi cela concerne-ta-il le peuple burkinabé. Les intéressés se connaissent bien et savent mieux que vous autres, Pascal Zaida et Marcel Tankoano , les voies à suivre pour y parvenir.
    Ne demandez surtout pas à Roch Marc Christian KABORE, en sa qualité de PF, d’aller se réconcilier avec quelqu’un, soit-il ancien président. Si le citoyen Roch Marc Christian KABORE, a des problèmes avec quelqu’un et qu’il veuille se réconcilier avec lui, libre à lu. Mais cela ne saurait être une préoccupation pour l’ensemble du peuple burkinabé.

  • Le 26 octobre 2019 à 14:03, par Boris En réponse à : Burkina : La Coordination des OSC pour la patrie appelle à la réconciliation nationale

    Pour la première fois, je suis d’accord avec pascal ZAIDA. Nous sommes tous burkinabé, laissons nos querrelles intestines et regardons vers l’avenir.

  • Le 26 octobre 2019 à 17:08, par daouda savadogo En réponse à : Burkina : La Coordination des OSC pour la patrie appelle à la réconciliation nationale

    Donc la reconciliation et l’avenir des vingt millions de burkinabè se resume en vous deux,vos pseudo baguare-reconciliation et de vos exilés.Avant l’existence de vos prétendus messi il n’y avait pas de burkinabè ?Donc certains sont des dieux vivants pour vous ?Non eux et nous vivrons mourrons et laissserons la place aux autres.Ils ne sont ni le passé ni le present ni l’avenir du burkina,ils sot plutot le problème du burkina

  • Le 27 octobre 2019 à 20:23, par Le convaincu En réponse à : Burkina : La Coordination des OSC pour la patrie appelle à la réconciliation nationale

    Nous sommes tous convaincu que sans la paix, il n’y aura jamais développement, mais une chose set de reconnaître que les Burkina ont poussé le mal vivre ensemble aux extrêmes.

    La politique a été le chemin par lequel tous les acteurs se sont fourrés, dans le but d’atteindre leurs objectifs, n’importe qui parle politique si bien qu’on ne sait plus qui est qui.
    Le Burkina pourra recouvrir la paix si et seulement si certains hommes se mettent hors de la scène politique, notamment les détenteurs du pouvoir traditionnel et les religieux.
    Qu’ils fassent leur politique mais pas se mêler de la politique classique pour la gestion de la cité.

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