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Transport urbain : Simon rencontre les taximen

Publié le lundi 29 août 2005 à 07h35min

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Le maire de la ville de Ouagadougou, Simon Compaoré, a rencontré le jeudi 25 août à l’Hôtel de ville en fin de matinée, les responsables de deux syndicats de taxis de la ville de Ouagadougou. Le sujet de la rencontre a porté sur les activités de ce secteur.

Dans une correspondance datée du 16 août 2005 adressée au maire de la ville de Ouagadougou, Simon Compaoré, le Syndicat national des taxis du Burkina (SYNTAB) et le Syndicat des taxis de Ouagadougou (SYTAXO) ont demandé à rencontrer celui-ci pour parler de leurs problèmes. Dans cette correspondance, les syndicats ont énuméré en six points des doléances dont ils souhaitent la résolution par le maire.

Les "taximen" par la voix de leurs responsables syndicaux demandent l’aménagement d’un parking de taxis au marché central "Rood Woko" dans le cadre de la réhabilitation, la création de lieux de stationnement de taxis dans la ville, la collaboration des forces de sécurité municipales avec les taximen pour lutter contre l’insécurité grandissante dans la capitale. Les taximen souhaitent également que les contrôles soient faits de façon périodique et non permanente (comme c’est le cas actuellement) et ne concerner que le stationnement, la patente et le permis de conduire. Les taximen souhaitent que le maire les autorise à charger des bagages ou colis. Ils s’engagent à ne pas exagérer ou à se substituer aux taxis bagages. Sur ce point précis, ceux-ci ont demandé la clémence du maire, surtout que le mardi 22 août dernier le bourgmestre lui-même a mis la main sur deux taxis qui transportaient l’un, des tôles bac dont la longueur varie entre 6 et 9 m débordant largement et l’autre des cartons sur le toit. Des chargements hors gabarit que les types de véhicules utilisés comme taxis ne peuvent pas et ne doivent pas transporter.

Un taxi chargé de fer arrêté

D’ailleurs, juste avant la rencontre, Simon Compaoré a invité les journalistes et les responsables syndicaux à descendre de la salle de réunions du conseil municipal pour voir un autre taxi chargé de gros fers de construction débordant largement à l’arrière qu’il a encore arrêté et conduit dans la cour de l’Hôtel de ville. "C’est ce matin même que je l’ai croisé sur le pont Kennedy du barrage de Tanghin..." a indiqué le maire. Lors des débats, les taximen ont soutenu que ce taxi est un "clandestin". "Nous connaissons le propriétaire du véhicule qui est un soudeur à Kossodo. Il ne fait pas partie des nôtres...", a affirmé le président du SYTAXO, Issouf Compaoré.

Les taximen soutiennent que depuis la crise ivoirienne et l’arrivée des bus de la Société de transport en commun de Ouagadougou (SOTRACO), les taxis ne font plus de recettes. "Avant la crise ivoirienne, les taximen s’en tiraient avec nos compatriotes qui revenaient de la Côte d’Ivoire. Aujourd’hui, le train ne circule plus et les bus sont venus retirer les quelques clients que nous pouvions avoir...", souligne le président du Syndicat national des taxis du Burkina, Hamado Kaboré, pour justifier leur demande de les laisser charger les bagages.

Sur ce point de leurs doléances, Simon Compaoré a été catégorique. "Si vous voulez charger des bagages, vous changez de mission. Autrement vous ne pouvez pas transporter des personnes et des bagages à la fois. Si les bagages peuvent tenir dans le coffre du véhicule sans vous cacher la vue à l’arrière, vous pouvez le faire...", leur a-t-il dit.

Le maire estime que la police municipale peut tout contrôler. Il n’appartient pas selon lui à quelqu’un de déterminer les contrôles que la police doit effectuer. "Il vous appartient d’être en règle vis-à-vis des textes, car les contrôles se font à tout moment...", indique-t-il. Simon Compaoré a d’ailleurs donné des instructions au directeur de la police municipale présent à la rencontre pour effectuer les contrôles sur certaines taxes, notamment la patente, dans les prochains jours.

Le taux de recouvrement de cette taxe s’élève à 19 700 000 F CFA au 31 juillet 2005, sur environ 40 millions attendus, soit moins de 50%. Cette somme représente les taxes payées par 985 taxis.

De tous les 6 points des doléances contenues dans la correspondance, Simon Compaoré n’a pas utilisé la langue de bois pour répondre aux responsables syndicaux des taxis. Il leur a seulement demandé de respecter les lois de la cité pour être à l’abri des sanctions prévues par ces lois en cas d’infraction.

Etienne NASSA (nassa_parate@yahoo.fr)


Le maire "fâché"

"Les journalistes sont-ils là ?. Je vous présente mes excuses pour la façon un peu cavalière dont vous avez été invités à cette rencontre..." C’est par ces propos que Simon Compaoré a commencé la rencontre. Le bourgmestre était "fâché" contre les responsables syndicaux de taxis. Et cette colère se justifie, selon lui, par la forme que les taximen ont utilisée pour demander à le rencontrer. Et pour cause ! Le maire dit avoir appris le contenu de la lettre sur les ondes de la radio Savane FM avant qu’elle ne lui parvienne. "La lettre a été écrite le 16 août 2005. J’ai été surpris de la voir parmi le courrier ce matin (25 août 2005). Ce n’est pas normal qu’une lettre adressée à une autorité soit publiée dans la presse. Ce n’est pas une lettre ouverte et je tiens à vous le dire. La forme n’y était pas et j’aurais pu refuser de vous rencontrer...", a martelé Simon Compaoré aux taximen.

Les intéressés ont reconnu leur erreur et présenté des excuses au maire. "Même si parmi nous il y a des gens un peu instruits, les analphabètes restent les plus nombreux. C’est par ignorance que ce que vous dénoncez a pu se produire. Nous vous présentons toutes nos excuses...", a confessé le président du SYNTAB, Hamado Kaboré. Excuses acceptées par le maire.

E. N.

Sidwaya

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