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Santé : Vers la mise en place d’un vaccin contre la shigellose ?

Publié le jeudi 24 octobre 2019 à 00h27min

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Santé : Vers la mise en place d’un vaccin contre la shigellose ?

Le projet de développement d’un vaccin contre la shigellose en Afrique (ShigOraVax) a été officiellement lancé ce mercredi 23 octobre 2019 à Ouagadougou, au cours d’un atelier. D’un coût d’environ 5,7 milliards de francs CFA, ce projet financé dans le cadre d’un programme de l’Union européenne, le Partenaire Europe-Afrique en développement pour les essais cliniques (EDCTP), permettra d’administrer par voie orale, un vaccin contre la shigellose, une diarrhée sanglante qui tue des milliers de personnes, notamment les enfants, dans les pays en développement à faible revenu d’Afrique et d’Asie du Sud.

« Durant ces deux jours, nous allons travailler à peaufiner le programme pour les 5 ans à venir, parcourir les différentes activités qui doivent se dérouler et clarifier les responsabilités de chaque partie », a indiqué docteur Sodiomon Bienvenu Sirima, investigateur principal de l’essai vaccinal au Burkina

A ce jour, souligne Sophie Houard, directrice du développement des vaccins de European vaccine initiative, représentant le coordonnateur du Consortium ShigOraVax (consortium constitué de cinq institutions réparties sur cinq pays que sont l’Allemagne, l’Inde, la Hollande, la Zambie et le Burkina Faso), il n’existe pas de vaccins approuvés pour la prévention de la shigellose.

Pourtant, cette pathologie demeure l’une des principales causes de morbidité et de mortalité chez les enfants dans le monde. En 2016, soutient Sophie Houard, les shigelles (bactéries) ont été responsables d’environ 21 000 décès dont 63 000 enfants de moins de 5 ans, avec le plus grand nombre de morts en Afrique de l’Ouest.

Le plus haut taux de mortalité due à des shigelles chez les enfants de moins de 5 ans a été enregistré en Afrique de l’Ouest. « A l’heure actuelle, on traite les shigelles par des antibiotiques, mais des souches résistantes aux antibiotiques apparaissent », a noté la représentante du Consortium ShigOraVax, soulignant qu’il y avait nécessité de mettre en place un vaccin pour lutter contre ce véritable problème de santé publique. C’est ainsi que le vaccin tétravalent inactivé constitué de souches pathogènes dominantes développé par les Laboratoires Hilleman est apparu comme une priorité.

Quid des essais cliniques ?

En Afrique, les essais cliniques s’effectueront en Zambie et au Burkina. « La première chose qu’on va faire au Burkina, c’est de mettre en place une première phase d’essai clinique pour évaluer si le vaccin n’a pas d’effets nocifs chez les adultes. Nous procéderons ensuite à la phase 2 où nous allons évaluer le vaccin chez des enfants d’âge décroissants de (17 à 1 an). Il s’agira de démontrer l’efficacité du vaccin. A la suite des recherches cliniques, nous allons avancer le développement du vaccin jusqu’à la licence, c’est-à-dire, la mise en place du vaccin sur le marché », a expliqué Sophie Houard, précisant qu’un essai multicentrique se fera auparavant aux Pays-Bas. « Avant la fin de l’essai, les données de sécurité et de tolérance des adultes néerlandais vaccinés seront évaluées par un comité indépendant de surveillance. Si le vaccin s’avère bien toléré et dépourvu d’effets nocifs, l’essai commencera alors au Burkina », rassure la directrice du développement des vaccins de European vaccine initiative.

Portée au Burkina par le Groupe de recherche action santé (GRAS), la seconde phase, selon Sophie Houard, sera un essai multicentrique conduit à la fois au Burkina par l’équipe du docteur Sodiomon B. Sirima et en Zambie par celle du docteur Roma Chillengi. A cet effet, dans la dynamique de renforcer les capacités de recherche clinique, de surveillance épidémiologique et de recherche en immunologie clinique, le présent projet offrira la possibilité aux étudiants Burkinabè et Zambiens de suivre une formation académique supérieure (master et thèse).

De son côté, l’institution de recherche en santé, le Groupe de recherche action en santé (GRAS) a, à travers son directeur exécutif, Mohamadou Siribié, exprimé son souhait de réussir ce projet qui viendra renforcer davantage la vision qu’elle s’est assignée, celle de devenir un pôle d’excellence dans la recherche de la santé en Afrique de l’Ouest.

Nicole Ouédraogo
Lefaso.net

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