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Edition 2019 de la semaine africaine de la microfinance : une participation record à Ouagadougou

Publié le mercredi 23 octobre 2019 à 00h02min

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Edition 2019 de la semaine africaine de la microfinance : une participation record à Ouagadougou

Le Chef du gouvernement burkinabè, Christophe Dabiré a présidé, mardi 22 octobre 2019, la cérémonie d’ouverture officielle de la quatrième édition de la semaine africaine de la microfinance (SAM), qui se tient à Ouagadougou du 21 au 25 octobre 2019. L’événement est une initiative du Grand-Duché du Luxembourg, qui aborde chaque deux ans, les problématiques de la finance inclusive en Afrique. La ministre déléguée, chargée de l’aménagement du territoire, Pauline Zouré, a prononcé le discours d’ouverture officielle de cette SAM, qui connait la participation de plus de 800 personnes.

Débuté le lundi 21 octobre, à Ouagadougou, la quatrième édition de la Semaine africaine de la microfinance (SAM), se tient du 21 au 25 octobre 2019, sous le thème : « En quête d’impact : la finance inclusive au service des objectifs de développement durable (ODD) ».

Son ouverture officielle s’est faite le mardi 22 octobre 2019, par la ministre déléguée chargée de l’aménagement du territoire, Pauline Zouré, représentant le ministre de l’économie. Du côté du Luxembourg, initiateur de la SAM, et principal partenaire du Burkina à l’organisation de la quatrième édition, c’est la ministre chargée de la coopération et de l’action humanitaire, Paulette Lenert, qui s’est faite le porte-voix de son gouvernement. L’événement organisé au Burkina Faso illustre parfaitement le lien étroit entre les deux pays, déclare la Ministre luxembourgeoise.

C’est un événement qui, ajoute-t-elle, réunit les acteurs de la microfinance et des experts de renommée mondiale, capable d’analyser de manière critique, les enjeux émergents du secteur de la microfinance en Afrique. Et pour elle, le nombre de participants à la présente édition, témoigne du succès de l’initiative à travers les éditions passées.

Selon la ministre Pauline Zouré, Ouagadougou aurait battu le record en termes de participations et de sponsors de l’événement, depuis la première édition. En effet, cette quatrième édition de la SAM connaît la participation de plus de 800 personnes venues de 54 pays, à travers le monde. Il est également relevé, selon elle, la participation de toutes les associations professionnelles des Systèmes Financiers Décentralisés (SFD) des pays de la zone UEMOA, de 25 exposants, des innovateurs, etc.

Pauline Zouré, ministre déléguée chargée de l’aménagement du territoire

La ministre sénégalaise de la microfinance et de l’économie sociale et solidaire, Zahra Iyane Thiam Diop, qui participait à l’édition au côté des officiels, a déclaré que la SAM, regroupe les plus grandes sommités de la finance pour des échanges sur les problématiques de l’inclusion financière. Si elle est parvenue à se maintenir et conserver cette place de choix dans l’agenda international, elle le doit à ses initiateurs et à leur professionnalisme, s’explique-t-elle.

Pour la ministre burkinabè Zouré, c’est un grand événement, qui présente un trésor d’opportunités pour eux en tant que gouvernement, de pouvoir booster le taux de bancarisation au Burkina Faso. Mais également pour le système bancaire et le système financier décentralisé, les groupements de femmes, les associations de producteurs, d’incubateurs, les innovateurs et d’autres investisseurs, de pouvoir nouer des partenariats et avoir des rencontres d’échanges de bonnes pratiques. Il y aura des stands d’expositions, selon elle, où il sera présenté des bonnes pratiques, des ateliers de réflexions et des panels où les participants vont échanger sur la problématique de la microfinance en Afrique et voir comment travailler ensemble pour faire bouger les indicateurs au ce niveau.

Revenant, sur la microfinance, Zahra Diop du Sénégal, trouve qu’elle demeure un tremplin pour le développement des activités socioéconomiques des populations et partant, un outil efficace de réduction de la pauvreté et de garantie de stabilité socioéconomique.

Les chiffres en matière d’inclusion financière

« Malgré les acquis engrangés ces dernières années en termes d’accès et d’utilisation des services financiers, des défis subsistent dans notre pays et dans la plupart des pays africains ou l’on enregistre encore et toujours les taux de bancarisation les plus faibles du monde » déclare la ministre Pauline Zouré. Au Burkina Faso, selon elle, environ 39% de la population adulte n’a pas toujours accès aux services financiers et seulement 40% a accès aux services financiers formels.
Le vice-gouverneur de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest, Norbert Toé, ajoute que le taux d’utilisation des services financiers dans l’Union économique et monétaire ouest-africain (UEMOA) en fin 2018, s’est établi à 22% pour un taux d’inclusion financière proche de 60%.

Pour la ministre luxembourgeoise, Paulette Lenert, plus de 1,7 milliards de personnes, surtout des femmes, n’ont pas encore accès à des produits financiers de base et environ de 40% des micros, petites et moyennes entreprises des pays en voie de développement, ont des besoins de financements qui ne sont pas encore satisfaits. C’est pourquoi, Zahre Diop, révèle, l’existence de problématiques en perspectives, dont certaines sont déjà connues et vécues.

Paulette Lenert, Ministre Luxembourgoise et Zahra Thiam Diop, ministre du Senegal, à sa droite

Cependant, reconnait Paulette Lenert : « il s’agit de rester conscient que l’inclusion financière ne représente pas une fin en soi. C’est un moyen en vue d’atteindre un but, un objectif, un résultat, un impact. Celui de permettre à nos populations de mieux vivre ».

L’exemple Luxembourgeois

Le Luxembourg en est probablement un bel exemple, selon la ministre Paulette Lenert, qui explique qu’il était un pays en voie de développement. Il n’y a pas plus que 200 ans, dit-elle, lorsque la population du Luxembourg vivait d’agriculture. Elle cherchait à se réfugier dans d’autres pays, notamment aux Etats-Unis. Il y a 100 ans en arrière, ajoute Lenert, les luxembourgeois travaillaient durement dans l’industrie ferroviaire.

« C’est le secteur financier qui a finalement permis à notre pays d’avancer pour devenir un pays moderne, à la pointe de la technologie dans de nombreux domaines, où l’inclusion financière est aujourd’hui proche des 100%, mais où il reste tout de même un rôle à jouer pour la microfinance » s’en est-elle réjoui. Grâce à une approche proactive, le Luxembourg est devenu un centre d’excellence, une clé pour la finance inclusive.

Fidèle Yaméogo, Président du Comité d’organisation

Les taux de bancarisation au niveau des Etats africains sont très faibles avec moins de 30% au Burkina Faso, d’où la nécessité de travailler à la promotion de l’ensemble des stratégies de développement de la finance inclusive qui tend maintenant à aller vers le digital, qui est un service financier qui peut permettre d’atteindre le maximum de personnes, conclut Pauline Zouré.

Parmi les éminentes personnalités à cette quatrième édition, la ministre des affaires sociales et de la microfinance du Benin, le Secrétaire d’Etat auprès de la présidence, chargée du secteur informel et de l’inclusion financière du Togo et le Secrétaire exécutif du fonds d’équipement des Nations Unies.

Etienne Lankoandé
Lefaso.net

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