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Conférence panafricaine sur les enfants et les conflits armés en Afrique : Le Burkina Faso fait entendre sa voix

Publié le dimanche 20 octobre 2019 à 23h00min

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Conférence panafricaine sur les enfants et les conflits armés en Afrique : Le Burkina Faso fait entendre sa voix

Du 15 au 17 octobre 2019 s’est tenue à Addis Abéba, en Ethiopie, la première Conférence panafricaine sur les enfants et les conflits armés en Afrique, organisée par les Organisations de défense des droits de l’enfant, African Child Policy Forum (ACPF) et Save the Children. Cette conférence a connu la participation d’une délégation du Burkina Faso, composée de représentants du gouvernement, de Save the Children et de la Société civile.

Des enfants et des jeunes se sont réunis dans la capitale éthiopienne pendant 72 heures pour réfléchir aux côtés des délégués de l’Union africaine, des représentants des Etats, des experts en protection des droits des enfants, sur les possibilités d’améliorer la protection des enfants affectés par les conflits armés en Afrique. Cette conférence a aussi servi de cadre et de plateforme pour lancer un appel aux décideurs politiques des pays touchés par les conflits armés afin que les enfants soient protégés et leurs droits respectés.

En effet, selon les statistiques de African Child Policy Forum, 152 millions d’enfants africains, soit un quart, vivent en zone de conflit, un cinquième des enfants vivant en zone de conflit dans le monde sont sur le continent africain. La même source indique que dans plus d’un tiers des conflits, cinq millions d’enfants africains ont été tués par des maladies ou la faim en raison d’un conflit ces 20 dernières années.

Des statistiques qui font dire au Docteur Assefa BEQUELE, Directeur exécutif d’ACPF que « les dirigeants africains ne parviennent pas à protéger les enfants des horreurs de la guerre ». Malgré l’existence d’une série de résolutions du Conseil de Sécurité des Nations Unies, de conventions internationales et d’accords régionaux, les enfants continuent de souffrir, a-t-il ajouté.

Dans son intervention, la délégation du Burkina Faso a présenté l’impact des attaques terroristes sur le secteur de l’éducation. Pour madame Angéline NEYA / DONBWA, Secrétaire Technique de l’Education en Situation d’Urgence, porte-parole de la délégation, en fin d’année scolaire 2018-2019, le ministère de l’Education nationale, de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales (MENA-PLN) notait déjà plus de 2000 écoles et établissements post primaires et secondaires fermées, affectant ainsi plus de 300 000 élèves et environ 9 000 enseignants. Malheureusement, relève-t-elle, la situation s’est aggravée avec le nombre élevé de cas de personnes déplacées internes (PDI) qui ont occupé une centaine d’écoles comme sites de refuge.

Toutefois, poursuit-elle, « pour faire face à cette situation, le gouvernement burkinabè avait déjà anticipé en prenant des mesures stratégiques et opérationnelles. Le pays a en effet souscrit à la déclaration sur la sécurité dans les écoles (SSD) le 12 septembre 2017. Il a aussi élaboré et adopté le 21 février 2019 une stratégie nationale de scolarisation des élèves des zones à forts défis sécuritaires et créé un secrétariat technique de l’éducation en situation d’urgence rattaché au cabinet du ministre. Des cours intensifs sont aussi organisés pour permettre aux élèves en classes d’examen d’achever les cours et prendre part à des examens spéciaux de rattrapage ».

Au regard de la situation des enfants du Burkina Faso, madame Angéline NEYA / DONBWA, a appelé la communauté internationale à accorder plus d’intérêt et de financements pour que le pays puisse mettre en œuvre sa stratégie de scolarisation des élèves dans les zones à forts défis sécuritaires afin d’assurer à tous les enfants du pays, où qu’ils soient, une éducation de qualité dans un environnement sécurisé.

Un appel à l’action

A l’issue des trois jours de débats, les participants ont réaffirmé leur engagement envers la Déclaration universelle des droits de l’Homme, les quatre Conventions de Genève et leurs Protocoles additionnels, la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant (CDE) et son Protocole facultatif sur l’implication des enfants dans les conflits armés. Ils se sont également engagés à respecter la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples, la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant (CADBE), la Déclaration sur la sécurité dans les écoles, le Traité des Nations Unies sur le Commerce des armes et tous les autres instruments pertinents en matière de droits humains.

Des instruments juridiques qui reconnaissent le droit des enfants à la survie et au développement, notamment leur protection dans les situations de conflits armés.
Les participants à la conférence ont salué l’existence de politiques, de décisions, de déclarations et de structures en faveur des enfants touchés par les conflits armés au niveau international, de l’Union africaine (UA), des Communautés économiques régionales et des États membres.

Ils ont renouvelé leur soutien aux efforts considérables, tels que l’établissement de normes pour la conduite des missions, la formation du personnel de maintien de la paix à la protection de l’enfant, et les campagnes de promotion et de protection des droits des enfants en temps de conflit. Cependant, ils restent préoccupés par la forte augmentation des violations graves commises à l’encontre des enfants en Afrique, notamment les meurtres et mutilations, le recrutement et l’utilisation d’enfants, les atteintes et l’exploitation sexuelles.

C’est pourquoi ils appellent Les États membres de l’UA à s’attaquer aux causes sous-jacentes des conflits en investissant dans la réduction de la pauvreté et des inégalités, dans la réconciliation nationale, dans la bonne gouvernance, la démocratie, l’état de droit et le respect des droits humains, et ce conformément à l’Agenda 2063 et aux Objectifs pour le développement durable (ODD).


Aline Verlaine ZOROM
Ambassade du Burkina à
Addis Abéba

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