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Situation alimentaire au Burkina : L’épineux problème d’inflation des prix des céréales

Publié le samedi 27 août 2005 à 10h32min

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Les reports de stocks de la production record de la campagne 2003/2004 et le bilan céréalier excédentaire de la campagne 2004/2005 avaient mis le Burkina Faso à l’abri d’une crise alimentaire généralisée.

Toutefois la sécheresse et l’attaque acridienne du second semestre 2004 ont provoqué des difficultés alimentaires dans les régions traditionnellement plus exposées à l’insécurité alimentaire. Ainsi, la hausse exceptionnelle des prix des produits céréaliers de base a accentué les problèmes d’accessibilité des populations aux vivres.

D’une manière générale le Burkina Faso connaît des difficultés alimentaires localisées (surtout dans la partie nord du pays).

Cependant on ne saurait parler de crise alimentaire généralisée car en dépit de la sécheresse et de l’invasion acridienne qui ont prévalu localement, la campagne agricole 2004/2005 a été déclarée excédentaire pour les céréales (435 014 tonnes environ). Néanmoins dès novembre 2004, le gouvernement burkinabè et ses partenaires (notamment le PAM, la Croix-Rouge, CRS/Cathwel, PDL/Oudalan et d’autres programmes locaux de développement) ont débuté la mise en œuvre de mesures d’urgence.

Présentation de la situation

Le Sahel, le Bam, le Centre-Est, le Gourma, le Mouhoun, la Kossi sont des provinces où les prix des produits céréaliers ont connu une hausse vertigineuse.

Dans ces zones affectées, on estime que 33 000 tonnes de céréales seront distribuées jusqu’à la prochaine récolte. Dans les départements les plus affectés de ces provinces, l’augmentation remarquée du prix des céréales et la diminution sensible du prix de bétail ont provoqué la réduction des termes de l’échange. Par exemple en mi-juin dans la province du Bam, dix chèvres étaient nécessaires pour acheter 100 kg de mil, tandis que trois mois plus tôt, le même sac pouvait être acheté avec quatre chèvres.

Les termes de l’échange habituels dans ces zones pour le mois de juillet sont de deux chèvres pour 100 kg de mil.

L’augmentation des prix des céréales dérive de la baisse de production de la campagne passée suite à l’arrêt précoce des pluies, l’invasion acridienne, la sortie des céréales en direction des pays voisins surtout côtiers où les prix sont restés élevés cette année et la rétention des stocks par certains acteurs céréaliers.

Les prix du mil et du sorgho dans les zones affectées sont, comparativement aux cinq dernières années à la même période environ deux fois supérieurs. Toutefois, les prix de maïs ont commencé à décliner à partir de fin juillet, suivant les tendances saisonnières normales.

Dans la partie nord du pays, la baisse des prix s’explique également par les ventes subventionnées, les aides alimentaires organisées par l’Etat et les partenaires au développement et des particuliers.

Les perspectives de production agricoles 2005/2006 et l’évolution des prix laissent présager une amélioration dont certaines manifestations précoces ont déjà été constatées au cours des mois de juillet et août 2005.

Théodore ZOUNGRANA
L’Hebdo

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