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Journée internationale de la femme rurale : Vers l’abandon de la houe manuelle au profit de la mécanisation de l’agriculture

Publié le mercredi 16 octobre 2019 à 18h00min

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Journée internationale de la femme rurale : Vers l’abandon de la houe manuelle au profit de la mécanisation de l’agriculture

Les 14 et 15 octobre 2019, Bobo-Dioulasso a accueilli les activités commémoratives de la Journée internationale de la femme rurale, sous le thème « La mécanisation agricole au profit des femmes rurales ». Placée sous le haut-patronage du Premier ministre Christophe Dabiré, cette journée a connu la participation de plusieurs personnalités africaines. L’événement a été marqué par le lancement de la campagne de confinement de la houe manuelle au musée, au profit de la mécanisation de l’agriculture. Un monument symbolisant cette ambition a donc été inauguré à la place de l’Union africaine de Bobo-Dioulasso.

Célébrée dans le monde entier pour souligner la contribution de la femme rurale au développement des pays, la Journée internationale de la femme rurale a été marquée cette année, au Burkina Faso, par l’inauguration du tout premier monument en Afrique dédiée à la femme rurale, ce 15 octobre 2019 à la Place de l’Union africaine de Bobo-Dioulasso. Cette statue symbolise l’appel à la mécanisation de l’agriculture au profit de la femme rurale et le confinement de la houe manuelle au musée.

Présidium de la cérémonie.

C’est un signal fort de l’engagement des Etats membres de l’Union africaine à faire de la mécanisation agricole une réalité au profit de la femme rurale, en vue de l’atteinte de la « faim zéro » à l’horizon 2030.

En effet, épine dorsale de la roue du développement, la femme vivant en milieu rurale est au centre de la production agricole ; elle fournit plus de 60% de l’énergie agricole. D’où la nécessité de trouver des solutions pour renforcer ses capacités et faire d’elle le socle de la production et de la transformation agricole.

Le geste de confinement de la houe au musée

Ce processus de mécanisation de l’agriculture vise à réduire la pénibilité du travail de la femme à travers le confinement définitif au musée de la houe manuelle et de l’ensemble des outils et équipements rudimentaires.

Dans ce sens, un forum sur l’allégement de la pénibilité du travail agricole des femmes a réuni plusieurs expertes venues de divers horizons pour trouver des solutions à même de sortir la femme rurale du calvaire séculaire qu’elle vit.
Certes, le processus sera long, mais les acteurs estiment que si tous les pays travaillent en tandem, le confinement de la houe sera une réalité comme dans certains pays.

La photo de famille de la déclaration de Bobo Dioulasso

Et le gouvernement, pour traduire cette volonté, a doté plusieurs associations en outils modernes, à l’occasion de la Journée mondiale de la femme rurale. Une occasion pour le ministre de l’Agriculture, Salifou Ouédraogo, de réaffirmer l’engagement du gouvernement à œuvrer pour libérer la femme rurale du poids de la pénibilité des travaux agricoles.

Le ministre de l’Agriculture Salifou Ouédraogo

Les conclusions du forum sur l’allègement de la pénibilité des travaux agricoles des femmes ont permis d’aboutir à la Déclaration de Bobo-Dioulasso. Cette déclaration devrait conduire entre autres à l’élaboration d’une feuille de route claire pour la mise en œuvre du cadre de l’Union africaine (UA) sur la mécanisation de l’agriculture en Afrique, le respect des engagements de l’UA pour l’octroi d’au moins 30% de terres aux femmes, etc. Pour la commissaire à l’économie rurale et à l’agriculture de l’UA, Josefa Sacko, « une plateforme sera bientôt lancée pour développer des opportunités dans le cadre de la transformation de l’agriculture pour mettre fin à la faim d’ici 2025 ».

Josefa Sacko commissaire à l’économie rurale et à l’agriculture de l’UA

Cette volonté des décideurs politiques est un processus à long terme qui connaîtra chaque année une évaluation. Pour le ministre de l’Agriculture, Salifou Ouédraogo, « cette vision est orientée vers la disponibilisation des équipements adaptés à coût subventionné et le développement de services de mécanisation avec une discrimination positive au profit de la femme ».

En rappel, cette initiative de mécanisation de l’agriculture au profit de la femme rurale a été lancée en marge du 25e sommet des chefs d’Etat de l’UA. Elle est soutenue par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

Issoufou Ouédraogo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 16 octobre 2019 à 19:27, par Ka En réponse à : Journée internationale de la femme rurale : Vers l’abandon de la houe manuelle au profit de la mécanisation de l’agriculture

    Comme j’ai l’habitude de le répéter, ’’Si L’homme est passé de la cueillette et de la pèche pour aboutir à une vie sociale dominée par la technologie, c’est uniquement par le travail sans lequel le progrès n’est possible pour l’humanité. La femme Burkinabé a toujours été le poumon du développement de notre pays depuis la nuit des temps. Elle est avant tout, la racine familiale soit à l’intérieur ou à l’extérieure du pays. J’encourage à nos décideurs de mieux valoriser toutes les activités de nos filles, nos mères nos sœurs dans tous les domaines. La femme Burkinabé est la racine souterraine de l’émergence de notre pays bien aimé. Vivement l’abandon de la houe manuelle au profit de la mécanisation de l’agriculture pour nos femmes.

  • Le 16 octobre 2019 à 20:42, par Miele En réponse à : Journée internationale de la femme rurale : Vers l’abandon de la houe manuelle au profit de la mécanisation de l’agriculture

    Bonjour,

    Merci à la rédaction pour l’article. C’est là un des sujets de la plus grande importance mais qui n’intéresse pas grand monde. On n’a pas fini de déblatérer sur la politique et les déboires de ses acteurs et d’ingurgeter bière et gallinacés.

    C’est une honte pour toutes les autorités de ce pays, et particulièrement ceux du ministère de l’agriculture, que nous continuons à cultiver avec des outils moyennageux. Il suffit qu’un régime ait le courage et la volonté politique pour qu’en 5 ans on ait une mécanisation complète ce d’autant plus que des inventeurs nationaux ou dans la sous-région proposent des outils à portée de main. Leur vulgarisation et/ou subvention et l’organisation des producteurs en coopérative ou association à laquelle on peut prêter ce matériel pourrait permettre une mécanisation rapide.

    • Le 17 octobre 2019 à 17:37, par Sidpassata Veritas En réponse à : Journée internationale de la femme rurale : Vers l’abandon de la houe manuelle au profit de la mécanisation de l’agriculture

      Mais vous rigolez, vous les africains ! Vous vous contentez de constater ce qui vous ennuie et vous vous mettez à rêver de ce que vous souhaiter ; alors vous vous mettez à croire que vous pouvez sauter par-dessus n’importe quel abîme pour parvenir à vos aspirations sans devoir suivre le chemin de labeur et de rigueur qui y conduit. Vous êtes tellement obnubilés par ce que vous voulez avoir que vous vous mettez à ignorer d’où vous venez et dans quel monde vous êtes ; ce faisant, vous finissez par ne même plus vous intéresser de savoir qui vous êtes, vous les africains. Et comme vous n’avez pas une conscience claire de qui vous êtes vous finissez par croire que n’importe quel programme qui va des le sens de votre instinct de survie est un programme de développement.
      Revenons à notre histoire de mécanisation de l’agriculture.
      - Pourquoi nos paysans (et pas seulement les femmes, puisque ce n’est pas une affaire de sexe mais de technique...) burkinabè en sont ils encore à la houe manuelle, alors que les machines existent depuis belle lurette ? Pourquoi ils ne s’équipent pas en moyens modernes ? Pourquoi faut-il que ce soit l’Etat ou des ONG qui s’activent pour ques ces paysans producteurs puissent avoir des machines à la place des houes ? Sont-ils incapables de comprendre la nécessité de cette modernisation ? Mais alors pourquoi ne s’équipent-ils pas comme il faut ? La réponse toute faite est connue de tous : ils sont pauvres. Mais pourquoi sont-ils pauvres ? Sont-ils paresseux, handicapés physiques ou idiots au point être incapables d’un travail rémunérateur ? Là aussi, la réponse est évidente : ce sont d’intrépides travailleurs qui arrivent à nourrir tout le pays qui se fait même des devises importantes dans l’exportation du coton, du sésame, des fruits et légumes de toutes sortes. Il nous reste alors une ultime question.
      - Pourquoi ceux qui travail pour produire sont-ils les plus pauvres de notre organisation sociale et économique ? C’est cette question qui se pose fondamentalement et qu’il faut résoudre. L’État, la SOFITEX, les Banques, les entreprises de transformation de produits agroalimentaires, les commerçants et tous les acteurs secondaire de l’agriculture au Burkina ne se font-ils pas trop de bénéfices au détriment du producteur ? Avons-nous perpétué ou modifié le modèle prédateur que l’État moderne a hérité de la colonisation pour en faire un outil d’assujettissement et de domination du plus pauvre ou de développement de tout la nation ? Savons nous vraiment qui nous sommes (prédateur ou patriote) et ce que nous voulons (mimétisme ou vrai développement) ?
      - Quant à la méthode, il nous faut accepter un principe banal et incontournable : "le travailleur mérite son salaire". Le systhème dans lequel nous nous complaisons où les plus gros travailleurs restent toujours pauvres au point qu’il faille les aider par des programme spécifique, n’impulsera jamais le développement. Tant que, systématiquement, celui qui travaille ne peut pas récolter la plus grosse part du bénéfice de son travail, le developpement ne sera pas possible. Bien au contraire, beaucoup de gens ne voudront plus travailler tout en espérant s’inserer dans ce système d’exploitation du pauvre. Conséquence, la corruption gagne du terrain, l’État ne parvient plus à jouer son rôle régalien et providentiel, les maquis et bars ne désemplissent pas...
      - Si le travail permet de s’enrichir, nul besoin des aides de l’Etat et des ONG. Le travailleur paysan gagnera assez pour payer les taxes et impôts en digne citoyen. Il achètera lui-même les machines qui feront son affaire, parce qu’il sait très bien ce qu’il lui faut et il inventera lui-même des solutions pour sa famille et pour conquérir le monde. Mais pour cela, il faut éviter de piller la plus grosse part du fruit de son labeur, comme c’est le cas dans le système actuel. Nos populations pauvres ont besoin plus de JUSTICE que d’AIDE assujettissantes.
      - La grande entreprise industrielle de la chaussure BATA est partie d’une famille de cordonnier en Europe de l’Est. La firme internationale de voiture TATA porte elle aussi le nom de la famille qui la créé modestement. Pouvons nous rêver que quelques artisans intrépides travailleurs pourrons un jour donner leur nom à de grandes multinationales issues des ateliers et des productions de leurs villages. Encore faudra-t-il échapper à la férocité du système prédateur qui nous tient dans sa gueule infernale.

  • Le 17 octobre 2019 à 08:15, par KLADJOU En réponse à : Journée internationale de la femme rurale : Vers l’abandon de la houe manuelle au profit de la mécanisation de l’agriculture

    Les symboles, toujours les symboles. On va encore distribuer quelques outils mécaniques aratoires et basta, on passe à autre chose et l’an prochain à quelques jours de la date commémorative de cette journée, quelques actions cosmétiques seront encore réalisées et on circule. Nous sommes dans le symbolisme, pas d’approche scientifique et de stratégies bien réfléchie, rien que des promesses démagogiques, on est sur tous les fronts, pas de priorités tchrrrr !!!

    • Le 17 octobre 2019 à 17:58, par Sidpassata Veritas En réponse à : Journée internationale de la femme rurale : Vers l’abandon de la houe manuelle au profit de la mécanisation de l’agriculture

      Merci KLADJOU, tu as vu juste. C’est triste comme l’absence de réflexion nous rend ridicule à la face du monde et nous asservit aux intérêts des autres.
      Dans quel pays a-t-on enterré un outil pour commencer à utiliser un autre. Tout doit passer par le travail et non les cérémonie et les grands cirques de distributions. Allez-y dans les services régionaux ou provinciaux de l’agriculture ou de l’élevage, vous verrez du matériel agricole stockés pendant plusieurs années et même certains sous la pluie et le soleil, sans que personne n’y touche. Dans un cas que je connais, j’ai demandé des explications à de agents de l’Etat qui étaient sans qu’eux-mêmes puissent fournir la moindre explication sur de telle aberrations.
      Quand on ne veut pas aller au fond des choses, il ne reste plus qu’à organiser le folklore.

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