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Festival « Un vent de liberté » : La MACO était en fête

Publié le mardi 15 octobre 2019 à 21h17min

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Festival « Un vent de liberté » : La MACO était en fête

La Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou était en fête ce 15 octobre 2019 à l’occasion du festival « Un vent de liberté ». Les détenus et prévenus ont eu droit à un concert, des visites médicales, des assistances judiciaires. Ils ont mangé mieux que d’habitude, et jouer au football. Une façon pour l’association qui organise ce festival depuis 10 ans, d’humaniser les maisons d’arrêt et redonner espoir à ceux qui sont en conflit avec la loi.

Un vent de liberté a soufflé sur la plus grande maison de détention du Burkina Faso. Les plus de 15 000 détenus dans les geôles de la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO) ont vécu autrement ce 15 octobre 2019, grâce au festival « « Un vent de liberté » organisé par l’Association African Culture.

Dans cet environnement de questionnements sur soi, de résolutions également en vue de changer la trajectoire de sa vie, l’absence des siens est pesante. Il faut tout réapprendre, et avec des personnes souvent inconnues mais qui partagent le même destin. Ce fut l’occasion de s’égayer.

La journée a débuté avec un petit déjeuner offert à l’ensemble des détenus, eux qui d’habitude n’y ont pas droit. Ensuite l’association, au cours de cette journée, a offert des consultations médicales, et des assistances judiciaires aux pensionnaires de la MACO. Mais ce qui a marqué cette journée, c’est cette scène montée au sein de l’établissement pénitentiaire sur laquelle ont défilé des dizaines d’artistes. Entre autres, Dicko Fils, les sœurs Doga, Malika La Slamazone, Prince Zoetaba, Bebeto Bongo et surtout Rolby et Jhonny Sougué, deux anciens détenus qui ont sorti des albums grâce au BBDA et le truchement de l’association African Culture.

« Avec l’aide des départements des sports et loisirs des maisons d’arrêt et de correction de Ouagadougou(MACO) et de Bobo-Dioulasso(MACB) gérés par l’administration pénitentiaire, on a fait des castings pour détectes des artistes, un à Ouaga, un autre à Bobo. On a produit deux albums pour les deux artistes. Ils vont faire les tournées avec nous », confie Idrissa Sawadogo alias Freeman Tapaly, initiateur du festival « Un vent de liberté ». C’est justement cela l’objectif de ce festival et de l’association qui le porte. Permettre une réinsertion des détenus, leur donner une nouvelle vie.

« Ce festival est né pour amener les détenus à oublier un tant soit peu les conditions d’incarcération qui sont souvent pénibles et aussi ouvrir les portes des maisons d’arrêt au monde extérieur parce qu’il y a des gens qui ont peur de venir toucher du doigt les réalités… », a ajouté Freeman Tapaly.

Pour le directeur de la MACO, ce festival est une idée à encourager. « On a toujours prôné l’ouverture de ce milieu pour montrer que nous ne sommes plus dans la dynamique de sanction, mais de réinsertion sociale, de mettre l’homme au-devant de tout. On n’incarcère pas quelqu’un pour le détruire, mais pour le préparer à mieux servir la société », a ainsi dit l’inspecteur de sécurité pénitentiaire Claude Ouédraogo pour qui cette initiative permet d’humaniser les lieux de détention.

S’adressant aux détenus et prévenus, le président de l’Association African culture, Moumouni Nikiéma, leur a dit ceci : « Ce vent de liberté qui souffle sur vous ce matin est la contribution de African Culture pour soulager vos peines, éliminer le stress et vous faire oublier un tant soit peu votre situation de détenu. C’est un bon témoignage que ceux qui sont hors de ces murs pour le moment ne vous ont pas oubliés ».

L’ambassadeur de France au Burkina Faso, Luc Hallade, a visité quelques infrastructures de l’établissement avant de participer à la cérémonie d’ouverture. Lui, comme les autres autorités qui ont pris la parole, a exhorté les pensionnaires à s’armer de courage, surtout à se ressaisir, se remettre en cause, faire profil bas, pour qu’à leur sortie, ils ne retombent plus dans les mêmes travers.
La soirée a pris fin par un match de football entre détenus et artistes humoristes.

Le festival se poursuivra jusqu’en décembre dans d’autres maisons d’arrêt et de correction à travers le pays : Koudougou, Dédougou, Bobo Dioulasso, Kongoussi, Dori, Tenkodogo, Gaoua, Laye et Ouahigouya.

Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.ent

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