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Mondiaux d’athlétisme de Doha : Les Etats-Unis en tête, le Burkina enfin dans le classement

Publié le mercredi 9 octobre 2019 à 23h49min

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Mondiaux d’athlétisme de Doha : Les Etats-Unis en tête, le Burkina enfin dans le classement

Débutés le 27 septembre 2019, les Championnats du monde d’athlétisme se sont achevés le 6 octobre à Doha, au Qatar. Si les Etats-Unis sont restés leaders de la discipline avec un total de 29 médailles, le continent africain n’a pas été ridicule avec ses 27 médailles au total. Le Kenya se classe deuxième de la compétition. L’Ethiopie, 5e avec ses huit médailles, a confirmé sa valeur. Le Burkina, quant à lui, a fait son apparition dans le classement pour la première fois.

C’est dans une chaleur étouffante et insoutenable que les mondiaux d’athlétisme ont débuté. En effet, les compétitions avaient été décalées pour éviter les brûlures. Mais avec une chaleur étouffante et surtout de forts taux d’humidité (entre 60 % et 70 %), les épreuves s’enchaînaient au détriment de la santé des athlètes, en témoignent les 28 abandons au marathon féminin à l’ouverture. On comprend alors le dépit du décathlonien Kevin Mayer, quand il dit à propos de ces conditions climatiques : « On voit tous que c’est une catastrophe ».

Et Comme pour ternir un peu plus encore l’image du sport, des soupçons de dopage ont resurgi au vu des progressions exceptionnelles de certains athlètes et de l’annonce de la suspension d’Alberto Salazar, entraîneur star des courses de fond. Ce dernier, qui tenait son sponsor Nike au courant de ses expérimentations, a fait appel de sa suspension.

Malgré cette ambiance pesante, les athlètes ont donné le meilleur d’eux-mêmes. Ainsi, du côté africain, l’on pourra noter les performances de quelques athlètes comme l’Ougandaise Halimah Nakaayi, médaille d’or sur 800 m. A 24 ans, elle vit l’année de sa consécration. Elle s’impose désormais comme la meilleure spécialiste du 800 m. Son impressionnant sprint final lui a permis de conquérir un titre mondial en devançant les Américaines, alors qu’elle ne partait pas favorite.

Championne du monde et d’Afrique en titre, médaillée d’argent à Rio en 2016, il était difficilement envisageable qu’Hellen Obiri ne s’installe pas sur la plus haute marche du podium qatari sur les 5 000 m. A 29 ans, elle est au sommet de sa forme. A Tokyo comme à Alger en 2020, elle sera évidemment en position de force, même si sa compatriote Margaret Kipkemboi, deuxième à Doha, ambitionne de la dépasser.

Cette course de marathon que de nombreux athlètes ont dû abandonner à cause de la chaleur extrême, la Kenyane de 25 ans, Ruth Chepngetich, l’a remportée, terminant avec près d’une minute d’avance sur Rose Chelimo, la Kényane naturalisée bahreïnie. Depuis sa quatrième place obtenue à Londres en 2017, Beatrice Chepkoech (28 ans) n’a cessé de progresser. Championne d’Afrique en 2018, elle a atteint l’objectif qu’elle s’était fixé à Doha. Mais depuis 2018, et le meeting de Monaco où elle avait pulvérisé le record du monde de plus de huit secondes, beaucoup d’interrogations fleurissent autour de Beatrice Chepkoech en particulier et des athlètes venus du Kenya en général, puisque le pays est largement touché par le dopage.

Il y a deux ans, au Stade olympique de Londres, le jeune Kényan avait échoué au pied de la plus haute marche du podium pour quelques fractions de secondes, laissant son compatriote Elijah Manangoi s’octroyer l’or. Cette fois-ci, Timothy Cheruiyot a amélioré de près de quatre secondes sa performance londonienne, devançant l’Algérien Taoufik Makhloufi, considéré comme le spécialiste mondial du 1 500 m.

Champion du monde en 2017 devant Mo Farah, le Somalien naturalisé Anglais, l’Ethiopien Muktar Edris a réussi à conserver son titre sur les 5 000 m à Doha, en améliorant sa performance londonienne de près de 34 secondes. Le titre obtenu au Qatar intervient après une blessure à la cheville, des problèmes abdominaux et des prestations révélées moyennes. Cet ancien footballeur, également doué pour le saut en longueur, et qui occupe une partie de son quotidien en travaillant dans un commissariat de Kampala, est aujourd’hui le numéro 1 mondial du 10 000 m. L’Ougandais a en partie profité de l’absence de Mo Farah, triple champion du monde, pour asseoir son leadership sur les 10 000 m.

Le marathon est d’abord l’affaire des coureurs d’Afrique de l’Est. Le podium 2019 le prouve, avec l’or et l’argent pour les Ethiopiens Lelisa Desisa et Mosinet Geremew, le bronze pour le Kényan Amos Kipruto. L’expérimenté natif de l’Oromia, une région de l’Ethiopie, âgé de 27 ans, n’a pas battu au Qatar son record personnel (2 h 4 min 45 s), certainement à cause de la chaleur de Doha. On se souviendra sans doute longtemps de cette photo finish qui a consacré Kipruto. Pour un centième de seconde (8.01.35 contre 8.01.36), le Kenyan a devancé l’Ethiopien Lamecha Girma. Dans les faits, la victoire de Kipruto n’est pas vraiment une surprise, puisqu’il gagne à peu près tout depuis 2016, et son titre de champion olympique à Rio de Janeiro.

La première médaille de Hugues Fabrice Zango peut paraître pour certains spécialistes comme une surprise. Mais dans les faits, le jeune Burkinabè était sur une marche ascendante. En réalisant une belle performance, celle de déloger le Portugais Pichardo du podium, il entre de la plus belle des manières dans la cour des grands. S’il constitue désormais une médaille sûre pour son pays au niveau africain, sur le plan mondial, le triple sauteur sera attendu lors des prochaines grandes compétitions, notamment à Tokyo pour les Jeux olympiques.

Outre les performances de la participation africaine, on notera que la sprinteuse américaine Dalilah Muhammad a battu son propre record du monde en finale du 400 m haies, grâce un chrono de 52 s 16 (le précédent était de 52 s 20 en juillet). Le prodige du sprint américain, Noah Lyles, n’a pas manqué le premier grand rendez-vous de sa prometteuse carrière en s’adjugeant le titre mondial sur 200 m. Malgré un départ moyen, il n’a laissé aucune chance à ses adversaires pour glaner facilement cette médaille d’or qui lui était promise bien avant le début de ces championnats du monde. Victorieux en 19 s 83, il a devancé le Canadien André De Grasse (19 s 95), déjà en bronze sur 100 m, et l’Equatorien Alex Quinonez (19 s 98).

Depuis sa retraite en 2017, Usain Bolt (onze médailles d’or mondiales), qui avait participé à tous les mondiaux d’athlétisme ces quatorze dernières années, a laissé un vide qu’aucun sprinteur n’a réussi à combler. Sur 100 m, la distance-reine à ces mondiaux de Doha, aucune hiérarchie très affirmée ne s’est détachée. C’est l’Américain Christophe Coleman qui s’est imposé devant son compatriote Justin Gatlin et le Canadien André de Grass.

Juste Ephrem ZIO
Lefaso.net

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