LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Nous sommes lents à croire ce qui fait mаl à сrοirе. ” Ovide

25 ans de l’UEMOA : Un forum scientifique sur le défi de la libre circulation des personnes et des biens dans un espace communautaire sécurisé

Publié le mardi 8 octobre 2019 à 21h38min

PARTAGER :                          
25 ans de l’UEMOA : Un forum scientifique sur le défi de la libre circulation des personnes et des biens dans un espace communautaire sécurisé

Dans le cadre de la commémoration des 25 ans de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), un forum scientifique s’est tenu à Ouagadougou les 7 et 8 octobre 2019 sur le défi de la libre circulation des personnes et des biens dans un espace communautaire sécurisé.

Après la cérémonie officielle de la commémoration des 25 ans de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) tenue le 10 janvier 2019 à Ouagadougou, un second événement vient marquer l’anniversaire. Les 7 et 8 octobre 2019, les experts de la zone UEMOA ont planché sur le thème « UEMOA, 25 ans : Ensemble, relevons le défi de la libre circulation des personnes et des biens dans un espace communautaire sécurisé ».

Le président de la commission de l’UEMOA, Abdallah Boureima

De l’avis général, l’UEMOA est un modèle d’intégration réussi en Afrique. Toutefois, l’arbre ne doit pas cacher la forêt. En effet, cette institution connaît des difficultés. « Le niveau des échanges intercommunautaires reste encore faible au regard de nos attentes (il se situe autour de 11%) et certains textes sur le droit d’établissement ne sont pas pleinement appliqués par les Etats », a affirmé le président de la commission de l’UEMOA, Abdallah Boureima.

Depuis plusieurs années, l’hydre terroriste secoue les pays de cet espace. Cela constitue l’un des défis majeurs pour « la consolidation et l’approfondissement du processus d’intégration ».

Cette rencontre offre une occasion utile de questionner les outils et les pratiques face à la problématique de la libre circulation des personnes et des biens.

Le directeur exécutif de l’Institut des futurs africains, Dr Alioune Sall

Des actions pour relever le défi

Au menu de ce forum scientifique, il y avait quatre panels : Accélération des réformes communautaires portant sur la libre circulation des personnes et du droit d’établissement ; Actions novatrices pour une liberté effective de circulation des personnes et d’établissement ; Conditions de l’effectivité de la réglementation et des législations communautaires en matière de commerce intra régional ; Nouvelles approches à préconiser pour accroitre le niveau du commerce intra régional.

Selon le directeur exécutif de l’Institut des futurs africains, Dr Alioune Sall, toutes les réformes nécessaires pour créer un marché commun basé sur la libre circulation des personnes, des biens, des services et des capitaux, ont été prises par les instances de l’UEMOA. « Mais les objectifs visés n’ont pas été tous au rendez-vous », a-t-il déploré.

Quant au Dr Ablassé Ouédraogo, expert en relations et stratégies internationales, tout en reconnaissant que la construction de ce marché commun est un travail de longue haleine, il recommande qu’il faille impérativement mutualiser les efforts des Etats membres.

Les panélistes constatent aussi que les objectifs de libre circulation des personnes et des biens se heurtent aux contrôles excessifs et aux prélèvements irréguliers (communément appelés rackets) sur les axes routiers. « Chaque camion est contrôlé en moyenne 20 fois par voyage, soit 7 fois plus que la norme communautaire qui est de 3 postes de contrôle par corridor, ou 2 postes de contrôle sur 100 km (Ndlr) ».
En tant qu’acteur de la lutte contre la corruption au Burkina Faso, le Dr Luc Marius Ibriga, a noté des faiblesses politique et institutionnelle. Ainsi, il a proposé une réorientation de perspective de l’intégration.

« Il faut donc dépasser le stade de la spéculation et s’engager hic et nunc à créer un terrain fertile pour que naisse dès aujourd’hui ce meilleur des mondes que nous souhaitons sinon pour nous du moins pour nos enfants », a conclu Dr Alioune Sall.

Cryspin Masneang Laoundiki
LeFaso.net

PARTAGER :                              

Vos commentaires

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique