La Politique nationale genre (PNG) adoptée en juillet 2009 pour lutter efficacement contre les inégalités liées au genre au Burkina Faso arrive à son terme en 2019 après 10 ans de mise en œuvre. Dans son dispositif de suivi-évaluation et de mise en œuvre, il est prévu qu’à son terme, la PNG qui visait à terme la construction d’« une société débarrassée de toutes les formes d’inégalités et d’iniquités de genre et qui assure à l’ensemble des citoyens et citoyennes, les sécurités essentielles pour leur épanouissement social, culturel, politique et économique », fasse l’objet d’une évaluation externe en vue de faire le bilan de sa mise en œuvre et dégager des perspectives.

Pour ce faire, un cabinet d’études a été recruté avec l’appui technique et financier de la Délégation de l’Union européenne au Burkina Faso pour l’évaluation finale de la PNG et l’élaboration d’une nouvelle stratégie genre. Après quatre mois de travaux, les expertes recrutées par le cabinet d’études ont déposé un rapport provisoire d’évaluation de la Politique nationale genre.

L’atelier de ce jeudi 3 octobre 2019 a donc été le lieu pour les participants d’examiner et de valider le rapport d’évaluation. Ils devraient également identifier des recommandations prioritaires d’actions et faire l’inventaire des défis et enjeux actuels liés au genre, toute chose qui contribuera à orienter l’élaboration de la Stratégie nationale genre qui succèdera à la PNG pour la période 2020-2024.

Cette Stratégie nationale genre sera bien plus opérationnelle, à en croire Laurence Ilboudo/Marchal, ministre de la Femme, de la solidarité nationale, de la famille et de l’action humanitaire. « La stratégie, c’est des éléments que nous utilisons pour opérationnaliser, pour arriver à prendre en compte le genre. Nous avons une politique qui est timide. C’est un peu abstrait, la politique. La Stratégie est un peu plus concrète et nous avons des indicateurs pour arriver à la pleine participation du genre au développement », a-t-elle indiqué.

Pour la secrétaire permanente du Conseil national pour la promotion du genre, Assétou Sawadogo/Kaboré, la mise en œuvre de la Politique nationale genre a permis de booster en une dizaine d’année les indicateurs liés au genre dans plusieurs domaines, que ce soit dans l’éducation, la santé, l’accès à l’eau potable, etc. Et même si les acquis sont nombreux, elle reconnait que des insuffisances existent. Néanmoins, dit-elle, « Je puis vous assurer que durant 10 années de mise en œuvre, les indicateurs ont quand même évoluer dans les différents secteurs. Mais l’arbre ne doit pas cacher la forêt, il faut continuer à travailler pour pérenniser ces acquis », a-t-elle laissé entendre.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net