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Savane FM : « Communiquer en langues nationales a été le credo de notre radio », explique Yacouba Jacob Barry, président du comité d’organisation du 20e anniversaire

Publié le mercredi 2 octobre 2019 à 08h01min

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Savane FM : « Communiquer en langues nationales a été le credo de notre radio », explique Yacouba Jacob Barry,  président du comité d’organisation du 20e anniversaire

Le 11 octobre 2019, la radio Savane FM va souffler sa vingtième bougie. Occasion propice pour ses responsables et l’ensemble de son personnel, de marquer un arrêt-bilan et se donner plus de punch pour de nouvelles perspectives, comme le suggère d’ailleurs son slogan : « La radio des nouvelles idées ». Pour en savoir davantage sur les contours de cette célébration qui se prépare avec minutie, et dont les activités démarrent dès le 4 octobre, nous avons tendu notre dictaphone au président du comité d’organisation, Yacouba Jacob Barry.

Lefaso.net : Que représentent 20 ans d’existence dans la vie d’une institution médiatique comme la vôtre ?

Yacouba Jacob Barry : Déjà, dans la vie d’un être humain, 20 ans, ça symbolise la majorité. Pour une institution comme Savane FM, pouvoir résister dans un paysage médiatique 20 ans durant, c’est une accumulation importante d’expériences. Cela traduit également un ensemble d’efforts conjugués en faveur de l’éduction, de la démocratie, du développement…, bref, de tous les secteurs de la vie de notre nation. Donc, 20 ans, ça nous rappelle qu’un parcours a été fait et que nous devons faire une halte pour analyser et également amorcer un élan de plus, avec les conseils des uns et des autres. C’est tout cela aussi le sens de cette célébration.

Savane FM a conquis très tôt son espace et jusque-là, elle tient le flambeau de radio la plus écoutée. Quel est le petit secret ?

Effectivement, vous faites bien de le souligner, il s’agit d’un secret, mais qui n’en est plus un de nos jours ; parce que le mystère a été percé. Quand Savane FM démarrait, dans le domaine qu’il s’est donné, c’est-à-dire communiquer en langues nationales à un pourcentage très élevé, les spécialistes de la communication et de l’information ne lui donnaient pas longue vie (ce volet n’était pas prisé). Ce qui était prisé, c’est qu’il fallait faire des écoles de communication et sortir travailler dans la langue de Molière pour les intellectuels.

Mais Savane FM a pris le contrepied ; il fallait aller vers les masses, ce plus gros lot qui n’est pas allé à l’école et qui, pourtant, a droit à l’information. Donc, communiquer en langues nationales a été le crédo de Savane FM. Au départ, ça paraissait comme un jeu pour certains, mais la mayonnaise a pris très rapidement, parce que cette couche de la population a forcément besoin d’informations, de se cultiver, de se former et de participer pleinement au développement du pays. C’est cela qui a été la force de Savane FM jusqu’à nos jours et nous continuons avec les activités culturelles, notamment l’information à proprement dite, et à mettre l’accent sur les langues nationales.

Quels sont les principaux enseignements que vous tirez de ces 20 ans de vie ?

On peut d’abord souligner que nous tirons des motifs de satisfaction, parce que nous avons tenu la barre haut, nous avons endossé le maillot jaune dès l’entame et nous l’endossons toujours en matière d’information et de communication dans ce pays. Cela permet de dire que nous nous sommes bien positionnés et que nous devons faire en sorte à continuer à mériter ce leadership au niveau du paysage médiatique national, surtout au niveau de la radio.

Nous tirons donc des enseignements qu’il faut continuer à impliquer les populations, celles pour lesquelles toutes les volontés politiques et sociales se dévouent pour faire avancer. Il faut impliquer cette grande masse dans le processus de développement, lui donner l’information et l’impliquer dans toutes les activités. Nous avons tiré cet enseignement que ce n’est pas une masse qu’il faut mettre de côté, mais qu’il faut plutôt travailler à ce qu’elle s’émancipe davantage, se responsabilise davantage et à ce qu’elle soit une actrice principale et permanente du développement.

Quel est le caractère particulier que vous souhaiteriez que le public retienne de cet anniversaire ?

Nous voulons que le public retienne que Savane FM, c’est lui. Que chacun se l’approprie. Qu’on ne doute point que Savane FM, c’est chacun de ce public. C’est ce que nous voulons que les gens retiennent, pas autre chose. Savane FM, c’est chaque personne au quotidien qui écoute et qui fait siennes les informations reçues de ce média. Que chacun retienne qu’il fait partie d’une famille, la famille Savane FM (aujourd’hui, Savane Média) et que tout ce qui se fait dans ce cadre, c’est pour lui et c’est par lui.

Vous avez placé cette commémoration sous le thème évocateur : « Cohésion sociale et développement des produits locaux ». Qu’est-ce qui vous a motivé dans ce choix ?

La cohésion sociale, notre pays en a sérieusement besoin aujourd’hui. On n’a pas besoin de trop de recherches pour comprendre cela ; avec les tumultes que notre pays a traversés et continue malheureusement de traverser (et des gens qui continuent de se regarder en chiens de faïence), alors que nous savons qu’aucun peuple ne peut se développer sans solidarité, sans cohésion et sans qu’on soit vraiment ensemble. Cette unité nationale passe nécessairement par la cohésion sociale.

En tant que média de service public s’adressant à la majorité des Burkinabè, nous pensons que nous avons l’impérieuse nécessité de faire en sorte que cela soit une réalité, pour que tout effort de développement s’inscrive dans la durée pour l’atteinte des résultats escomptés. Il y a aussi (et c’est l’autre volet du thème) la promotion des produits locaux ; on ne peut se développer si nous ne comptons que sur l’importation et surtout si nous n’avons pas beaucoup à exporter. Nous avons la lourde charge d’être devant les micros ; continuons à sensibiliser pour produire ce que nous consommons et surtout pour consommer ce que nous produisons. Dans les domaines agro-alimentaires, vestimentaires, etc., il y a tellement de potentialités que nous devons les encourager et c’est pourquoi, notre thème allie ce volet également. Il s’agit de parler à nos politiques, aux acteurs à tous les niveaux, pour qu’ensemble, nous fassions la promotion de nos produits locaux.

Une entreprise qui a du succès, ce sont aussi ses hommes. Quelle est la place du personnel dans cette halte ?

C’est déjà pour magnifier l’œuvre de ces hommes et femmes qui, nuit et jour, travaillent d’arrache-pied pour que la maison continue d’engranger des victoires. C’est un personnel, non seulement qualifié, mais également dévoué et passionné par son travail, chacun dans son domaine. Nous avons ce qu’on peut appeler les meilleurs au niveau de la radio (et ça, on ne fera pas dans la fausse modestie). Le professionnalisme de nos journalistes est également une force très importante. Donc, cette halte, c’est aussi pour les magnifier, les remercier et les encourager pour les amener à redoubler d’effort, car c’est toujours en cherchant à mieux faire qu’on conserve le maillot de leader. Comme on le dit : être leader, ce n’est pas compliqué, mais y rester, c’est un travail permanent.

A quoi peut-on s’attendre comme activités-phares au cours de cette célébration ?

Nous avons essayé de brasser large, pour permettre au public de trouver, chacun, son compte. Ainsi, dès le 4 octobre 2019, nous avons le lancement de la foire sur la promotion des produits locaux qui verra la participation de beaucoup de partenaires, des gens qui sont dans l’innovation, qui vont montrer au public ce dont regorge le Burkina Faso comme potentialités et talents. Cette foire dure jusqu’au 13 octobre. Nous avons la cérémonie officielle, le vendredi 11 octobre (2019) à partir de 9 heures devant l’esplanade de la radio. Le 12 octobre, nous avons un cross populaire autour du thème de la cohésion sociale et du soutien aux Forces de défense et de sécurité.

Cette activité est un clin d’œil à tous les participants et un soutien sans faille à nos Forces de défense et de sécurité qui vivent des moments très difficiles dans la situation que traverse le pays. Ce cross ira de la Place de la nation jusqu’au palais impérial de Sa Majesté le Mogho Naaba, pour passer un message de paix et de cohésion également. Dans l’après-midi, nous aurons un match qui va concerner les personnes vivant avec un handicap pour un handi-baskett qui va se jouer sur le plateau du Palais de la jeunesse et de la culture Jean-Pierre-Guingané.

Dans la même nuit du 12 octobre, nous avons la « Nuit des partenaires » qui se tiendra au niveau de la salle des fêtes de Ouaga 2000, pour faire un clin d’œil à tous ces partenaires qui nous ont fait confiance et qui nous sont restés fidèles pendant toutes ces années. C’est pour aussi congratuler tous nos acteurs internes pour leur dévouement au travail et pour ce qu’ils ont fait jusque-là. Le dimanche 13 octobre, nous aurons une course cycliste avec les professionnels burkinabè du domaine, en prélude également au Tour du Faso. Les coureurs vont faire un faux départ devant la radio et le vrai départ sur l’avenue Charles-de-Gaule pour une distance d’environ 100 kilomètres.

Cette activité, que nous avons intitulée « La Pédale de Savane », vise à booster tout ce qui peut être mis en avant pour le développement de notre pays. Elle est aussi une façon de permettre à nos auditeurs passionnés du vélo, de participer pleinement à cet anniversaire. Dans la même journée de dimanche, nous lançons la pétanque devant l’espace de la foire (pour la clore la soirée). Nous avons également un partenaire qui nous a fait un clin d’œil, je veux parler de Kaizer, pour un match de football entre les travailleurs de ces deux entreprises.

Un moment pour évoquer les perspectives, assurément !

Effectivement, en 20 ans, Savane FM est implantée un peu partout. Aujourd’hui, non seulement nous sommes sur le bouquet canal (notre canal box c’est le 437), Internet et à travers les différents canaux des réseaux sociaux, nous avons également une antenne à Bobo-Dioulasso (la fréquence 95.5), une antenne à Gourcy (la 103.1). Aujourd’hui, nous avons une télévision et dont le lancement officiel du programme interviendra au cours de cet anniversaire. Donc, les perspectives, c’est de toujours grandir en tant que média, avoir d’autres points d’appui pour que notre objectif de communiquer dans le sens d’impliquer tous les acteurs de développement à agir pour que le pays avance et que les résultats soient vraiment au rendez-vous.

A vous de conclure cet entretien !

C’est d’inviter les populations, le public burkinabè, à se sentir dans ces activités commémoratives qui sont les leurs. Nous témoignons également notre gratitude à l’ensemble des partenaires qui nous ont toujours fait confiance et ceux qui nous accompagnent dans ce 20e anniversaire. A l’ensemble de nos auditeurs, téléspectateurs et lecteurs, nous disons : Savane FM, c’est vous !

Propos recueillis par OLO
Lefaso.net

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