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Manifestation contre le SYNTSHA à Bobo-Dioulasso : « Il faut marcher contre le gouvernement et non contre le SYNTSHA », estime un responsable syndical

Publié le mardi 1er octobre 2019 à 20h00min

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Manifestation contre le SYNTSHA à Bobo-Dioulasso : « Il faut marcher contre le gouvernement et non contre le SYNTSHA », estime un responsable syndical

Le vendredi 27 septembre dernier, une coalition d’Organisations de la société civile (OSC) a organisé une marche d’interpellation sur les problèmes nés de la crise dans les centres de santé. A travers cette marche, ces OSC invitaient les protagonistes que sont le gouvernement et le SYNTSHA, à trouver un terrain d’entendre pour le bonheur des populations. Gustave Somda, responsable à la formation syndicale du SYNTSHA/Houet, estime que « si cette marche est dirigée contre les agents de santé, c’est mettre de l’huile sur le feu ».

En effet, cette marche du 27 septembre à Bobo-Dioulasso avait pour objectif d’interpeller le gouvernement burkinabè et le Syndicat national des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA) sur la nécessité de la reprise des travaux dans les centres de santé. Ainsi, les OSC exhortent le chef de l’Etat à prêter une oreille plus attentive aux revendications du SYNTSHA, et invitent les agents de santé à redéfinir le contenu de leur mot d’ordre dans le sens du respect de leur serment. Car ils estiment que le mot d’ordre, tel qu’exécuté, « loin d’impacter personnellement les décideurs, sont tournées mortellement contre la population ».

Selon Gustave Somda, responsable à la formation syndicale du SYNTSHA/Houet, « si cette marche est dirigée contre les agents de santé, je crois que c’est mettre de l’huile sur le feu ». Car il estime que cette marche devrait être plutôt dirigée contre le gouvernement.

« Les OSC déplacent un peu le problème. Notre lutte concerne les populations, car nous luttons également pour de meilleures conditions de travail. Donc il faut qu’elles sachent que cette grève n’est pas dirigée contre elles. C’est vrai qu’on ne peut pas faire des omelettes sans casser des œufs. Des gens vont payer les pots cassés, mais il faut qu’au bout du compte, nous ayons les conditions optimales pour travailler et rendre service à la population », a indiqué Gustave Somda.

Il affirme que face à cette situation, une rencontre s’est tenue entre le SYNTSHA et la coalition d’OSC afin de mieux appréhender le problème. « Nous nous sommes rencontrés à la Bourse du travail et comme doléances, ils cherchaient à comprendre quel était le problème entre le gouvernement et le SYNTSHA. Nous avons pris tout le temps pour leur expliquer les différends qui opposaient le SYNTSHA au gouvernement. A l’issue de cette rencontre, nous leur avons remis une copie du protocole d’accord que nous avons signé avec le gouvernement. Après les échanges, ils nous ont demandé de lever le mot d’ordre à Bobo-Dioulasso. Nous leur avons dit que c’est un mot d’ordre national et une section ne peut pas, à elle seule, lever le mot d’ordre. Nous sommes obligés de suivre le mouvement comme les autres », a-t-il expliqué.

Selon lui, après avoir écouté toutes les informations qui leur ont été fournies et reçu le protocole d’accord, les membres de la coalition semblent ne pas comprendre. C’est pourquoi, M. Somda pense que « ce sont des gens qui sont manipulés quelque part ».

« Ils déplacent un peu le problème en disant que c’est parce que les agents de santé partent travailler dans les cliniques qu’ils ne veulent pas travailler à l’hôpital. Je précise qu’il y a beaucoup de nos membres qui n’ont jamais fait un seul jour de clinique. Ce sont les meilleures conditions de travail et de vie des travailleurs que nous réclamons. Nous sommes sensibles aux décès de nos patients. Quand on rentre chez nous, on ne dort pas. Et ce n’est pas parce que les gens meurent que nous allons brutalement arrêter la lutte », a laissé entendre Gustave Somda.

« Il y a eu un protocole d’accord qui a été signé par le gouvernement depuis 2017. Pourquoi ils refusent de l’appliquer ? », s’interroge-t-il. Pour lui, la population devrait lutter contre le silence du gouvernement et non contre les agents de santé. « A l’hôpital Souro-Sanou, nous n’avons pas de scanner depuis 8 mois, la radio est en panne tous les deux jours, les patients sont obligés d’aller faire les examens ailleurs. C’est tout un ensemble qui se retrouve dans la plateforme. Cela fait plus de deux ans que le protocole a été signé. Il faut bien qu’ils le mettent en œuvre ! », a laissé entendre Gustave Somda.[ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]

Romuald Dofini
Lefaso.net

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