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Dépistage des lésions précancéreuses du col de l’utérus : Des journalistes sensibilisés par Marie Stopes

Publié le lundi 30 septembre 2019 à 17h19min

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Dépistage des lésions précancéreuses du col de l’utérus : Des journalistes sensibilisés par Marie Stopes

Dans le cadre de la Journée mondiale de la contraception, l’ONG Marie Stopes Burkina Faso a organisé, au profit d’une quarantaine de journalistes, une conférence sur les lésions précancéreuses du col de l’utérus. Formation tenue dans la ville de Bobo-Dioulasso le 26 septembre 2019 et animée par le Pr Somé Der Adolphe, enseignant-chercheur à l’Institut supérieur des sciences de la santé (INSSA) de l’Université Nazi-Boni et gynécologue-obstétricien au Centre hospitalier universitaire Souro Sanou.

Le cancer du col de l’utérus est le 2e cancer le plus fréquent chez les femmes au plan mondial. Au Burkina Faso, il est le premier cancer féminin. Un problème de santé publique qui, pourtant, peut être prévenu par le dépistage des lésions précancéreuses. En effet, selon les explications du Pr Der Adolphe Somé qui a animée la conférence, une fois les cellules touchées et la lésion précancéreuse installée, il faut au moins 10 ans pour qu’elle se transforme en cancer du col de l’utérus. Durant ce laps de temps, si la femme se présente pour un dépistage, qui d’ailleurs est gratuit dans tous les centres de santé publique, et que la lésion précancéreuse est détectée, elle est immédiatement prise en charge et la guérison est assurée à 100%.

Pr Der Adolphe Somé, gynécologue obstétricien au CHU Souro Sanou et enseignant-chercheur à l’INSS de l’Université Nazi Boni

C’est donc pour sensibiliser les journalistes à ce sujet que Marie Stopes Burkina Faso (MS BF) a initié cette conférence, afin qu’ils soient des relais pour porter la bonne information sur les lésions précancéreuses. Des lésions précancéreuses qui, comme a insisté Pr Somé, ne sont pas des lésions cancéreuses et qui sont détectées seulement par le dépistage du fait de l’absence de signe particulier de maladie.

Et le moins que l’on puisse, c’est que cette formation aura été bénéfique pour la quarantaine de journalistes qui ont effectué le déplacement de Bobo-Dioulasso. « La formation a été très satisfaisante. J’avoue que j’ai beaucoup appris. Le professeur Somé nous a fait savoir que le cancer a 10 ans pour se développer. Ça veut dire que la balle est dans notre camp. Si avec cette information, on communique suffisamment, on pourra éviter à beaucoup de femmes d’avoir le cancer du col de l’utérus », a laissé entendre Alinta Ouédraogo, journaliste à Oméga FM.

Pour Antoine Atiou, gouverneur de la région des Hauts-Bassins, et Dr Rodrigue Diao, représentant du directeur régional de la santé des Hauts-Bassins, l’initiative de Marie Stopes Burkina Faso est à saluer. Et ce, d’autant plus que les hommes et femmes de média constituent l’un des meilleurs relais pour porter l’information sur les lésions précancéreuses.

« La santé, ce n’est pas seulement une question des agents de santé. Donc cette conférence, c’est pour nous l’occasion de pouvoir diffuser la bonne information auprès des hommes de média, afin qu’ils soient des relais auprès des populations. La plupart des cancers gynécologiques peuvent être évités. Il y a des moyens de prévention, donc il est important que les populations puissent le savoir. Et celles qui ont des lésions précancéreuses, qu’elles sachent qu’il y a des alternatives de traitement et que la prise en charge peut se faire au Burkina Faso. Il suffit juste d’éviter que ces lésions évoluent vers des stades avancés où les alternatives thérapeutiques sont très limitées », a indiqué Dr Diao.

Dr Boubacar Sawadogo, représentant le directeur-pays de Marie Stopes

Marie Stopes prend désormais en charge les lésions précancéreuses

A l’occasion de cette conférence, Dr Boubacar Sawadogo, directeur assurance-qualité et développement médical à Marie Stopes, représentant le directeur-pays de l’ONG, a annoncé qu’outre le dépistage qu’elle faisait déjà, l’ONG traitera bientôt les lésions précancéreuses par la cryothérapie. Une corde de plus à son arc, après la promotion de la planification familiale.

Et cela s’explique par l’appel lancé au cours de 144e assemblée de l’OMS (Organisation mondiale de la santé) qui encourageait les acteurs du monde de la santé à intégrer la prévention des lésions précancéreuses dans leurs interventions. Selon les données de l’OMS, en 2018, 570 000 nouveaux cas de cancer du col de l’utérus ont été enregistrés dans le monde et Marie Stopes ne pouvait rester en marge des efforts déjà fournis par le gouvernement pour la prise en charge des cancers gynécologiques et plus particulièrement des lésions précancéreuses du col de l’utérus.

Outre la conférence sur les lésions précancéreuses, les journalistes ont pu visiter la clinique Marie Stopes de la ville de Sya. Elle constitue, avec les deux cliniques de Ouagadougou et celle de Koudougou, les quatre cliniques dont dispose l’ONG au Burkina Faso et qui offrent des services en santé sexuelle et reproductive dont toutes les gammes de méthodes de planification familiale, les services de santé maternelle, les prestations de services en gynécologie, les services de laboratoire, le diagnostic et le traitement des infections sexuellement transmissibles, les conseils et dépistage volontaire du VIH, le dépistage des lésions précancéreuses du col de l’utérus et bientôt le traitement par la cryothérapie.[ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]

Justine Bonkoungou
Lefaso.net

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