Carrefour routier de la sous-région, le Burkina enregistre des accidents mortels dont l’une des principales causes est le non-respect de la limitation de vitesse. Cette situation provoque la grogne des populations riveraines et conduit souvent à l’érection de ralentisseurs sauvages ou hors normes.

Ouvrages aménagés sur la chaussée pour contraindre physiquement le conducteur à réduire sa vitesse, les ralentisseurs, appelés par le commun des Burkinabè « gendarmes couchés », sont souvent érigés en violation des normes de conception et de construction prévues par les textes en vigueur. Cette situation entrave la fluidité du trafic routier et provoque de nombreux accidents mortels, l’amortissement précoce des véhicules et l’augmentation des temps de trajet.

DG de l’ONASER Adama Kouraogo

C’est ainsi que l’Office national de la sécurité routière (ONASER) a décidé, ce 27 septembre 2019, d’apporter des solutions pour fluidifier le trafic et enrayer les accidents sur les principaux axes routiers du Burkina.

En effet, 1 061 ralentisseurs hors-normes ont été identifiés sur l’ensemble des routes bitumées du pays, dont 125 sur les Routes nationales N°1 et N°7 (RN1 et RN7). Ainsi, ces travaux vont permettre de démolir les ralentisseurs ne respectant pas les normes, et de construire des bandes rugueuses (avertisseurs sonores) pour contraindre les conducteurs à limiter leur vitesse. La bande rugueuse ne peut pas être traversée à grande vitesse, ce qui va permettre de sécuriser les usagers.

SG du ministère des Tansports Zakaria Soré

Le secrétaire général du ministère des Transports, Zakaria Soré, a souhaité que la destruction de ces ralentisseurs sauvages intègre un nouveau comportement chez les usagers dans leur rapport avec la route. L’ONASER, en plus de ces travaux, compte poursuivre la sensibilisation sur la préservation du réseau routier et la sécurité routière pendant la période d’exécution, a informé Adama Kouraogo, directeur général de l’ONASER. La structure va également procéder à l’installation de radars fixes de nouvelle génération interconnectés à des postes de contrôle, pour accentuer la surveillance. Il sera aussi implanté des panneaux de signalisation de limitation et de fin de limitation de vitesse à 50km/h aux entrées et aux sorties des agglomérations traversées par les routes nationales N°1 et N°7.

Un ralentisseur sauvage en destruction

En plus, des équipes de contrôle de la vitesse seront déployées sur les axes afin de réprimer les contrevenants.

En 2018, les routes nationales N°1 et N°7 ont enregistré 188 accidents qui ont fait 261 personnes blessées et 47 tuées.

Le lancement de ces travaux a aussi été l’occasion pour l’ONASER d’interpeller encore une fois de plus les conducteurs et les usagers de la route au respect du code de la route, afin de permettre au Burkina de retrouver ses lettres de noblesse en matière de sécurité routière.

Issoufou Ouédraogo
Lefaso.net