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UNICEF : Plus de 100 chefs traditionnels s’engagent pour les droits de l’enfant au Burkina Faso

Publié le jeudi 26 septembre 2019 à 10h30min

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UNICEF : Plus de 100 chefs traditionnels s’engagent pour les droits de l’enfant au Burkina Faso

OUAGADOUGOU, le 26 septembre 2019. Plus de 100 chefs traditionnels s’engagent pour accélérer les actions en faveur de la réduction de la malnutrition des enfants, l’élimination du mariage des enfants et l’abandon de la défécation à l’air libre, considérés comme trois priorités et résultats clés pour les enfants (Key Results for Children). Sous l’égide du Larlé
Naaba Tigré et l’association Belwet, l’UNICEF a facilité deux jours de dialogue à Ouagadougou pour trouver des solutions efficaces à ces phénomènes néfastes afin d’améliorer la santé, l’éducation et la protection des enfants.

« Chers chefs traditionnels, chers ‘Naaba’, nous comptons sur votre engagement, sur votre influence pour convaincre les populations de vos régions respectives de s’emparer de ces problèmes et de contribuer aux solutions qui sauveront la vie de centaines de milliers d’enfants et leur donneront les opportunités nécessaires à réaliser leur plein potentiel », a dit Dr Anne Vincent, Représentante de l’UNICEF au Burkina Faso à l’occasion de la cérémonie d’ouverture de l’événement.

La malnutrition sous-tend près de la moitié des décès des enfants de moins de 5 ans dans le pays. Plus d’un million d’enfants sont touchés par un retard de croissance, cause d’une vulnérabilité accrue aux maladies, d’une baisse de leurs capacités cognitives, et d’une probable incapacité à atteindre leur plein potentiel tant physique qu’intellectuel à l’âge adulte.

« La nutrition est fondamentale pour l’enfant. Un enfant bien nutri sera en bonne santé, pourra construire sa vie et être utile pour sa famille, sa communauté et son pays », a pour sa part souligné le Larlé Nabaa Tigré, champion national pour la nutrition.

Le mariage des enfants reste largement pratiqué au Burkina Faso : plus de la moitié des filles sont mariées avant l’âge de 18 ans. Une fille mariée sera plus susceptible d’abandonner sa scolarité, de subir des abus et des violences sexuelles, d’être contrainte à travailler, et à risque de grossesses précoces, mettant sa santé et celle de son enfant en danger.

Engagé de longue date contre le mariage des enfants, Sa Majesté Pô-Pè précise qu’en tant que chef traditionnel de Pô, il informe sa communauté sur « les conséquences néfastes des mariages précoces et prodigue des conseils aux populations dès que l’occasion se présente ».

La défécation à l’air libre est pratiquée par 48% de la population et 62% des élèves. Cette pratique favorise la propagation de maladies diarrhéiques, parasitaires et respiratoires ainsi que la détérioration de l’état nutritionnel des enfants. Le chef traditionnel de Leo, Sa Majesté Piyo, a été parmi les premiers à s’engager pour l’instauration de l’assainissement total piloté par les communautés (ATPC).

« Nous sommes la passerelle entre tradition et modernité. Depuis des années nous avons acquis une expérience dans le domaine de l’eau et l’assainissement. Nous, les Naaba, nous sommes écoutés et respectés », a-t-il affirmé tout en assurant vouloir renforcer ses actions.

Ces deux jours d’échange ont permis de lever certains tabous, et abouti à une déclaration solennelle des chefs traditionnels :

« Nous, chefs traditionnels et coutumiers du Burkina Faso participants à l’atelier national de plaidoyer pour les résultats clés en faveur des enfants (Key Results for Children), organisé par l’Association Belwet en partenariat avec le Gouvernorat de la région du Centre et l’UNICEF, prenons l’engagement solennel d’œuvrer dans nos régions, zones et villages respectifs, à l’élimination de la malnutrition, du mariage des enfants et de la défécation à l’air libre ! ».

À propos de l’UNICEF

L’UNICEF travaille dans certains des endroits les plus inhospitaliers du monde pour atteindre les enfants les plus défavorisés. Dans plus de 190 pays et territoires, nous travaillons pour chaque enfant, chaque jour, afin de construire un monde meilleur pour tous. Pour en savoir plus sur l’UNICEF et son action, veuillez consulter le site : www.unicef.org/fr.

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Pour plus d’informations, veuillez contacter :
Hadrien Bonnaud, Chef de la Communication +226 66 93 31 32 hbonnaud@unicef.org

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Vos commentaires

  • Le 26 septembre 2019 à 15:06, par kap En réponse à : UNICEF : Plus de 100 chefs traditionnels s’engagent pour les droits de l’enfant au Burkina Faso

    Il est temps aussi que tous ces responsables coutumiers et religieux se retrouvent main dans la mains pour ressouder les fissures sociales qui minent le Faso ;

  • Le 26 septembre 2019 à 16:02, par Aurore En réponse à : UNICEF : Plus de 100 chefs traditionnels s’engagent pour les droits de l’enfant au Burkina Faso

    Même si toute initiative est bonne pour régler les problèmes de mortalités et autre il faut parfois se demander dans quelle mesure il faudra changer de stratégie : ça me chicote chaque fois qu’on adopte une approche qui isole et cible l’enfant relativement à la pauvreté dans laquelle il vit, comme s’il était tombé d’un arbre !!
    Nous avons besoin de solutions englobantes, qui, sans négliger de répondre de manière ciblée aux besoins des enfants, tiennent également compte du fait que ces enfants sont dans des structures familiales : améliorons les conditions des familles et nous améliorerons ipso facto celles des enfants qui y vivent !
    ll faudrait aussi à un certain moment, demander à ceux qui viennent de l’extérieur nous parler des "Droits des enfants" quel modèle de société ils nous communiquent en nous aidant... Et ne pas oublier de parler aussi des devoirs des enfants, pendant qu’on y est, pour ne pas en faire une génération d’ayant-droit, sans un sens minimal de la responsabilité : des enfants-rois.

    • Le 26 septembre 2019 à 18:56, par Kouda En réponse à : UNICEF : Plus de 100 chefs traditionnels s’engagent pour les droits de l’enfant au Burkina Faso

      Aurore,
      Merci d’avoir rappelé cette vérité basique que nos décideurs mettent de côté juste pour profiter des financements extérieurs. Tant que nous nous dirons que tous les financements extérieurs doivent être saisis tels quels, nous naviguerons à vue et nous irons à notre perte. Les enfants ne vivent pas sur la planète Mars. Ils vivent dans des familles, dans une société. Alors comme vous le dites si bien, Aurore, il est impossible d’isoler l’enfant, le prendre comme un élément complètement indépendant et se suffisant à lui-même et vouloir régler ses problèmes.
      Bon ! La priorité de beaucoup de personnes c’est manger ou être visible.

  • Le 30 septembre 2019 à 06:45, par Salomon Justin Yameogo En réponse à : UNICEF : Plus de 100 chefs traditionnels s’engagent pour les droits de l’enfant au Burkina Faso

    Ouais : les Nabas sont écoutés et respectés (!!!?) Mais justement, par QUI ?... POURQUOI alors vous n’aviez pas saisi L’Occasion pour dire ouvertement dans cette rencontre que vous et vos Bases (vos populations) ne sont pas d’accord avec Ces Droits de L’Enfant, dans leur État Actuel ??? Pourquoi n’y avoir pas posé surtout les questions du Choix de l’Orientation Sexuelle et de la Liberté qui sont vues Autrement ici, chez nous ??? Pourquoi avoir pris l’engagement dans cette rencontre de considérer et promouvoir Ces Droits de l’Enfant qui sont étrangers à nos cultures et favorisent, et/ou font la promotion (en leur Etat Actuel) des incivismes et des mauvais comportement en société ???? ...POURQUOI vous n’aviez pas dénoncé ouvertement toutes ces choses INACCEPTABLES chez nous, où L’Enfant était avant Tout une sorte de bien collectif, sur Lequel et pour tout le monde s’investissait... Ou alors, y a-t-il une autre raison valable qui justifie cette sortie collective médiatique, que vous n’opérationnaliserez que certainement TRES partiellement ??? SVP, Messieurs les Nabas : dites-le moi ; je veux juste comprendre.

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