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Economie : La fermeture des frontières nigérianes provoque une hausse des prix chez les voisins

Publié le mardi 24 septembre 2019 à 10h00min

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Economie :   La fermeture des frontières nigérianes  provoque une hausse des prix chez les voisins

Une délégation de la société Greenville LNG, conduite par son Président-directeur général (P-DG) Eddy Van Broke, a été reçue le 15 septembre à Koudougou, au palais de Maasmè à Issouka. L’équipe est venue rassurer la population de Koudougou de l’ouverture prochaine de l’usine Faso Fani JMD qui remplacera l’ex-Faso Fani. Dans la sous-région, la fermeture des frontières nigérianes fait des gorges chaudes chez les pays voisins. Les tractations commerciales entre la Chine et les Etats-Unis poursuivent leur cours avec la fabrication de nouveaux smartphones chinois sans service Google. Retour sur l’actualité économique de ces derniers jours.

L’ex-Faso Fani s’appellera Faso Fani-JMD. C’est ce qu’a annoncé une délégation de techniciens de la société Greenville LNG, conduite par le P-DG de la société, Eddy Van Broke, venue annoncer la nouvelle de la prochaine installation de l’usine à Koudougou au chef traditionnel d’Issouka, le dimanche 15 septembre 2019. L’usine fonctionnera avec du gaz naturel liquéfié, renseigne la délégation qui rassure aussi de l’opérationnalisation de l’usine dans un bref délai.

L’ouverture de l’usine sera donc accompagnée de l’implantation d’une usine de production de gaz naturel liquéfié à Koudougou pour approvisionner en énergie l’usine Faso Fani JMD. Le projet a été présenté aux chefs traditionnels de Songnam, au palais de Maasmè à Issouka, en présence d’autres chefs traditionnels. Le coût de l’investissement s’élèvera à 8 milliards de F CFA. Une promesse de campagne du président Roch Kaboré de rouvrir l’usine Faso Fani, une fois élu. Les horizons de cette promesse se dessinent clairement, et Koudougou pourra renouer avec ses habitudes d’antan, pour mieux assumer sa place de troisième ville du Burkina, aujourd’hui menacée par la montée d’autres villes du pays.

Cette nouvelle est accompagnée de celle de l’arrivée prochaine, au Burkina Faso, du groupe panafricain de la Compagnie financière africaine (COFINA) spécialisée dans la méso-finance. Le mercredi 18 septembre 2019 à Ouagadougou, les premiers responsables du groupe ont décliné la vision et les missions de l’institution. Les entreprises dont le besoin de financement excède les possibilités qu’offrent les institutions de microfinance, mais est inférieur à celles des banques commerciales, pourront trouver, en COFINA, l’institution adaptée pour le financement de leurs activités.

Moins de 6% des PME aujourd’hui ont accès au financement, mais représentent 90% des opérateurs économiques du continent et totalisent plus de la moitié des emplois formels, selon le P-DG du groupe COFINA, Jean Luc Konan, pour qui le Burkina Faso présente un atout majeur. Après cinq années d’existence, le groupe travaille avec 13 000 collaborateurs de 19 nationalités et a octroyé 475 milliards de F CFA de crédit pour financer 74 000 projets de méso-entreprises dans les différents pays, a appris le P-DG du groupe.

Par ailleurs, le CIFOEB a, dans une étude rendue publique le 17 septembre 2019, mentionné une hausse très importante des ressources allouées au ministère de la Défense et à celui de la Sécurité, depuis les trois dernières années. Le rapport révèle que les allocations du ministère de la Défense ont progressé en moyenne de 25,84% de 2016 à 2019, contre 2,08% pour la période 2013-2015 et 12,86 sur la période 2010-2012. L’année 2018 a connu la hausse la plus importante avec 48,98%.

Le rapport note qu’en volume, les dépenses budgétaires sont passées de 95,43 milliards de F CFA en 2016 à 169,94% milliards de F CFA en 2018 et prévoit, en 2019, un budget de 209,73 milliards de F CFA au profit de la défense nationale, soit une pression de 23, 41% comparativement aux allocations de 2018. Au ministère en charge de la Sécurité, les allocations sont passées de 57,54 milliards de F CFA en 2016 à 72,01 milliards de FCFA en 2018, soit un taux de croissance annuel de 12,28%.

Pour 2019, les prévisions s’élèvent à 95,70 milliards de F CFA pour ce ministère. Le CIFOEB fait remarquer cependant que la part du budget de la sécurité apparaît relativement faible, bien qu’elle soit en augmentation. Des efforts qui permettent au pays de tenir debout face à la menace terroriste, mais qui, en même temps, pèsent lourd sur les projets de développement.

Au plan sous-régional, c’est la monnaie ouest-africaine, le franc CFA, qui s’est écrasée contre le naira nigérian, atteignant un nouveau record historique sur le marché libre, s’échangeant à 5 680 F CFA pour N1000 (3 530 naira environ) en raison de la fermeture des frontières terrestres du Nigéria. Les entrées massives de la contrebande sur le territoire nigérian, en provenance du Bénin et du Niger, ont occasionné la fermeture des frontières.

Le coût des produits commerciaux en ont pris un coup. En effet, selon le site beninwebtv, le sac de riz de 50 kg par exemple a connu une augmentation de 30% environ, atteignant 9 000 nairas, soit 14 500 F CFA. Plusieurs Nigérians ont affirmé leur désaccord avec cette fermeture des frontières, estimant que les citoyens nigérians sont les plus victimes de cette mesure. Le richissime homme d’affaires Aliko Dangote affiche clairement une position contre la contrebande qui tue leurs industries selon lui, mais préconise de dialoguer avec le Bénin et le Niger sur les termes de la coopération, c’est-à-dire fixer les règles sur la manière de gérer la frontière.

Le président Buhari, de son côté, s’est réjoui, vendredi 20 septembre, des retombées de la fermeture de ses frontières. « En quelques semaines, nous avons constaté déjà une baisse des volumes des produits de contrebande et de contrefaçon sur certains de nos principaux marchés à travers le pays », se félicite le chef de l’exécutif nigérian. Pour lui, en dehors des menaces que les importations illégales pèsent sur la population, elles pénalisent le secteur industriel local.

Autres points d’actualité, c’est le lancement d’un appel à candidatures pour l’édition 2020 du « Prix Abdoulaye Fadiga pour la promotion de la recherche économique », par la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (BCEAO). Un prix d’une valeur de 10 millions de F CFA, ouvert aux chercheurs ressortissants de l’un des huit Etats membres de l’UEMOA, résidant ou non sur le territoire de l’Union et âgés de 45 ans au plus au 31 décembre 2020. Le travail de recherche (ou étude) peut être personnel ou avoir été élaboré par une équipe. Le prix vise à récompenser un travail de recherche original portant sur un sujet d’ordre économique, monétaire ou financier, présentant un intérêt scientifique avéré pour les Etats membres de l’UEMOA et pour la BCEAO.

Outre ce prix, sikafinance rapporte que la dette publique locale contractée par les pays membres de l’UEMOA via l’émission de titres publics, fait ressortir un cumul de 10 756,5 milliards F CFA à fin juin 2019. Les bons émis par les trésors publics représentent 14%, soit environ 1 513 milliards de F CFA du stock. La Côte d’Ivoire, première puissance économique de la zone, détient naturellement l’encours le plus élevé pour un montant de 3741,6 milliards de F CFA. Le Burkina Faso est troisième, juste derrière le Bénin, avec un encours de 1414,5 milliards de F CFA. Le Sénégal, deuxième économie de l’UEMOA, est avant-dernier plus endetté, avec 790,3 milliards de F CFA.

A l’international, c’est le géant chinois de la téléphonie mobile, Huawei, qui force l’admiration. Le 19 septembre 2019, à Munich en Allemagne, l’entreprise a lancé son premier smartphone haut de gamme sans service Google, compatible avec la 5G : Mate 30 et Mate 30 pro. Le nouveau smartphone de la marque chinoise n’a ni le moteur de recherche Google, ni le Play Store, ni YouTube. Il est ainsi privé du système américain d’exploitation Android. Il est équipé de Huawei Browse et Huawei Music Vidéo, des applications développées par l’entreprise chinoise.

L’objectif est de rendre le grand public moins dépendant des applications américaines. Huawei a annoncé un investissement de plus d’un milliard de dollars pour aider les développeurs à concevoir des applications pour son propre système d’exploitation HarmonyOS, présenté début septembre, mais qui n’équipera pas encore le Mate 30. L’on se souvient que Washington a inscrit le géant chinois sur une liste noire avec laquelle les entreprises américaines ont interdiction de commercer. La firme chinoise passe donc du statut de client à celui de rival de Google.

Etienne Lankoandé
Lefaso.net

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