Quitter Ouagadougou la capitale burkinabé pour l’aéroport international Chiang Kai Shek de Taiwan a nécessité au journaliste de Sidwaya

19 heures de vol. L’itinéraire étant Ouagadougou-Paris-Hong Kong-Taoyuang. A cela s’ajoutent 17 heures d’attente à l’aéroport international Charles De Gaulle. Un véritable périple donc. Arrivé à Taoyuang le néophyte peut de suite penser être déjà à Taipei la capitale taiwanaise.

Tant ladite ville suscite de l’admiration de par son architecture et sa luminosité. Pas encore me répond la réceptionniste de l’hôtel Chuto Plaza où les participants devaient séjourner 48 heures avant le départ pour Taipei, lieu du déroulement de l’atelier sur l’industrie de médias taiwanais, objet du voyage. Le premier contact avec les mets taiwanais n’a pas été des meilleurs. Au restaurant les rôtis de poulet et de bœuf se font désirer. Mais attention, c’est du rôti sucré pour la plupart. Ce à quoi la bouche n’est pas très habituée au Faso. Heureusement qu’il y avait d’autres plats comme le riz.

Après les deux jours passés à Taoyuang, les participants à l’atelier embarquent dans la matinée dans un bus pour Taipei. Si ce n’est à cause du poste de péage avec ses multiples voies, il serait difficile de fixer la frontière entre les deux villes. A Taipei, la première escale est le siège du Fonds de développement et de coopération international (FDCI), l’institution organisatrice du voyage. Dans une salle de conférences équipée de la technologie de pointe et parée des couleurs des 26 pays représentés à l’atelier, nous prenons contact avec les premiers responsables du FDCI. La voie était libre pour rejoindre l’hôtel Golden China. Juste le temps de se débarbouiller avant d’introduire les travaux. Des travaux qui permettent de découvrir la République de Chine ou encore Taiwan.

Une petite île aux grandes ambitions

La République de Chine est une île de 36 000 km2. Encore connue sous le nom de l’île de Formose, elle s’étend sur 394 km du nord au sud et sur 144 km d’est en ouest. Le pays est caractérisé par un relief accidenté dans lequel sont ingénieusement tracées les voies modernes de circulation routière. Le climat est de type subtropical avec une température moyenne de 22°C au nord et de 24 °C au sud. L’île reçoit annuellement environ 2 500 mm de pluie. Cela lui permet de produire en quantité et en qualité du riz, de la canne à sucre, des fruits,... Les productions agricoles contribuent pour 21,8% dans le produit national brut (PNB). Les autres activités de l’économie taiwanaise étant l’industrie (30,57%) et les services (67,63%). L’ensemble de ces activités permettent aux 22,68 millions de Taiwanais d’avoir chacun par an un revenu de 13 139 dollars US (environ six millions de FCFA).

Alors qu’il y a une cinquantaine d’années ce revenu était de 50 dollars US (environ 22 750 FCFA), inférieur à celui du Ghana à l’époque.

Le secret de cette croissance spectaculaire selon M. Michel Ching Long LU, directeur du département de l’Information et des Affaires culturelles du ministère des Affaires étrangères de Taiwan, reste le pragmatisme du gouvernement et la qualité du peuple taiwanais. « Sinon le pays a connu des moments difficiles », s’est-il rappelé. A son sens, les ressources humaines constituent la base de tout développement. Et cela, chaque Taiwanais en a conscience. « Faire toujours mieux, donner le meilleur de soi-même », telle est la devise la mieux partagée en République de Chine.

Cet état d’esprit a été traduit en 2002 dans un plan de développement dénommé « Challenger 2008 ». L’objectif dudit plan est de forger davantage la créativité et le talent en Taiwan. Le plan est accompagné de grandes réformes et d’importants investissements dans les domaines de la croissance économique et de la protection de l’environnement. A termes, les gouvernants taiwanais entendent offrir aux populations d’ici à 2008 une très haute qualité de vie. La mise en œuvre de ce plan de six ans nécessite la somme de 75 billons de dollars US.

Une diplomatie active

En plus de son développement interne, la République de Chine est très active au plan extérieur. Ainsi, elle entretient des relations diplomatiques avec 26 pays dont le Burkina Faso. Avec ces pays Taiwan partage son expérience, les aidant à accélérer leur progrès économique et à améliorer la qualité de vie de leurs populations. Les actions dans ce sens sont conçues, mises en œuvre et suivies par le FDCI. Cela se manifeste dans le domaine agricole à travers une assistance technique aux pays amis en vue d’améliorer le rendement de leurs cultures tropicales, l’exploitation des ressources forestières, halieutiques et animales. Au plan économique, Taiwan accorde à ses nations alliées des prêts pour promouvoir les investissements des petites et moyennes entreprises (PME).

Dans le domaine de la santé, il contribue à l’amélioration des services médicaux et de la qualité de vie de nombreux pays. En faveur des Etats déchirés par la guerre ou victimes de catastrophes naturelles, le FDCI constitue des fonds pour répondre aux besoins de première nécessité et met en place avec d’autres organisations internationales des projets de reconstruction. Le développement des ressources humaines, un élément clé du succès économique de Taiwan, est aussi un point important pour le fonds dans ses relations avec les pays coopérants. En effet il offre des bourses de formation de longues et de courtes durées aux étudiants et professionnels des pays amis. Toute chose qui aide ces derniers à s’abreuver à la source du « miracle » taiwanais.

Mieux le FDCI prévoit augmenter de façon substantielle le nombre des bourses attribuées . Taiwan travaille également à la consolidation de la démocratie hors de ses frontières. Au delà des relations bilatérales, la République de Chine est un membre actif de nombreuses organisations économiques internationales telles la coopération économique Asie-Pacifique et l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

Sans oublier l’effort que fournit ce pays pour son admission à l’ONU et à l’OMS. Surtout que le mandat que s’est défini Taiwan est d’aider à la propension d’un monde plus prospère, plus équitable, plus stable. D’où son slogan « Faire la différence dans le monde ».

Alassane KARAMA (karamalass@yahoo.fr)
Sidwaya