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Prostitution et MST au temps colonial : « Il fallait règlementer la prostitution pour qu’elle se passe dans des conditions qui puissent préserver un peu la morale », Dr Yacouba Banhoro

Publié le mercredi 18 septembre 2019 à 22h21min

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Prostitution et MST au temps colonial : « Il fallait règlementer la prostitution pour qu’elle se passe dans des conditions qui puissent préserver un peu la morale »,  Dr Yacouba Banhoro

Et si on parlait du plus vieux métier du monde en Haute-Volta ? Enseignant-chercheur au département d’histoire et archéologie à l’Université Joseph-Ki-Zerbo, Dr Yacouba Banhoro s’est penché sur la problématique de la prostitution dans le cadre de sa thèse. Dans cet entretien, le spécialiste de l’histoire contemporaine revient sur la règlementation de la prostitution et la lutte contre les maladies sexuellement transmissibles pendant la période coloniale.

Lefaso.net : Qu’est-ce qui a motivé cet essai historique sur la prostitution et la prophylaxie antivénérienne dans la Haute-Volta coloniale ?

Dr Yacouba Banhoro : Parler publiquement des maladies sexuellement transmissibles ou de la prostitution n’est pas simple. Mais il faut dire que c’est lorsque j’écrivais ma thèse en histoire qui portait sur l’histoire du VIH/Sida au Burkina Faso que j’ai essayé de remonter un peu dans le temps, pour voir s’il y avait des maladies qui ressemblaient un peu au Sida.

Quand on regarde la littérature médicale, on voit que le Sida est une maladie sexuellement transmissible. J’avais donc essayé d’aborder cette question dans l’histoire du Burkina Faso, notamment au cours de la période pendant laquelle on pouvait avoir de la documentation. A l’époque, on avait des difficultés pour résoudre le problème du VIH/Sida ; donc il s’agissait de comprendre davantage pourquoi cette maladie se développait et participer à la réflexion sur la lutte contre le VIH/Sida.

Il fallait voir comment les gens se sont comportés contre les maladies sexuellement transmissibles en général dans le passé. C’est ça qui a motivé un peu le choix de la question de la prostitution qui avait été un peu abordée et que j’ai essayée d’approfondir après que j’aie écrit la thèse.

En Occident, vous avez relevé que la prostitution était perçue comme une « nécessité sociale », un « mal nécessaire ». Que doit-on comprendre par-là ?

Il faut comprendre qu’en analysant les causes ou les facteurs favorables à la prostitution, j’ai essayé de voir les analyses que les gens faisaient de la prostitution en Occident. Si on regarde un peu ces analyses, on comprend qu’il y avait des problèmes sociaux et économiques qui se répercutaient sur les gens, notamment sur les filles ou femmes d’une certaine condition sociale ; on voit que cela entraînait un peu ce qu’on appelle « le commerce du sexe », pour pouvoir survivre.

Mais quand on regarde également ce qui avait réellement amené à ce qu’on avait appelé « la règlementation de la prostitution en Occident » avant 1946, c’était le fait qu’elle était perçue comme un mal nécessaire ; ce qui signifie que pour maintenir l’ordre social, il fallait règlementer la prostitution pour qu’elle se passe dans des conditions qui puissent préserver un peu la morale, la santé et l’hygiène. Un mal nécessaire, parce qu’on pensait que les hommes avaient besoin de cette sexualité-là, étant donné qu’il leur était difficile de rester fidèle à leurs femmes.

On disait qu’ils avaient des désirs sexuels hors normes qu’on ne pouvait pas satisfaire autrement qu’à travers la prostitution, à travers la fréquentation des prostituées. On pensait qu’il fallait satisfaire la sexualité masculine à travers la prostitution pour pouvoir maintenir un certain équilibre dans le foyer parce que la fréquentation d’une prostituée, pour un homme, valait mieux que le divorce par exemple.

Il ne faut pas divorcer, il faut maintenir le foyer ; mais quand on a des désirs sexuels, on peut aller voir la prostituée. A cette interprétation de la sexualité masculine, il faut ajouter le rapport de pouvoirs qui était favorable plutôt aux hommes. Dans ces conditions, la prostitution était règlementée pour que les hommes puissent satisfaire leurs désirs sexuels (animaliers, comme on le disait) dans les conditions idoines pour qu’il n’y ait pas de perturbations sociales, qu’il n’y ait pas trop de divorces, qu’il n’y ait pas trop de problèmes dans les foyers, etc.

Je pense que c’est cela qui avait justifié en quelque sorte la règlementation de la prostitution en Occident, particulièrement en France jusqu’en 1946. Bien sûr, on pouvait prétendre protéger de cette manière celles qui pratiquaient le commerce sexuel, mais l’expérience montrait que celles-ci subissaient permanemment les abus de pouvoir des forces de l’ordre. La conception de la prostitution et sa réglementation avaient été répercutées dans les colonies françaises telle que la Haute-Volta.

Concrètement, on prenait un certain nombre de mesures policières destinées à surveiller les filles qui étaient supposées faire de la prostitution. Celles-ci étaient cartographiées, confinées dans une certaine mesure dans des quartiers et dans des maisons. On pouvait les fréquenter, mais elles n’avaient pas le droit d’aller partout.

Elles étaient sous une surveillance policière et cela a été dénoncé par des mouvements des droits de l’homme, des mouvements féministes, plus tard par la Société des nations et, finalement, la situation a évolué dans la plupart des pays européens y compris en France où, en 1946, avec la pression justement, le gouvernement a été obligé de prendre une décision à travers une loi pour abolir la réglementation de la prostitution.

En Afrique, quelles étaient les mesures qui avaient été prises pour réguler ce phénomène qui semble avoir pris de l’ampleur avec l’avènement de la colonisation ?

Il faut voir ça d’un point de vue historique. Quand on remonte un peu l’histoire, on peut dire que la prostitution a existé dans des sociétés passées, car il y a des témoignages qui affirment cela. Ce sont les mêmes conditions sociales, les rapports de pouvoirs, qui avaient amené certaines femmes à s’engager dans ce phénomène-là. Et effectivement, pendant la colonisation, il y a une certaine exacerbation du phénomène sous l’influence des transformations sociales, notamment le développement progressif de l’économie capitaliste, l’arrivée des armées de conquête dans les différents Etats, parce que les armées étaient constituées d’hommes.

Et quand on regarde la cartographie de la prostitution, que ça soit au Sénégal, au Burkina Faso, c’était surtout dans les environs des camps militaires qu’elle se développait. On peut donc dire qu’il fallait réglementer la situation pour que ces gens aussi puissent satisfaire leurs désirs sexuels sans porter atteinte à l’ordre social ! Quelles étaient les mesures qui avaient été prises ? S’agissant de la période coloniale sur laquelle j’ai travaillé, pour les anciennes colonies françaises, c’était comme en France. On appliquait la règlementation de la prostitution avant 1946.

Mais il faut comprendre qu’il ne s’agissait pas vraiment de lutter contre la prostitution, mais contre ses impacts sanitaires. Ainsi, on dressait un fichier des dites prostituées, on les destinait à des endroits bien précis tout en essayant de les empêcher d’aller partout. On les contrôlait régulièrement pour éviter que les maladies dites sexuellement transmissibles ne se transmettent pas fréquemment.

Mais, que ce soit en Occident, en France particulièrement, ou pendant la colonisation jusqu’en 1946 au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, au Niger, la réglementation n’avait pas donné des résultats positifs parce qu’à force d’exercer la pression sur les prostituées, elles adoptaient d’autres stratégies, si bien qu’on en recensait beaucoup, mais quand on voulait les contrôler, on n’en voyait plus que quelques-unes.

C’est pourquoi, on était passé à une phase un peu plus souple après 1946, c’est-à-dire que c’était le système sanitaire qui organisait des contrôles pour essayer de lutter contre les maladies sexuellement transmissibles. La surveillance policière en elle-même ne se faisait pas, mais se faisait sur la demande des services de santé.

Mais dans un pays comme le Burkina Faso d’alors, il faut dire que ces mesures - c’est-à-dire le contrôle de la prostitution pour préserver les gens contre les MST, si on se réfère aux informations que nous avons dans les écrits - n’avaient pas porté réellement fruit, c’est-à-dire qu’elles n’avaient pas pu résoudre réellement le problème des maladies sexuellement transmissibles. Ce sont les mesures de santé publique qui eurent des effets sur ce qu’on appelait MST. Quant à la prostitution, elle s’amplifiait probablement avec le nouvel ordre économique.

En quoi la lutte contre la prostitution et les maladies sexuellement transmissibles a constitué une stigmatisation de la femme ?

C’est vrai que lorsqu’on prend la prostitution comme on l’a dit au départ, il y a toujours une femme et un homme. Si on se place dans ce cadre, c’est un rapport hétérosexuel. Quand on regarde un peu le processus de règlementation, toute la réglementation concernait les femmes, donc celles qui se prostituaient, mais ne concernait pas les hommes. C’est vrai, comme je parle de la colonisation, les mariages et autres étaient encouragés, notamment la prise de femmes, également par les colonisateurs, parce que tout le monde ne venait pas avec sa femme.

Mais si on regarde, ce sont les femmes qui étaient dites prostituées et l’homme qui a besoin de rapports sexuels lui, il ne fait pas partie de la chaîne de prostitution. Peut-être s’il y a des maladies, on peut voir les contacts, puis on va les traiter. En même temps, il y avait une certaine vision de la femme qui était née. On ne voyait pas très souvent le rapport entre le besoin masculin et celui féminin, on voyait surtout la femme en train de poser un acte.

Celle-ci était qualifiée par exemple de sexuellement insatiable, de dévergondée, de débauchée, donc tous les termes que les gens pensent être mauvais pour qualifier la femme et même lorsqu’il y avait un certain nombre de traitements qui faisaient mal, on la soumettait aussi à ces traitements. Quand on regarde tout le processus, les hommes sont pratiquement laissés de côté. Je crois que c’est une des raisons du mouvement féministe de l’époque qui condamnait cette règlementation, parce qu’on ne voyait que les femmes et on ne voyait pas le rôle des hommes dans cette prostitution.

C’est cela qui m’a amené à dire que c’était focalisé sur les femmes. Si on se met dans un contexte où c’était les femmes qui avaient beaucoup plus de pouvoir que les hommes, peut-être que ça allait être le contraire, qu’on allait beaucoup plus parler du désir sexuel insatiable des hommes, plutôt que des femmes ; mais dans ce contexte-là, on est dans le cas contraire. C’est pourquoi je parle de rapport de pouvoirs, également de stigmatisation des femmes.

Même au moment où on a commencé à lutter contre le VIH/Sida ici, on a vu que cette question de la lutte contre la prostitution est revenue un peu en haut, et ce sont les sociologues, les anthropologues qui ont fait des études, qui ont dû montrer que ce n’était pas la bonne stratégie de chercher à stigmatiser le genre féminin par rapport à cette question, mais qu’il fallait réfléchir sur la question et voir réellement les causes qui sous-tendent le phénomène et voir comment le résoudre.

Si on dit que ce sont les femmes, on les culpabilise et on déculpabilise les hommes qui peuvent ne pas se sentir concernés. Cela donne l’impression que la maladie se transmet toujours à travers les femmes et que les hommes ne sont pas capables de la transmettre à la femme. Ce qui n’est pas juste.

Les politiques sanitaires étant nées suite à l’échec des mesures réglementaires, est-ce qu’elles ont été efficaces ?

Oui, les politiques sanitaires ont porté des fruits. Quand on se réfère à des auteurs comme Dimdolobsom par exemple, on se rend compte que les maladies sexuellement transmissibles existaient dans les sociétés traditionnelles et que les gens essayaient de trouver des solutions à ces maladies. Mais au début de la colonisation, il faut retenir aussi que la science n’avait pas autant progressé et que les colonisateurs aussi venaient avec leur ignorance ; on était dans une situation où les médecins eux-mêmes comprenaient difficilement ces maladies.

C’est la syphilis qu’on connaissait mais il arrivait qu’on la confonde à d’autres maladies. Si on prend les maladies qui sont dans le groupe des maladies qu’on appelle les tréponématoses, vous avez la syphilis vénérienne et la syphilis endémique qui est non-vénérienne.

C’est à travers la recherche qu’on pas pu faire la différence et comprendre que la syphilis vénérienne se transmet majoritairement à travers des rapports sexuels et que la syphilis endémique ne se transmet pas nécessairement par voie sexuelle, mais à travers, par exemple, des contacts interpersonnels dans des conditions de manque d’hygiène. Il était difficile de faire la part des choses si bien que pendant la colonisation, on classait beaucoup de maladies dans le groupe des maladies sexuellement transmissibles sans qu’elles ne le soient.

C’est quand on a fait des études à partir d’un certain moment donné (il y a eu des études à partir de 1949-1950), c’est-à-dire étudier la littérature sur les différentes maladies qu’on classe dans les tréponématoses, faire des expérimentations médicales, pour comprendre comment se manifestaient ces maladies, qu’on a pu en comprendre davantage.

Dans les zones de Dédougou, de Dori et du Sud-Ouest et dans les différents centres médicaux, on menait de telles études. Les médecins coloniaux s’étaient rendu compte qu’en réalité, ils étaient en train de faire des amalgames entre plusieurs maladies. Ils comprirent cela pratiquement dans les années 50 et dès lors, on pouvait faire la part des choses sans confondre les différentes maladies. Et comme la science avait fait des progrès, pendant la Seconde guerre mondiale notamment, il y eut de nombreuses expérimentations médicales et on a pu mettre au point un traitement contre la syphilis, en général contre des maladies sexuellement transmissibles, avec de l’antibiotique.

Ainsi, on avait une meilleure connaissance des maladies et on organisait les campagnes de masse contre les tréponématoses. C’est ainsi qu’on a réussi à réduire considérablement le poids de ces maladies jusqu’à la fin de la colonisation, si bien qu’au cours des années 60, il fallait continuer le contrôle de ces maladies pour qu’elles ne se développent plus.

Toutes ces actions ont également permis de juger de l’ampleur de la prostitution, puisqu’on pensait qu’il y avait trop de MST à cause de l’importance de la prostitution ; cela avait amené certains médecins coloniaux à dire que toutes les femmes, mariées ou pas, se livraient à la prostitution. Or, avec les études, on voit que toutes les maladies qu’on qualifiait de MST ne l’étaient pas, donc les médecins se trompaient ; ce qui biaisait leurs jugements sur les femmes et la prostitution, tout en renforçant leur condescendance envers les colonisés.

Quelle est votre perception de la prostitution de nos jours ?

Je n’ai pas étudié le phénomène actuellement. Je me suis intéressé au phénomène dans l’histoire jusqu’à la période de la rectification au Burkina. Je retiens que Simon Compaoré est l’un des pionniers de la lutte contre la prostitution, du moins quand il était maire de Ouagadougou. En me tournant encore vers l’histoire, on constate que quand la pandémie VIH/Sida a commencé, on avait des informations sur la maladie en Occident, mais au Burkina Faso, on n’en avait pas beaucoup.

C’est à partir de 1985 qu’on a fait des expérimentations et on a vu effectivement qu’il y avait des facteurs favorables au développement du VIH/Sida au Burkina Faso et éventuellement, des expériences ont montré en 1985-1986, qu’il y avait des malades du Sida et donc des séropositifs au Burkina Faso. C’était pendant la Révolution.

Et comme la logique révolutionnaire voulait qu’il y ait une certaine pudeur sociale, il ne fallait pas dire publiquement que le VIH se développait au Burkina Faso, il ne fallait pas faire peur aux gens. Il fallait prendre un certain nombre de mesures pour voir réellement si on pouvait lutter contre ce fléau. Là, on a vu qu’il y a une lutte intense contre la prostitution sous la révolution. Sankara en a fait une priorité car il pensait que la prostitution découlait de l’influence du système capitaliste, de l’organisation bourgeoise de la société.

Il fallait la proscrire certes, mais ça n’a pas permis de lutter contre le phénomène. En interdisant la prostitution, il y a eu des couacs diplomatiques parce que les beaucoup de femmes qui se prostituaient ici venaient du Ghana alors que le Ghana et le Burkina étaient des pays amis. Fallait-il renvoyer les Ghanéennes chez elles ?

En interdisant la prostitution, on s’était dit qu’elles allaient se convertir à d’autres métiers mais est-ce qu’avec ces métiers, elles pouvaient avoir l’argent qu’elles gagnaient dans la prostitution ? La prostitution, de mon point de vue, a pris une allure beaucoup plus clandestine si bien que les mesures n’ont pas pu produire leurs effets. Les statistiques montrent que les chiffres sont allés crescendo dans les années 86-87. On n’a pas pu lutter contre le VIH/Sida en luttant contre la prostitution.

Quand la Rectification est venue, les détenteurs du pouvoir semblaient avoir pratiquement oublié la question de la prostitution. Ils étaient occupés à consolider leur pouvoir, mais à un moment donné, ils se sont rendu compte que le Sida est là, les maladies sexuellement transmissibles et le phénomène de la prostitution sont toujours présents.

Pendant la Révolution, on avait commencé à lutter contre la prostitution, à interdire les fréquentions des bars par les mineurs non-accompagnés par leurs parents. La Rectification a revigoré cette politique pour lutter contre la prostitution. Il y avait une surveillance policière en ce moment, mais cela ne semblait pas rapidement influencer l’évolution du Sida.

En réalité, autant on ignorait les maladies sexuellement transmissibles pendant la colonisation, autant on ignorait le VIH/Sida à ses débuts pendant la Révolution et la Rectification. Quand on a commencé à étudier la question du VIH/Sida, on s’est rendu compte qu’il fallait s’adresser aux hommes et aux femmes et prendre en compte d’autres paramètres. On a mis l’accent sur la sensibilisation pour essayer de ramener le VIH/Sida dans une situation qu’on peut contrôler.

De mon point de vue, les luttes contre la prostitution n’ont pas montré assez de résultats positifs sur l’évolution des maladies ; peut-être que certains étaient satisfaits du fait que le phénomène de la prostitution avait disparu de certaines rues grâce aux mesures d’interdiction, mais cela ne voulait pas dire qu’elle avait réellement disparu.

Il faut retenir qu’on dit qu’il s’agit du plus vieux métier du monde, qu’il est un pur produit de l’organisation des sociétés. Par conséquent, il faudrait plus d’ingéniosité pour la faire disparaître. Ce n’est pas pour rien qu’à défaut, même de nos jours, le phénomène a été organisé dans certains pays tels qu’aux Pays-Bas.

Propos recueillis par Nicole Ouédraogo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 19 septembre 2019 à 00:25, par 1+1 En réponse à : Prostitution et MST : « Il fallait règlementer la prostitution pour qu’elle se passe dans des conditions qui puissent préserver un peu la morale », Dr Yacouba Banhoro

    je crois que c est vous les même qui Après avoir cherché à légaliser et règlementer la prostitution, chercherez à légaliser l avortement,mariage gay
    et LGBT.je vous préviens que Burkina n est pas France ou Amerique..Vous le regretterez.
    VIVE le FASO..
    VIVE le Pays des Hommes Intègres..

  • Le 19 septembre 2019 à 07:30, par TIANKUY Clément En réponse à : Prostitution et MST : « Il fallait règlementer la prostitution pour qu’elle se passe dans des conditions qui puissent préserver un peu la morale », Dr Yacouba Banhoro

    Merci Dr. pour ces éclairages pleins d’enseignements

  • Le 19 septembre 2019 à 08:49, par Docteur En réponse à : Prostitution et MST au temps colonial : « Il fallait règlementer la prostitution pour qu’elle se passe dans des conditions qui puissent préserver un peu la morale », Dr Yacouba Banhoro

    Merci Docteur,
    C’est très instructif. Est-il possible maintenant de remonter aux sources traditionnelles ? C’est-à-dire avant la colonisation ? Cela permettra de comprendre tout d’abord le fonctionnement de nos sociétés primaires (la prostitution par exemple) et les mesures empiriques de lutte contre les infections (les MST).
    Bravo...

  • Le 19 septembre 2019 à 12:40, par Badisak En réponse à : Prostitution et MST : « Il fallait règlementer la prostitution pour qu’elle se passe dans des conditions qui puissent préserver un peu la morale », Dr Yacouba Banhoro

    Merci Docteur pour la clarté de cet interview qui démontre que nous sommes souvent passés à coté de la plaque quant-à l’atteinte des objectifs visés à travers les différents modes opératoires utilisés dans la lutte contre la prostitution dans notre pays. Je retient que la problématique de la prostitution a longtemps été abordée de façon biaisée et l’on oublie souvent de souligner que la prostitution met en scène deux acteurs (l’homme et la femme) ; on ne peut donc pas solutionner efficacement le problème en se focalisant uniquement sur l’aspect féminin de la chose. C’est certainement cette mauvaise approche qui justifie les résultats mitigés dans lutte contre les maladies dont vous avez fait cas. Lorsqu’on observe l’évolution de ce phénomène dans notre pays, on peut constater que ce sont les hommes qui par leur comportement encourage les jeunes filles dans la pratique. Dieu seul sait combien d’hommes dans ce pays, dépensent de fortes sommes d’argent pour se payer la "chaire fraiche" de ces filles qui ont parfois à peine l’âge de leurs petites filles à eux. L’infidélité dans nos foyers à un visage surtout masculin ; mais on parle presque pas.
    Les femmes sont peut-être quelque part victime de leur féminité (sexe faible) ; autrement dit, la plupart des prostituées ne le sont pas de gaité de cœur ; elles y sont contraintes parfois par les dures réalités des conditions existentielles qui font d’elles des proies faciles pour des "mâles" souvent sans morale et sans pudeurs.
    Cet interview a le mérite d’attirer notre attention sur le "plus vieux métier du monde" dont l’évolution n’est pas sans conséquence dommageable sur les valeurs morales et spirituelles de notre société qui est en perte de repéré pour notre jeunesse. La faiblesse des approches menées jusque là, dans la lutte contre le phénomène dans notre pays est mise à nu.

  • Le 19 septembre 2019 à 14:54, par Bernard Luther King ou le Prophete Impie En réponse à : Prostitution et MST au temps colonial : « Il fallait règlementer la prostitution pour qu’elle se passe dans des conditions qui puissent préserver un peu la morale », Dr Yacouba Banhoro

    La prostitution ne disparaitra jamais tant que les etres humains eux-même n’auront pas eux-même disparus. Il ne faut chercher à eradiquer la prostitution. Il faut plutot l’acquitter, la surveiller et la reglementer sans aucune pretention hitlerienne ou "GESTAPO-esque". Ceux qui ont la "haine" ou soi-disant "horreur" de la prostitution ne savent pas qu’ils ont "horreur" d’eux-même. Comment faut-il s’y prendre ?
    1) La prostitution de petite echelle ou ocasionnelle doit être distingué de la prostitution en tant que FLEAU social. Ce qu’il faut combattre farouchement, c’est quand le mal atteint des proportions epidemiologiques. Pour le reste, il faut humaniser davantage.
    2) Ceux qui s’en prennent à la prostitution sont en general ignorant de la nature humaine et peut-etre même lâche. Pourquoi lâche ? Si nous avons horreur de la prostitution, nous devons être prêts pour aller jusqu’au bout de notre engagement. Or malheureusement, là, les gens prefèrent s’en prendre aux effets qu’à la cause.
    3) Causes entre autres. Je classe la prostitution dans un ensemble qui comprend aussi les aventures extra-conjugales (infidelité conjugales selon certains), les monogamies en series (frequents en Europe), etc . En realité ces situations sont causées, entre autres, par l’elevation du taux libidinal à l’echelle sociale (taux d’excitation sexuelle des hommes par les femmes, ...). Si il existait un instrument de mesure, on verrait bien que les images publicitaires, les clips sur nos chaines de télé, la rue, les feux tricolores (Eh oui, des occasions d’admirer !) sont des occasions qui augmentent le niveau libidinale.
    4) A ces perturbations biologiques endocriniennes causées par l’environnement vont s’ensuivrent des perturbations sociologiques (prostitution, aventures extra, monogamies en serie). C’est toute la société qui est responsable. Pourquoi alors les femmes ne chercheraient pas leur comptes auprès d’hommes prostitués  ? Hypocrisie des hommes (avec petit h) quand tu nous tiens !
    5) Les Solutions. Si on veut eradiquer la prostitution, il faudrait, entre beaucoup d’autres choses, interdire aux femmes les codes vestimentaires qui font l’eloge de la proeminence "WHR (Waist-to-Hip Ratio)", forme guêpe. Autrement, un des meilleurs moyens c’est le voile integral. Très vite, pourquoi pas autoriser et legaliser la polygamie pour permettre de resorber le niveau libidinal. Vous voyez, chers eradicateurs de la Prostitution, le boulot à accomplir : les minijupes, les decolletés, les body, toutes ces saveurs doivent disparaitre. Merci Docteur Banhoro !
    Par un Ex-Extremiste de la Chasteté, actuellement Deradicalisé.

  • Le 23 septembre 2019 à 05:41, par UO - Joseph Ki-Zerbo En réponse à : Prostitution et MST au temps colonial : « Il fallait règlementer la prostitution pour qu’elle se passe dans des conditions qui puissent préserver un peu la morale », Dr Yacouba Banhoro

    Tres belle analyse. Une analyse avec substance et sans complexe. Merci beaucoup Dr pour cet eclairage.

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