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Caravane « Ne m’appelez pas Madame » : Ouagadougou dit non au mariage avant 18 ans

Publié le dimanche 8 septembre 2019 à 19h30min

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Caravane « Ne m’appelez pas Madame » : Ouagadougou dit non au mariage avant 18 ans

Un mois après le lancement officiel à Léo, la caravane sur l’abandon du mariage d’enfants « Ne m’appelez pas Madame », a pris fin ce samedi 7 septembre à Ouagadougou. Cette dernière étape a été marquée par un concert de l’artiste Smarty, porte-voix de l’UNICEF dans le cadre de ladite campagne.

Après les villes de Léo, Bobo, Kaya et Fada, c’était au tour de Ouagadougou de dire non au mariage d’enfants. A cet effet, une caravane mobile a parcouru les grandes artères de la ville dans la matinée du 7 juillet pour dénoncer la pratique du mariage d’enfants et inviter les Ouagalais à marquer leur opposition en prenant part au concert de l’artiste Smarty.

A travers cette soirée ponctuée par la prestation d’artistes de renom dont le rappeur Smarty, la représentante de l’UNICEF au Burkina, Dr Anne Vincent, a noté qu’il s’agissait de faire passer un message à la nouvelle génération. « On ne doit pas marier une fille trop jeune. Il faut attendre au moins 18 ans », a-t-elle indiqué, avant de souligner que « si elles sont mariées très tôt, elles risquent de faire des enfants très jeunes. Au Burkina, une femme sur cinq qui meurt en donnant naissance à un enfant est en fait une enfant ; ce qui signifie qu’elle a moins de 18 ans ».

Ensuite, poursuit Anne Vincent, il en résulte des conséquences sur le plan éducatif et économique. « Une fille qui tombe enceinte est probablement une fille qui va quitter l’école et qui perd toute opportunité de devenir une femme active avec une profession. Les filles et les femmes représentent 52% de la population au Burkina et si on ne leur donne pas l’opportunité d’aller à l’école, on ne leur donne pas non plus l’opportunité de participer au développement du pays », a relevé l’ambassadrice des enfants. Raison pour laquelle, elle a souhaité que les jeunes présents à cette soirée soient à leur tour des ambassadeurs de la lutte contre le mariage d’enfants. « J’espère qu’ils en parleront autour d’eux, à leurs parents, à leurs amis ».

Satisfaite de l’adhésion du public à cette caravane, la représentante du Fonds onusien pour l’enfance a indiqué que d’autres activités sont en cours dans le cadre de la lutte contre ce fléau. Et à l’approche du 20 novembre, jour marquant la célébration du trentième anniversaire de la convention des droits de l’enfant, Dr Anne Vincent a rappelé que le Burkina s’est engagé à promouvoir et protéger les droits de l’enfant en ratifiant la convention en 1990. « Un des droits des filles est de pas être mariée trop tôt, d’aller à l’école et d’avoir une enfance », a-t-elle soutenu.

En rappel, la campagne nationale pour l’accélération de l’abandon du mariage d’enfants « Ne m’appelez pas Madame », a été lancée le 6 mars 2019 à Ouagadougou. Initiée par l’UNICEF, cette campagne qui s’inscrit dans le cadre de la stratégie nationale de lutte contre le mariage d’enfants, vise l’élimination totale de ce fléau d’ici à 2025.

Nicole Ouédraogo
Lefaso.net

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