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Agriculture au Burkina : Les grandes lignes du Projet d’appui à la transition agroécologique définies

Publié le vendredi 6 septembre 2019 à 17h00min

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Agriculture au Burkina : Les grandes lignes du Projet d’appui à la transition agroécologique définies

Dans la dynamique de recherche de solutions appropriées vers une transition agroécologique dans l’espace CEDEAO, le Projet d’appui à la transition agroécologique en Afrique de l’Ouest (PATAE) est mis en œuvre pour une période de quatre ans (2018-2021). Le lancement technique des projets terrains retenus au Burkina est intervenu ce vendredi 6 septembre 2019, à Ouagadougou.

Améliorer les performances des exploitations familiales pour la sécurité alimentaire, contribuer à accroitre les revenus, assurer une meilleure résilience face aux changements climatiques tout en favorisant le processus de prévention et de restauration de l’état des écosystèmes cultivés et naturels. Tels sont les objectifs du Projet d’appui à la transition agroécologique en Afrique de l’Ouest(PATAE), dont la phase pilote couvre cinq pays que sont le Burkina, la Côte d’Ivoire, le Mali, le Sénégal et le Togo.

Coordonnés par l’Agence régionale pour l’agriculture et l’alimentation (ARAA), ce sont au total 15 projets terrains, à savoir trois projets par pays, issus d’un appel à propositions d’actions innovantes, qui ont été retenus. « Pour la phase pilote, nous avons tenu compte de l’historique des pays en matière de maitrise de pratiques agroécologiques dans la région ; il y a aussi le fait que ces pays sont sérieusement confrontés à la question essentielle de l’adaptation des systèmes agricoles actuels par rapport au contexte qui est le nôtre et qui est fondamentalement victime des vicissitudes de l’agriculture conventionnelle et que nous ne pouvons plus laisser sans réagir au niveau de la CEDEAO », a indiqué le coordonnateur du PATAE , Yérima Borgui.

Aussi, constatant que la plupart des Etats de l’espace CEDEAO avançaient probablement vers un avenir incertain en matière d’agriculture, l’espace communautaire, à travers l’ARAA, a décidé de réfléchir autrement et d’accompagner les agriculteurs dans le sens d’une réforme, d’une agriculture doublement verte dans la région. « Nous devons être extrêmement attentifs au prélèvement que nous faisons sur la nature parce que tout ce que nous exploitons aujourd’hui, nous les empruntons à nos enfants et nous n’avons pas le droit de les surexploiter et l’agriculture conventionnelle montre qu’il y a toujours des systèmes qui dégradent, qui polluent et conduisent à la crise climatique », a relevé Yérima Borgui. Et le représentant résident de la CEDEAO au Burkina Faso, Mohammed Diakité, de soutenir que « la nature est généreuse, mais si on ne fait pas attention, nous risquons de nous retrouver dans des situations où on ne pourra même plus produire ».

Des projets qui serviront de laboratoire

Au Burkina Faso, indique le coordonnateur du PATAE, les trois projets ont été retenus en fonction du développement des pratiques proposées. Ces pratiques concourent à la fertilisation du sol sans utilisation des intrants chimiques et des pesticides dans des zones agroécologiques différentes. Il s’agit notamment de l’ONG Action contre la faim dans la région de l’Est, Terre verte dans le Centre-Nord et l’Union des producteurs de la commune de Houet dans les Hauts-bassins.

Du côté du ministère en charge de l’Agriculture, le secrétaire général, Lamourdia Thiombiano, voit dans cette initiative, trois enjeux pour le Burkina. Pour lui, il sera question d’utiliser des options qui permettent d’améliorer l’utilisation des ressources naturelles sans les dégrader. Cela, dans un pays où la dégradation des ressources est due en partie aux pratiques inappropriées de la production agricole.

Au plan économique, Lamourdia Thiombiano estime que son pays doit saisir l’opportunité de niche qui existe au plan national et international pour proposer des produits qui sont attractifs sur le marché. Le troisième enjeu, dit-il, est relatif à la préservation des paysages et à une utilisation rationnelle des intrants.

D’un coût global de 914 000 Euros pour les trois projets, soit environ 305 000 euros par projet (200 066 378 10 FCFA), le PATAE est financé par l’Agence française de développement avec une contribution des porteurs de projet de 20 % du coût total.

Nicole Ouédraogo
Lefaso.net

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