Lefaso.net : Après l’étape de Léo, Bobo, Kaya et Fada, quel bilan faites-vous des activités organisées dans le cadre de la caravane « Ne m’appelez pas Madame » ?

Boubakar Sanga (B .S) : Nous avons entamé nos activités le 6 juillet à travers une parade dans la ville de Léo. Dans toutes les villes où nous sommes passés, notamment Léo, Bobo, Kaya et Fada, nous sommes allés au contact des populations en échangeant avec elles sur la problématique. Dans la pratique, la parade se faisait le matin. Il se tenait également des plateaux artistiques dans la soirée. Ces soirées ont été animées par Smarty, porte-voix de la caravane. Ce cadre permet également d’échanger avec le public et de faire passer le message.

Dans l’ensemble, le bilan est satisfaisant. Au départ, on craignant le fait que nos activités se déroulent en saison d’hivernage, mais le ciel a été clément. Nous avons bénéficié de l’implication des autorités et une forte mobilisation. Les gens ont écouté et ont adhéré aux différents messages que nous avons passés. On avait des craintes pour la mobilisation de certaines villes comme Kaya et Fada au regard du contexte, mais nous avons été surpris par la mobilisation de la population et des autorités. Globalement, le bilan est satisfaisant.

Lefaso.net : A ce jour, pensez-vous avoir atteint vos objectifs ? Quel est l’impact de vos activités auprès des populations ?

B .S : Du moment où l’objectif premier était de faire en sorte que les gens s’intéressent au message, on peut dire que nos objectifs ont été atteints. Dans toutes les villes, il y a eu de l’engouement et de l’impact ; quand vous demandez par exemple à des personnes âgées, quel est votre avis sur le mariage forcé et qu’il vous dise que ce sont des maux à combattre, je pense que le message est passé et l’objectif premier est atteint car il ne s’agissait pas de distribuer des gadgets ou de faire de l’animation, mais de recueillir l’avis de la population sur la problématique et de les sensibiliser.

Lefaso.net : L’artiste Smarty est le porte-voix de l’UNICEF dans le cadre de cette campagne. Quel est l’apport de cet artiste dans le cadre de la lutte contre le mariage d’enfants ?

B .S : C’est un artiste qui a une très grande notoriété et il a été coopté par rapport à la dernière chanson qu’il a produite « L’ombre de la nuit » qui parle du mariage précoce de la jeune fille. La présence de l’artiste a contribué à la mobilisation du public.

Lefaso.net : L’étape de Ouagadougou aura lieu le samedi 7 septembre. Quelle sera sa particularité ?

B .S : L’une des particularités, c’est que Smarty va livrer un spectacle live pour clôturer la caravane. Ce concert aura lieu sur l’espace situé au niveau du rond-point de la Patte d’oie. Smarty sera accompagné d’autres artistes dont le fondateur de l’atelier Silmandé, Patrick Kabré. La parade a été également revue à un niveau plus grand. Elle se tiendra dans la matinée du samedi à travers les différentes artères de la ville. L’équipe du cinéma numérique ambulant sera également de la partie avec des projections de films sur la problématique.

Lefas.net : Quelle sera la suite après cette caravane ?

B .S : Nous sommes toujours en discussion avec notre partenaire et il y a d’autres projets en cours sur la problématique de l’enfant et du mariage de la jeune fille.

Lefaso.net : Un appel à lancer pour l’étape de Ouagadougou …

B. S : Nous invitons la population à venir soutenir la cause de la jeune fille et à se faire plaisir.

Propos recueillis par Nicole Ouédraogo
Lefaso.net