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Burkina Faso : Quand les arts nourrissent le dialogue inter-religieux

Publié le jeudi 5 septembre 2019 à 16h00min

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Burkina Faso : Quand les arts nourrissent  le dialogue inter-religieux

« Place des arts dans le dialogue inter-religieux au Burkina Faso ». C’est autour de ce thème que l’association culturelle Sylvie-Chalaye a, vendredi, 30 août 2019 à Ouagadougou, tenu sa première édition d’université d’été. Elle a permis à des avertis de la question de démontrer en quoi l’art peut être un vecteur de cohésion sociale.

C’est partant du constat que le Burkina Faso est, depuis 2015, secoué par de multiples préoccupations sécuritaires, des protestations sociales et la mise à rude épreuve du vivre-ensemble, que les responsables de l’Association culturelle Sylvie-Chalaye (ACSC) ont initié ce cadre qui a mobilisé des participants venus de divers horizons. Pour Dr Issiaka Tiendrébégo, président de l’association, et ses camarades, dans les efforts de recherche de solutions à la préoccupation nationale, le dialogue et la communication occupent une place importante pour parvenir à l’idéal.

Dr Issiaka Tiendrébéogo (en lunettes), déclinant la vision de l’association

Selon Dr Tiendrebéogo, ce panel se veut donc une contribution de son organisation (Sylvie Chalaye est spécialiste des théâtres d’Afrique et des diasporas, anthropologue des représentations coloniales et historienne des arts du spectacle) aux efforts de dialogue inter-religieux pour une cohésion sociale au Burkina.

« Depuis que nous étions petits, les Burkinabè vivent en parfaite harmonie. Il arrive souvent qu’il y ait des tensions inter-religieuses et c’est pour faire déjà face à ça que nous avons organisé ce panel. L’art, comme vous le savez, est un puissant facteur ; c’est-à-dire des soupapes de sécurité, et si nous l’utilisons comme il se doit, il peut être un vecteur de cohésion sociale. Nous comptons après ce panel faire un manifeste que nous allons transmettre aux autorités. Nous avons le HCRUN à nos côtés et nous pensons que notre appel va arriver à qui de droit », a situé Issiaka Tiendrebéogo, par ailleurs enseignant à l’Université Joseph-Ki-Zerbo.

Pour ce panel, l’association Sylvie-Chalaye n’a pas lésiné sur la mobilisation des personnes-ressources pour son animation : professeur Albert Ouédraogo, secrétaire général de l’association Racines ; Martin Zongo, administrateur du Carrefour international de théâtre de Ouagadougou (CITO) ; Paul Zoungrana, artiste-comédien et directeur de l’Institut de recherche théâtrale du Burkina Faso ; Abdoul Moumini Nassouri de l’Association des élèves et étudiants musulmans au Burkina (AEEMB) et le Frère Emmanuel Zongo de la Sainte-Famille, par ailleurs initiateur du Forum inter-religieux, inter-culturel, jeunesse pour l’avenir. Le tout, sur la modération du journaliste Fousséni Kindo de la Radiodiffusion-télévision du Burkina.

C’est face à un public animé d’intérêt pour le thème que chaque panéliste a abordé le volet qui le concerne. Des différentes interventions, on retient que la promotion de la diversité culturelle et de l’art dans les politiques nationales et internationales conduit à l’inclusion et à l’équité sociale. Pour cela, les actions, les politiques et autres activités doivent prendre en compte la culture.

« Les projets ayant la culture pour moteur ont démontré leur efficacité pour remédier à la violence, notamment chez les jeunes », apprend-on. Alors, comment faire en sorte que la culture soit prise en compte dans l’élaboration des politiques pour des initiatives inclusives et équitables ?

Pr Albert Ouédraogo, un des panélistes

Selon le parrain de l’activité, le président du Haut-conseil pour la réconciliation et l’unité nationale (HCRUN), l’ambassadeur Léandre Bassolé, représenté par Issiaka Sam, deuxième vice-président de l’institution, le thème a été bien choisi, car la question de la contribution de l’art à la cohésion sociale est très importante à ce jour.

« Aujourd’hui, les artistes peuvent apporter beaucoup de choses à la réconciliation nationale. Les artistes véhiculent beaucoup de messages et ils peuvent être un canal par lequel, nous pouvons transmettre des messages qui peuvent contribuer à la cohésion sociale », a soutenu Issiaka Sam.
Le panel a été suivi, le samedi, 31 août, d’une sortie d’étude sur le site granite de Loango.

L’Association culturelle Sylvie-Chalaye (ACSC) prévoit plusieurs autres actions de formation et de sensibilisation, notamment de promotion du dialogue inter-religieux. Pour les porteurs de l’association, l’on ne doit se lasser d’œuvrer pour un Burkina de paix, de cohésion et de vivre-ensemble.


OHL
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