Côte d’Ivoire : Doué, le nouveau rédempteur ?
A 59 ans, l’ex-chef d’état-major de l’Armée ivoirienne, le général Mathias Doué, joue son destin. Et celui de la Côte d’Ivoire. Depuis l’arrivée au pouvoir, en octobre 2000, de Laurent Gbagbo, c’est bien la première fois qu’un personnage d’un si haut rang, bien imprégné des réalités du système politico-militaire d’Abidjan, fait défection et, pire, appelle en des termes sans équivoque à la destitution du président en exercice.
Outre le poids du dissident, le moment choisi est très critique, c’est-à-dire à l’heure où la Côte d’Ivoire est à la croisée des chemins, ne sachant quelle voie emprunter pour sortir de l’obscurité dans laquelle elle se trouve. Le dernier espoir, entretenu depuis quelques mois par la médiation sud-africaine, commence à sérieusement s’envoler.
L’impartialité de Thabo MBeki est remise en cause par les Forces nouvelles, de sorte que l’opération de désarmement est renvoyée aux calendes grecques. C’est vrai que l’Afrique du Sud est de plus en plus mal placée pour jouer les arbitres au regard de l’intérêt qu’elle manifeste pour les richesses de la Côte d’Ivoire. Il y a un moment, on a parlé de ventes d’armes. Aujourd’hui, il est question de ce que Pretoria lorgne certaines entreprises publiques ivoiriennes en voie de privatisation.
En clair, médiation et business, s’ils font ménage, c’est forcément au détriment de l’opposition et des Forces nouvelles. Voyant donc que l’on fonce droit vers le mur, le général Doué s’est découvert les vertus d’un nouveau sauveur de la Côte d’Ivoire. Mais quel crédit accorder à ses propos et à la force de son engagement ? Pendant quatre ans, de 2000 à 2004, il a assumé les fonctions de chef d’état-major des FANCI, au service de Gbagbo.
Même s’il révèle aujourd’hui qu’il a, par trois fois, rendu sa démission qui lui a été refusée, il faut avouer qu’il a participé d’une façon ou d’une autre au système Gbagbo.
Il a même eu l’occasion, en 2000, puis plus tard, en novembre 2004, de prendre le pouvoir. Mais il ne l’a pas fait. Cependant il vaut mieux tard que jamais et si, enfin, Doué a pris toute la mesure du caractère nocif du régime, pour vouloir l’éviction pure et simple de Gbagbo, c’est tant mieux.
Il est évident que c’est maintenant qu’il faut agir pour sauver la Côte d’Ivoire de l’après-30 octobre. L’irréparable pourrait survenir à cette date fatidique, étant donné que l’élection est quasiment impossible à tenir et que le régime actuel voudrait se maintenir contre le gré de l’opposition et des Forces nouvelles. A défaut d’une action vigoureuse de la Communauté internationale et, particulièrement de Paris, la méthode Doué ne peut qu’avoir un écho favorable.
C’est à force de tergiversations, de double jeu, de langue de bois que la France a permis à la gangrène de s’installer. L’organe atteint aurait pu être amputé, à la façon de Taylor, que les Américains ont contraint à l’exil. Ce qui a permis le retour de la paix et l’amorce d’une vie constitutionnelle normale. Taylor, comme Gbagbo, était aussi élu par les urnes. Cela n’a pas empêché le traitement chirurgical à l’américaine. La légitimité du mandat de Gbagbo ne peut plus être invoquée dès lors qu’il constitue une grave menace pour la Côte d’Ivoire et la sous-région.
Mais si l’homme fort d’Abidjan continue de narguer tout le monde, c’est que ses arrières sont protégés. En d’autres termes, il doit tenir la puissance colonisatrice par du chantage à travers notamment l’intérêt économique que présente son pays. En fait, la longévité du FPI au pouvoir est moins le fait de sa capacité d’anticipation et de la qualité de ses stratégies que de l’indolence de la France. La seule stratégie que l’on peut reconnaître au pouvoir, c’est celui de tenir par la gorge certaines puissances occidentales. Quand on a sa main dans la bouche d’autrui, on mesure ses gestes.
En tout cas, le général Doué veut mettre fin à toute cette hypocrisie qui prolonge indéfiniment les souffrances du peuple ivoirien. Même si on peut lui reprocher d’avoir collaboré avec Gbagbo (peut-être à son corps défendant), on ne peut nier à l’officier supérieur ivoirien un certain charisme et, surtout, un bagage intellectuel hors du commun.
Brillant saint-cyrien, le général Doué est également titulaire d’un DEA en droit et d’un diplôme de l’Institut des Hautes études de défense nationale de Paris. On le dit promotionnaire du général américain Alexander Haig. C’est dire que l’homme, en appelant à une action même violente pour déloger Gbagbo, si la communauté internationale ne joue pas son rôle, sait ce qu’il fait. Si c’est ce fidèle d’hier, devenu paria puis rebelle, qui peut assurer la transition vers une Côte d’Ivoire réconciliée avec elle-même, pourquoi ne pas lui souhaiter bon vent ?
Le Pays
Vos commentaires
1. Le 23 août 2005 à 12:28, par Oumate David, depuis Pekin en Chine En réponse à : > Côte d’Ivoire : Doué, le nouveau rédempteur ?
C’est pas GBAGBO qui constitue un danger pour la sous-region. c’est bien compaore qui est le bras seculier de la France dans les coups d’Etats en Afrique et le sousfiffre Bongo, financier devant l’eternel alors que le Gabon a maille avec ces voies de communication.
Le 23 août 2005 à 14:59, par Madiba En réponse à : > Côte d’Ivoire : Doué, le nouveau rédempteur ?
Voici des gens qui ne savent ce qu’ils disent. Arrêtez de comparer Bagbo à Compaoré, il n’y a pas photo et il n’en aura pas. Bagbo a foutu la merde en RCI et veut foutre la merde en Afrique de l’Ouest. Il a promis de faire pleuvoir le feu sur le Burkina Faso, en attendant, le feu pleut sur Abidjan. Et j’ajoute, si Bagbo continue à provoquer Compaoré, les soldats Burkinabés prendront le thé à la présidence Ivoirienne après seulement une semaine de combat. Je dis une semaine car il va falloir deux ou trois jours pour balayer Abidjan du cancer de Blé la Machette et de ses foutus de patriotes.
Que Bagbo se console, au moins il aura droit à un exil au Burkina Faso, nous sommes des hommes intègres avant tout.
En plus David, soit honnête, tu n’es pas à Pekin, on se connaît.
VIVE LE FASO, VIVE LES BURKINABES, LA PRATRIE OU LA MORT NOUS VAINCRONS
Le 23 août 2005 à 17:56 En réponse à : > Côte d’Ivoire : Doué, le nouveau rédempteur ?
vous savez a l’heure actuelle le Burkina n’a pas tellement grande chose a envier de cette cote d’ivoire dont les enfants du faso ont participés massivement a la mise en place de son économie ;le burkinabe est un homme de conviction,courageux,travailleur et qui croit toujours à son pauvre pays ;sans petrol,cacao ;dimant ;mer ;foret,pas vraiment de deboucher possible a l’horizon mais quand meme les fonctionnaires ont été toujours payer sans probleme EN PLUS LA PAIX EST LA QU EST CE QUE VOUS VOULEZ ? peut-etre la guere si telle est le cas la cote d’ivoire est d’office perdante,car elle n’aura pas la tache facile face a une seule caserne du Faso,sans compter la selèbre caserne de PO : LE MIEUX POUR TOUS EST QUE LA COTE D’IVOIRE ET L’AFRIQUE TOUT ENTIERE EVITENT LE BAIN DE SANG UNITULE DONT LES POPULATIONS SONT LE PLUS SOUVENT VICTUMES DE LA FOLUE DES HOMMES :
Le 23 août 2005 à 17:43, par ablo En réponse à : > Côte d’Ivoire : Doué, le nouveau rédempteur ?
Bravo a tes paroles,car les burkinabes ont ete toujours dignes et integres.
A bas les ivoiriens pouris et vive les hommes integres.
Ablo de londre
we want peace&unity in africa.
Le 23 août 2005 à 21:46 En réponse à : > Côte d’Ivoire : Doué, le nouveau rédempteur ?
perssonne ne pourras separer les freres burkinabe et ivoiriens,ca n’a pas de sens a tout ce que vous raconter.nous sommes tous des frere depuis des decennies.vive les burkinabes ou ivoiriens integres abas les nazis noir. vive l’unitee africaine...
2. Le 23 août 2005 à 14:15, par Leo En réponse à : > Côte d’Ivoire : Doué, le nouveau rédempteur ?
continuez à pavaner vous les mossis là, vous pensez que ceux qui vont déloger Gbagbo vont pouvoir gouverner tranquillement ? ceux qui auront des parents tués vont croiser les bras et applaudir ? si vous ne savez pas ce que c’est faire de la rébéllion dans le sud de la côte d’ivoire, vous verrez vos parents mossis et autres partir rejojndre votre vie de misère dans votre BF (brusquement Foutu) ! on attend Doué seulement !!!
Le 23 août 2005 à 18:11 En réponse à : > Côte d’Ivoire : Doué, le nouveau rédempteur ?
Pauvre petit con, tu ne sais pas que nous avons trop de parents que votre génocidaire de président boulanger patissier a trucidé ? Les bâtrd de mama et ses petits apprentis nazis ne méritent pas une mort tranquille. Blaise Compaoré avait prédit (Gbagbo au TPI), la réalisation de la prohétie est assurée !
Dieu préserve la RCI et la sous-région des nazis et apprentis sociers.
3. Le 23 août 2005 à 17:15, par Gando En réponse à : > Côte d’Ivoire : Doué, le nouveau rédempteur ?
Vous citez des sources anonymes selon lesquelles le général Doué serait un "promotionnaire du général américain Alexander Haig". Comment deux hommes nés respectivement en 1945 (Doué) et en 1924 (Haig) peuvent-ils être promotionnaires avec plus de 20 ans d’écart d’âge ?
4. Le 24 août 2005 à 03:24, par Burkinabé au Canada En réponse à : > Côte d’Ivoire ou partout en Afrique
Au moment où dans les autres continents, les hommes et femmes s’organisent à travers leurs leaders pour mettre en place des structures démocratiques afin de promouvoir un véritable développement, d’assurer une vie meilleure à ses citoyens dans un climat de paix et de solidarité ; au moment ou dans les autres continents, les pays se tendent la main pour se donner plus de forces et de capacités à relever les défis liés aux enjeux économiques.
Cependant, voici que nous en Afrique, nous continuons à s’entretués, à se tendre des pièges, et même à organiser des génocides à l’encontre de nos frères voisins.
La situation en Cote d’Ivoire est régrétable, mais de graçe, rien ne peut justifier à soutenir quiconque à prendre le pouvoir par la violence, les exemples nous ont montré que cela aboutit par un bain de sang dont les plus vulnérables sont toujours les victimes, à mon humble avis, je souhaiterai que tout un chacun y pense et se pose la question : et si c’était dans mon pays ?frères et soeurs africains, l’Afrique se trouve à un moment de son histoire où elle doit lutter pour ne pas disparaitre de cette planête terre, si il ya du sang africain qui coule dans vos veines, nous devrons laisser de coté les intérêts machiavéliques et se donner les moyens de contruire l’avenir de l’Afrique, et ce en commençant par nos chefs d’état qui au lieu de nous honorer, nous font honte dans leur incapacité, leur incompétence, leur intellecticide à travers leur gestion de la cité.
Braves fils et filles de l’Afrique, refusons les solutions non constructives car c’est vous qui assumeraient les actes d’aujourd’hui et pire, c’est vous qui repondrez devant l’histoire, pour le dialogue, la paix, la solidarité entre les peuples, ouevrons toujours et sans relâche à ces valeurs qui sont les piliers pour un veritable développement.