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Burkina Faso : « Une situation nationale exceptionnellement grave, complexe et préoccupante »

Publié le jeudi 29 août 2019 à 15h30min

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Burkina Faso : « Une situation nationale exceptionnellement grave, complexe et préoccupante »

Notre pays vit une période exceptionnelle de son histoire. Le Burkina Faso doit faire face à une guerre, une guerre sans merci que lui impose le terrorisme et ses soutiens ; et au même moment, au plan national, le règne de la grogne sociale tous azimuts et d’un front syndical aux actions singulières sans précédent.

Dans le tintamarre actuel des imprécations et des propos acrimonieux de certains hommes politiques sur la situation nationale, il ressort :
-  Que « le pays est malade d’agitations socio-professionnelles »
-  Que « le pays est malade de sa justice »,
-  Que « le pays est malade de sa sécurité. »,
-  Que « le pays est malade de son armée. »

• Un tableau catastrophe qui fait un fonds de commerce facile pour certains politiciens en mal de programme politique, donnant l’impression qu’il y en a qui se réjouissent lorsque le pays va mal.

• Une aubaine pour les opposants mécaniques à tout crin, aigrefins à faire dans l’amalgame et les déductions gratuites.
Dans ce déferlement médiatique, beaucoup trop d’émotivité, d’amalgames et pas assez d’analyses critiques conséquentes, honnêtes et d’esprit de dissociation.
Mais pourquoi en sommes-nous à cette situation ?

A. Au plan de l’armée et des moyens militaires d’abord
« Blaise Compaoré a laissé l’armée sans rien… », parole de son excellence M. Xavier Lapyères de Cabane, ambassadeur de la France au Burkina, dans les colonnes du journal « Le Reporter » du mois de janvier 2019, à propos du contexte des attaques terroristes.

Constat sans appel !

Ces propos du diplomate français sont venus corroborer ce que nous savions déjà de la situation de l’armée depuis longtemps. On ne peut pas suspecter cet observateur averti représentant d’un pays comme la France de donner dans des propos d’une légèreté démagogique et irresponsables.

• « L’autopsie » de l’armée et de l’état de la situation au plan militaire- de Blaise Compaoré jusqu’à l’entrée en fonction du président du Faso Roch Marc Christian Kaboré le 30 décembre 2015- si elle était misérabiliste, catastrophique, est surtout révélatrice d’un plan, d’une stratégie murement élaborée.

• L’armée a été dépouillée de l’essentiel de ses potentialités (armements, matériel logistique, moyens militaires dignes de ce nom), au profit du RSP (Régiment de sécurité présidentielle). Ces armes ont été transférées à Kosyam. Sans entrer dans les détails, les armes restées sur place ont été rendues obsolètes, sinon inutilisables : certaines pièces ayant été retirées. D’autres formes d’annihilations de la force de dissuasion et d’offensive de l’armée avaient eu cours. L’armée était pratiquement désarmée.

• Au plan des hommes ensuite :
La division de l’armée était patente.

D’un côté, la grande partie des militaires, frustrés et dans un dénuement total ; et de l’autre, le RSP, la garde prétorienne aux énormes avantages d’arrogance.
Le RSP n’avait qu’une fonction précise : assurer la sécurité de Blaise Compaoré, de sa famille, de ses protégés, de son clan ; exécuter des missions spéciales, des opérations à sa dévotion. Le RSP n’avait rien de républicain.

Le procès du putsch manqué de 2015 est venu confirmer ce que le citoyen « lambda » savait déjà, à savoir l’insubordination, l’indiscipline, l’arrogance de subalternes tenant la dragée haute à des chefs, à des supérieurs qu’ils traitaient en mineur.

La fragilisation, la division, la larbinisation de l’armée par Blaise Compaoré avait pratiquement désincarnée cette institution importante. Nous l’avons constaté pendant l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014. Cette armée qui faisait la fierté du Burkina Faso, une armée de renommée et de respect, héritée des régimes précédents et surtout de la Révolution sous le capitaine Thomas Sankara, est tombée progressivement en décrépitude pendant ces vingt-sept années de règne de Blaise Compaoré.

Cette dégradation de l’armée voulue et planifiée par Blaise Compaoré avait pour ressort essentiel :
Une peur pathologique d’un coup d’Etat.
Une peur panique d’une action de force contre lui.
Question subsidiaire : Qui a rendu le Burkina Faso « malade de son armée… » ? Le président Roch Marc Christian Kaboré ou le président Blaise Compaoré ? Qui a fragilisé l’armée ?

De la situation sécuritaire enfin

Sur la question sécuritaire nécessairement liée à l’état général de la situation militaire, sont venues se greffer les turpitudes de Blaise Compaoré dans l’imbroglio et le bourbier des rebellions touareg associées aux cellules terroristes.
De par les alliances et les accointances criminelles de Blaise Compaoré avec les chefs rebelles et terroristes maliens qu’il avait accueillis, longtemps hébergés et grassement entretenus sur le dos de l’Etat à Ouagadougou, il a ouvert le pays aux forces du mal.

Dans des accords secrets, il s’était imposé ou fait imposer « négociateur d’otages » et « amis des rebelles ». Pas étonnant qu’après sa chute et dans l’intervalle du coup d’Etat manqué du général Gilbert Diendéré ; « des mercenaires touaregs devaient venir en renfort au RSP pour prendre Ouagadougou la capitale », informations venues des responsables militaires maliens et relayées par M. Cherif Sy, actuel ministre de la Défense du Burkina Faso (Révélations au procès du putsch).
Aujourd’hui, de quel côté se trouve le danger permanent pour la sécurité du Burkina ?

Du côté d’un homme pacifique, humble aux mains sans taches de sang et à l’écoute de tous ? Bref d’un démocrate dans l’âme ? Ou du côté d’un despote assoiffé d’ambition qui allait livrer son pays au chaos, à la destruction, à la déstabilisation ‹‹ at vitam aeternam››, d’un homme qui a déjà montré ses capacités de nuisance ? L’héritage légué par le président Blaise Compaoré au plan sécuritaire se traduit aujourd’hui par un lourd tribut que le Burkina Faso paie en vies humaines, en destruction de biens matériels, incendies, vols de bétails et de matériels, compromissions de la scolarité et de l’avenir des enfants, désolation et tristesse dans les familles.

Aujourd’hui, le terrorisme est à l’échelle planétaire. Aucun pays, aucun continent n’est épargné. Il y a des politiciens ridicules en ce pays qui disent n’importe quoi. S’il y a des présidents qui devraient démissionner pour cause de terrorisme, les présidents Mahamoudou Bouari du Nigeria, Ibrahim Boubacar Keita du Mali, Idriss Deby du Tchad, Mahamadou Issoufou du Niger sont loin devant dans le peloton de tête pour devoir démissionner avant le président du Faso Roch Marc Christian Kaboré. Georges Bush, l’ex-président des Etats-Unis, aurait dû démissionner après les attentats du 11 septembre 2011 qui a fait plus de 2 000 morts. Il faut arrêter le ridicule.

La responsabilité, l’efficience, la capacité, la valeur d’un président ne sauraient s’évaluer à la seule aune de la lutte contre le terrorisme. Aucun chef d’Etat ne peut, à lui seul, venir à bout du terrorisme qui est, dans le cas présent, tentaculaire et qui va au-delà des frontières. Seules comptent la résilience, la persévérance, la volonté, la combativité, l’imagination, la vision, la capacité de mobilisation interne et externe pour faire face au terrorisme.

Le combat est multiforme

Nous sommes aujourd’hui dans une formidable dynamique de démocratie, de tolérance et de construction du pays. Le peuple burkinabè sait aujourd’hui là où se trouve le salut pour la sécurité de son pays :

-  Sur une armée à rebâtir, à métamorphoser, sur nos forces de défense et de sécurité, sur les sacrifices de tout le peuple, sur le soutien et l’aide efficace d’amis, d’alliés sûrs, sincères et bien entendu sur nos ressources humaines et intellectuelles.
A cet effet, le peuple burkinabè avec toutes ses ressources ne saurait continuer à être benoitement la victime expiatoire de forces obscurantistes et rétrogrades, à vivre continuellement une souffrance qu’on lui impose comme fatalité. Si la responsabilité et le rôle de Blaise Compaoré dans la tragédie que le Burkina Faso vit aujourd’hui est avérée, elle pourrait conduire à des réactivités citoyennes insoupçonnées.

Avec toutes les casseroles qu’il traine derrière lui : crimes de sang au plan national, complicité dans les crimes de guerres au plan régional (Liberia, Sierra Leone, etc.)
Blaise Compaoré est mal inspiré de continuer à faire du tort au Pays des Hommes Intègres.

La cour pénale Internationale ou tout autre Tribunal pénal africain n’est pas loin. Il n’est que de réactiver certains dossiers entre autres : Libériens, Sierra léonais etc. pour son ingérence, sa participation active, son action, sa complicité et sa part de responsabilité dans les crimes de guerre et crime contre l’humanité au Liberia, en Sierra Léone.

L’envoie d’hommes, de militaires, d’armes, de matériels de soutien, de jour comme de nuit aux chefs rebelles s’est fait tout au long de cette guerre au vu et au sus de tout le monde. Une aventure personnelle, sans mandat de l’Assemblée nationale, représentante de la Nation. Il est comptable comme partie prenante, comme complice dans les accusations contre Charles Taylor, ex-président du Liberia, et de Fodé Sanko ex-président de la Sierra-Leone, décédé.

Le Burkina Faso est plein de ressources humaines et l’on saura relever tout défi en son temps. Individuellement et collectivement. C’est pour l’avoir oublié qu’il a été surpris par l’insurrection populaire. L’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 n’était pas un accident de l’histoire ; qu’il se rappelle du 3 janvier 1966 et aussi d’autres résistances dans les annales de notre histoire, de notre passé.
L’état du troisième pouvoir : L’Institution Judiciaire

Sous Blaise Compaoré, le troisième pouvoir restait atone ou avait disparu. Le pouvoir judiciaire était inexistant. Inexistant du fait de son immobilisme total face à la pléthore, à la panoplie de jugements à rendre aux dossiers datant de plusieurs années qui attendent.

Nous ne nous rappelons pas avoir vu ou entendu sous le régime de Blaise Compaoré, pendant ses 27 années de règne, qu’on avait mis la main au collet d’un délinquant à col blanc coupable d’avoir vidé les caisses d’une société d’Etat ou grappillé les fonds publics d’une institution. Les dossiers de crimes de sang, de crimes économiques, les délits d’atteinte aux droits de l’homme tant décriés par tous sont restés dans les tiroirs et autres armoires des institutions judiciaires. Ainsi la justice était bâillonnée, muselée, tenue en laisse : Jupiter régnant en maître absolu comme président du Conseil supérieur de la magistrature.

Le président Compaoré a tellement joué la carte du « laisser-faire », du « laisser-piller » que les observateurs ont conclu que cette pratique érigée en système de gouvernement était un moyen pour « enfariner la bouche de l’âne » et ôter toute velléité, toute opposition ou adversité future à tout ancien collaborateur qui s’est rendu coupable de détournement ou d’enrichissement illicite. Le dossier dont il détenait généralement une copie et mis en veilleuse était une épée de

Damoclès pouvant s’abattre à tout moment sur l’imprudent récalcitrant qui oserait le défier.
Ce chantage à la peur se conjugue avec une chloroformisation des cadres du système pour s’assurer une docilité et une servilité de bête de somme.

Pendant vingt-sept années de règne, il n’y avait plus de séparation de pouvoir, plus de justice, plus de probité pour la chose publique. L’impunité régnait en maître, l’incivisme est apparu subitement et est devenu quasi endémique parce que l’Etat avait perdu tout crédit, tout respect. « Le poisson avait pourri par la tête. » Nous avons pu constater par nos expériences vécues que la vertu et l’honnêteté dans certaines administrations étaient devenues un délit.

La République et l’Etat étaient en danger de mort. Aujourd’hui certains politiciens et autres démagogues tentent de faire croire que la responsabilité « d’un pays malade de sa justice », « d’un pays malade de son armée », « d’un pays malade de sa sécurité »… est au compte du régime actuel,- entré en fonction seulement le 30 décembre 2015, c’est-à dire il y a à peine quatre ans- comme si cet état de fait était survenu comme par génération spontanée.

L’héritage légué par Blaise Compaoré du point de de la justice dont il était le président est déshonorant pour l’institution judiciaire et pour le pays. Cet état de fait est connu de tous. Mais il faut le dire pour y remédier. La situation actuelle quant à la personnalité ou la responsabilité de la justice est totalement différente. La justice n’est plus aux ordres. L’institution judiciaire est « déconnectée » de la présidence de la République. Le président du Faso Roch Marc Christian Kaboré n’est plus le présent du Conseil supérieur de la magistrature. Le troisième pouvoir a son président. La justice est « indépendante et libre »
Malgré toutes ces dispositions, nous constatons cette tendance à « vouloir quelque chose et son contraire. »

Face à l’inertie, au silence de la justice, des voix s’élèvent souvent pour interpeller, appeler le président du Faso. Si on ne lui demande pas ouvertement de mettre la pression sur l’institution judiciaire, d’intervenir ou d’agir d’une façon ou d’une autre, on l’accuse d’une « mal gouvernance de la justice », d’être responsable de la lenteur des jugements à rendre. Autrement dit, on voudrait implicitement qu’il s’immisce dans les affaires de l’institution judiciaire. Toute chose incompatible avec la séparation des pouvoirs. Et s’il le fait, ce sont les mêmes voix qui s’élèveront pour condamner une ingérence. Tout cela fait désordre. Les gens doivent avoir le courage d’interpeler ou de s’adresser directement à qui de droit.

La haute main sur l’armée et la magistrature avait une fonction maitresse, un but spécial, maintenir Blaise Compaoré et son parti au pouvoir ; les y fixer, les y incruster à jamais.
L’armée et la magistrature étaient les principales composantes de l’architecture que s’était bâtie Blaise Compaoré pour un pouvoir à vie.

De la fronde syndicale

La levée universelle de sabres et de boucliers du front syndical résulte en partie d’un blocage, d’un endiguement des revendications des travailleurs qui datent. Certains engagements pris par le régime précèdent tardaient à être concrétisés. Trois à quatre ans (depuis 2012) selon certains.

L’aveugle et opiniâtre syndicaphobie de l’ancien régime à trouver des solutions, a installé un héritage. Un héritage de problèmes posés et à résoudre, cumulés à des revendications naissantes, à satisfaire ; ici, maintenant, tout de suite et qui ne peuvent souffrir d’attendre une inscription éventuelle aux budgets à venir ; le tout sur une toile de fond de guerre anti-terroriste.

libéré de la sujétion étouffante d’un régime militaro-monarchique, le peuple dans ses différentes composantes (citoyennes, syndicales, politiques, socio-professionnelles…) s’est jeté sur la liberté nouvellement acquise après l’insurrection populaire avec une violence analogue à celle de l’homme assoiffé qui peut boire après avoir longuement erré dans le désert.

Aujourd’hui, aucun citoyen burkinabè, aucun responsable syndical, politique, journaliste, magistrat ou autre, après avoir exercé son droit ou stipendié, vitupéré, accable, dénoncé l’autorité, n’ira dormir la nuit la peur au ventre de crainte d’être découvert au matin le corps sans vie gisant dans un caniveau.

C’est dire qu’aujourd’hui il y a un changement, n’en déplaise aux professionnels de la démagogie toujours portés à mépriser leurs gouvernants quels qu’ils fussent et attendant dans une impatience morbide et sceptique la prochaine crise gouvernementale pour se réjouir, se délecter.
Aucun esprit honnête ne peut arguer une absence, un manque de liberté et de démocratie. C’est là aussi la différence.

Cependant, que dire des actions syndicales hors normes : ″grèves de caisses vides″, ″absences ou refus d’assurer, un service minimum″, ″ blocage de perceptions financières, difficultés aux volontaires à donner leur sang, etc. Un non-respect intégral des réglementations en vigueur, le bafouement de certaines lois qui régissent l’exercice du droit de grève (ex : les préavis…). Toutes choses génératrices de mécontentements de la population, des drames et des tragédies.

On a dit que la loi « pèse sur nous comme un bouclier, non comme un fardeau. » Certes la loi, le règlement sont parfois pesants comme l’était le bouclier pour le soldat. Mais si le soldat abandonne son bouclier, il mourra au combat.
De même une société qui méprise les lois, meurt dans le désordre et l’anarchie. C’est la loi et les règlements qui régulent nos rapports, nos relations collectives et individuelles.

Le bon droit n’ouvre pas automatiquement la perspective d’une victoire à brève échéance, immédiate, sans délai. Le nécessité de préserver les possibilités de mener une lutte de longue haleine peut commander la patience, les étapes, voir le compromis sans compromissions.

Une action incomprise ou désapprouvée peut conduire à une insouciance sceptique, voire une désolidarisation, une hostilité même.

Mais inversement, les réquisitions de l’état ou le « service minimum » eux, par exemple ont été compris, approuvés et soutenus. Sur le terrain de la lutte des classes, c’est l’isolé qui est perdant. Notre conviction est qu’il faut utiliser et défendre tout ce qui est positif.

Dans le tintamarre actuel surtout sur fond de combat, de guerre contre le terrorisme, il valait mieux une fois encore le répéter, sans concessions.
Il est assez de subir la guerre du terrorisme. Il est ridicule d’en faire fi, de feindre de l’ignorer, d’ajouter le désordre au désordre.

C’est vrai, les principes fondamentaux de base du syndicalisme conséquent et authentique nous enseignent : « Le syndicat ne doit pas transiger avec la défense des intérêts de ses membres, quel que soit le gouvernement en place. Ainsi, il n’est donc pas question pour le syndicat de mettre en veilleuse les problèmes des travailleurs sous le prétexte de ne pas gêner le gouvernement dont la mission est de gouverner et de gérer le pays. La lutte des travailleurs doit être continue. » Fin de citation.

En droite ligne des mêmes principes de base ; la dialectique organisationnelle du syndicalisme conséquent et authentique enseigne que « dans la tactique et la stratégie, le syndicat ne saurait faire abstraction de la situation globale, nationale et internationale, politique, sociale, économique ainsi que du contexte du moment dans lequel baigne la lutte syndicale, après une analyse précise de la réalité. Autrement dit, la recherche de la satisfaction des intérêts des militants ne saurait aller à contre- courant des intérêts généraux des travailleurs et du peuple. »

C’est un principe organisationnel cardinal, fondamental pour éviter de créer des conditions de luttes hostiles au syndicat, pour éviter d’instaurer un climat défavorable et non apprécié dans la population, toute choses génératrices d’un potentiel de discrédit de démarcation, d’isolement et d’échec.

Cela signifie en clair que les luttes pour la satisfaction des revendications ne doivent pas être entendues et comprises de façon mécanique, rigide, aveugle, reposant sur une analyse erronée et une fausse appréciation de la situation. Ce n’est pas pour rien qu’à chaque étape de la lutte s’impose toujours l’introduction consacrée : « Analyse de la situation » afin de se positionner ou de se repositionner correctement.
C’est parce qu’ils se sont armés de cette théorie organisationnelle anti-impérialiste, révolutionnaire , avant-gardiste, cette boussole de la tactique et de la stratégie que nos centrales syndicales en général et nos syndicats anti-impérialistes, progressistes en particulier, unis autour de l’essentiel, dans un Front uni démocratique, ont pu se reconnaitre au milieu des écueils, des obstacles, des dangers, des multiples courants à une époque donnée sans tomber dans une déviation de droite ou de gauche, populiste ou réactionnaire ; sur fond de famines et de sècheresse généralisées au sahel, suivies de conflits armés frontaliers (bêtes et absurdes, qualifiés de « guerre des pauvres » ) et par la suite dans la grande tourmente des élections pour le retour à une vie constitutionnelle normale afin de ne faire le jeu d’aucun parti politique (referendum , législative, présidentielle).

L’histoire est là, nos syndicats ont su être responsables parce qu’ils ont su opérer les dissociations, parce qu’ils ont su ″tirer sur la bride″ quand il le fallait. Ce qui nous a valu de grandes victoires collectives ou sectorielles parce que nous avions l’adhésion et le soutien du peuple ; et même l’admiration de nombre de dirigeants de l’époque.
C’est pourquoi, il faut savoir allier, prévoir dans les grandes lignes le cours des évènements et par la suite être prêt sans cesse à y faire face et repartir sans compromissions. Il faut avoir de la vision.

Confronté à une concentration de défis graves et urgents à relever, un soupçon de bon sens, de sacrifices et de patriotisme est à consentir pour l’instant présent. Car ce dont il s’agit ici, c’est bien de sacrifices nécessaires en temps de guerre. C’est de la patience qu’il s’agit.

Alors que la société civile se mobilise pour demander à la nation entière de collecter des fonds en faveur des populations qui fuient les zones soumises aux massacres, alors que les communautés religieuses font la collecte de fonds, alors des ONG sur le plan international, ainsi que des pays amis consentent des efforts pour soutenir le gouvernement face au terrorisme, dans le même temps, paradoxalement ou contradictoirement, nous soumettons nos budgets du reste assistés, à la fragilisation du tissu économique et financier à coups de sommation et d’ultimatum.

Où est notre contribution ?

Une chose est claire, beaucoup de gens n’ont pas encore conscience de la gravité de la situation et du danger que court le pays. Dans la compréhension de bon nombre de personnes, ces incursions criminelles récurrentes, ces massacres de villageois aux mains nues sont vus comme de simples escarmouches passagères, vite retombés comme étant le fait de quelques hordes.

Nous sommes au cœur d’une véritable stratégie de conquête des espaces africains. Le président nigérien Mahamadou Issoufou disait le vendredi 05 juillet 2019 : « Le terrorisme au sahel, une menace pour le monde entier. » Nous sommes au cœur d’un vrai calcul impérialiste à la faveur d’une opportunité de terrorisme. Nous sommes au cœur d’une vraie stratégie de dérèglement de nos fragiles économies ; de déstabilisation programmée pour nous assujettir à nouveau.

La situation nationale actuelle du Burkina Faso est exceptionnellement grave, complexe et préoccupante. Au moment où nous allons clamer, exprimer avec enthousiasme et conviction dans nos congrès notre soutien aux éclatantes victoires des armées et des peuples des autres nations, mesurons la part immense qui nous revient dans des victoires à gagner dans notre pays ; de notre pays. « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs », président Jacques Chirac.
-  Il est temps de tirer la sonnette d’alarme pour éviter que le pays n’aille à la dérive.

-  Il est temps de porter au peuple des messages qui décapent la gangue de la démagogie, de l’erreur, de l’hypocrisie, du mensonge et de la confusion.
-  Il est temps de démystifier la campagne éhontée et sans la moindre rigueur d’analyse menée par des esprits plus avides de publicité personnelle que de vérité et qui ne craignent pas le scandale des amalgames.

L’aube nouvelle qui se lève sur le Burkina Faso, cette aube nouvelle que nous avons souhaitée, réclamée et obtenue par la victoire de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 et qui s’est poursuivie par l’expression d’élections libres, démocratiques et transparentes, cette aube nouvelle nous indique qu’aujourd’hui, dans un contexte de combat contre le terrorisme, ce dont le pays a besoin, c’est d’un peu moins de contestations et d’un peu plus de respect et d’amour pour la patrie.

On devient l’homme d’une patrie en le fondant d’abord en soi. Un tel Etre, il convient de le fonder en soi. Et là ou n’existe pas le sentiment de la patrie, aucun langage ne le transportera. On ne fonde en soi l’Etre dont on se réclame que par des actes. Un Etre n’est pas de l’Empire du langage, mais de celui des actes.
Sinon tout le reste n’est que littérature et boniments de camelot.

Le pays des Hommes Intègres, le Burkina Faso est décidément un pays à lutte, que dis-je un pays, de lutteurs, de résistants. Il ne serait pas bon que certaines personnes prennent leurs pensées, leurs illusions pour des réalités, ou des victoires acquises. La désillusion n’est pas loin et peut surprendre désagréablement.

Il serait mieux d’avancer vers les populations avec honnêteté, sans démagogie, sans masque. Le mensonge ne paie plus. Ces politiciens que nous entendons depuis un certain temps sont d’un autre âge. L’Age de l’amalgame, de la démagogie et de l’hypocrisie.
L’histoire ne s’écrit pas au crayon, elle nous attend.

Ouagadougou, le 20 août 2019
Zephyrin KY
Ancien Secrétaire national à l’information et
Ancien Secrétaire général adjoint du SNEAHV
Professeur d’histoire

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Vos commentaires

  • Le 29 août 2019 à 18:58, par Jégat En réponse à : Burkina Faso : « Une situation nationale exceptionnellement grave, complexe et préoccupante »

    Nous aimons votre pays où nous œuvrons depuis 20 ans.
    Votre analyse est pertinente et éclairante.
    Courage, le bon sens commun devrait l’emporter.
    Christian

  • Le 29 août 2019 à 19:15, par Bernard Luther King ou le Prophete Impie En réponse à : Burkina Faso : « Une situation nationale exceptionnellement grave, complexe et préoccupante »

    En attendant de vous relire à tête reposé, je pense que vous avez ecrit ce que je n’ai pas eu le temps de faire. Votre analyse est parfaite : revolutionnaire, morale, et que sais-je ? Merci grandement pour cela. Nous ne devons pas faire un amalgame entre les defis securitaires et les defis de developpement. Securité anti-terrorriste rime peu avec Developpement. Sachons agir avec pertinence et opportunité. Ne meprenons pas le combat contre le terrorrisme pour un combat de developpement ou de pre-campagne presidentielle. Soutenons notre President patriote (autant qu’il m’est donné de juger) jusqu’en 2020.
    "A bas Dieu et vive l’esprit d’universalité"

  • Le 29 août 2019 à 19:46, par MAURICE En réponse à : Burkina Faso : « Une situation nationale exceptionnellement grave, complexe et préoccupante »

    MERCI MR KY
    DU FAIT QUE VOUS AVEZ PARLÉ AVEC LA BOUCHE ET LA SAGESSE, PEUT-ÊTRE QUE VOTRE SPEECH TOMBERA DANS DES OREILLES ATTENTIVES ET DANS DE BONNES CONSCIENCES SERA RÉFLÉCHIS , MURI ET PRODUIRA
    LES EFFETS ESCOMPTÉS.
    TANT QUE BLAISE COMPAORÉ ET SES THURIFÉRAIRES DEMEURERONT IMPUNIS, SE LA COULERONT DOUCE DE PARIS À ABIDJAN VIA LE BÉNIN ET AUTRES PAYS LIMITROPHES, LA PAIX LA SÉCURITÉ ET LA QUIÉTUDE DU BURKINA FASO RESTERONT EN SUSPENS... N’EST-CE PAS LE MOSSI LUI-MÊME QUI DIT QUE ’’. TUEUR D’HOMME EST LE 1ER À FUIR LE GOURDIN ’’ ?

    DONC APRÈS AVOIR FAIT UN MASSACRE ET THOMAS SANKARA SA STRATÉGIE À ÉTÉ DE FAIRE DISPARAÎTRE TOUS LES ’’ GOURDINS ’’ DE PEUR DE SUBIR LE SORT INFLIGÉ À THOMAS SANKARA. . À SON TEMPS, BIEN AVANT DIEU LE CLAN COMPAORÉ AVAIT DROIT DE VIE OU DE MORT SUR QUI QUE CE SOIT À L’INTÉRIEUR DU BURKINA FASO COMME DANS LE VOISINAGE.
    IL POUVAIT COMPTER SUR LE SOUTIEN DE LA FRANCE —DROITS DE L’HOMMIISTE__QUI NE MÉNAGENT AUCUN EFFORT POUR LE COUVRIR MALGRÉ SA CHUTE ET SA FUITE. À SAVOIR SI CE N’EST L’ARMÉE FRANÇAISE QUI L’A EXFILTRÉ POUR L’AMENER À ABIDJAN, GAGE DE FIDÉLITÉ POUR SERVICES RENDUS ET SACRIFICES CONSENTIS PAR UN NÈGRE QUI , PRÈS DE TROIS DÉCENNIES , A MIS SON PEUPLE SINON LE PEUPLE BURKINABÈ À GENOU POLITIQUEMENT, SOCIALEMENT, ÉCONOMIQUEMENT , MILITAIREMENT, BREF...
    HEUREUSEMENT QUE C’EST UN MOAAGHA ET NON UN SILMIIGA OU UN BUUDSANGA.

  • Le 29 août 2019 à 19:47, par sidbala En réponse à : Burkina Faso : « Une situation nationale exceptionnellement grave, complexe et préoccupante »

    Ces genres d’analyses ne montrent en rien comment et pourquoi le pays traverse une situation déplorable.
    Le président COMPAORE n’a pas gouverné ce pays seule, en plus il est un militaire, ceux là même qui ont politiquement formé COMPAORE en politique ce sont ceux là même qui ont la gestion du pays actuellement.

    A mon humble avis sans hypocrisie aucune et homme digne et intègre c’était encore plus facile de quitter un système que l’on trouve mauvais, que de s’engraisser grâce a ce système et vouloir aujourd’hui rejeter l’anathème sur un seule individu.

    La complexité de la situation du pays est dû en parti de la mauvaise fois des gouvernants a reconnaître leurs erreurs que de passer tout le temps à accuser ceux avec qui ils ont travailler ensemble pour créer la situation que nous travers ont actuellement.

    L’aveu d’impuissance conduit nos dirigeants a déplacer les problèmes que de chercher à les résoudre, comment dans de telles situation où le fondamental qui est la cohésion nationales est perçu comme un mal.

    Même avec la meilleure armée du monde dans ce contexte, rien de bon ne pourra être fait, que COMPAORE ai eu une stratégie de gouvernance qui est aujourd’hui critiquée, que ceux qui gèrent le pays actuellement se disent aussi responsable de cela, voilà comment ils pourront conduire le pays vers une porte de sortie honorable.

    Le président Roch avait des gardes de corps qui sont du RSP, les pays du monde ont également une armée d’élite, il ne faut pas seulement voir le mal du pays avec seulement le RSP, c’est la cupidité des uns et des autres qui nous a conduit à ça.

    Ils étaient combien qui ont juré terre et ciel que seule COMPAORE est l’homme qu’il nous faut, et ce sont les mêmes qui nous gouvernent.
    Un peu de bon sens.

    • Le 29 août 2019 à 23:49, par Didier En réponse à : Burkina Faso : « Une situation nationale exceptionnellement grave, complexe et préoccupante »

      Sidbala, tu n’as rien compris. Ceux qui nous dirigent aujourd’hui n’était pas président. Ils n’avaient pas la signature comme disent les Ivoiriens. Le seul responsable, c’est Blaise Compaoré. Il fut nul pour le bien du peuple Burkinabè. Il fut et est très très compétent pour faire le mal.

      • Le 30 août 2019 à 10:42, par A qui la faute ? En réponse à : Burkina Faso : « Une situation nationale exceptionnellement grave, complexe et préoccupante »

        @Didier, dans la même logique que vous, c’est ce sont les Roch et Simon qui ont la signature aujourd’hui. Donc contrairement à ce que fait penser l’auteur ils sont bien comptables de l’état actuel du pays. C’est la symétrie parfaite avec Blaise qui avait aussi participé aux régime d’avant en prenant les commandes, Roch, Simon et compagnie, des faux communistes vivaient tranquillement dans l’opulance avec Blaise. Ne dit-on pas que gouverner c’est prévoir ? Il y a 10/15 ans tous indicateurs étaient en alerte pour dire que notre pays allait connaître cette période difficile. Je reste ferme sur le fait que c’est l’injustice et la corruption qui ont été le principal catalyseur du terrorisme. Comment on a réussi à convaincre des burkinabé de participer à terroriser leur pays ?

  • Le 29 août 2019 à 20:22, par Didier En réponse à : Burkina Faso : « Une situation nationale exceptionnellement grave, complexe et préoccupante »

    Merci M Zéphyrin Ki. Tout est dit et bien dit. Nous ne cesserons de le dire. Blaise Compaoré a été le malheur du Burkina Faso. Il a minutieusement tout préparé pour que, après lui, le déluge. Il a détruit l’armée républicaine au profit de sa milice privée le RSP. Il a détruit l’économie au profit du clan. Il a mis la justice sous sa coupe et recrutait dans les services, des "va nu pieds " pour bourrer son CDP. Blaise Compaoré doit être poursuivi pour malgouvernance car il est à la base de tout ce qui nous arrive aujourd’hui. Sans oublié les crimes de sang et crimes économiques.

  • Le 29 août 2019 à 22:00, par A qui la faute ? En réponse à : Burkina Faso : « Une situation nationale exceptionnellement grave, complexe et préoccupante »

    Bien tenté mais pour rien au monde je peux faire confiance au parti des fonctionnaires milliardaires. Quels sacrifices les Roch, Simon, etc peuvent demander aux gens désespérés ? les mêmes qui ont soutenu la modification de l’article 37 avant d’être repoussés du cercle restreint de Blaise et devenir opposant malgré eux. Les gens n’ont pas la mémoire courte. Le problème est que tous ceux que vous défendez sont aussi comptables des 27 ans de Blaise. Certains l’ont même poussé dans la bêtise. Et si on ne doit pas demander des comptes à ceux qui sont payés pour tenir leurs propres promesses de campagne, quelle est la différence entre Roch et n’importe quel burkinabé ? Pourquoi alors ils veulent déjà rempiler au delà de 2020 si la situation du pays est une fatalité ? Si on ne doit pas changer ce qui ne fonctionne pas à quoi sert le changement. Vous avez fait des exemples du Maii, usa où les drames n’ont pas conduit à des changements. Je vous en prends un autre : au début de la 2è guerre mondiale le gouvernement britannique trop "mouta-mouta" se contentait d’envoyer des ultimatum à Hitler. Il a fallu que Churchill prennent les commandes et envoie des avions de guerre plutôt que des courriers...

  • Le 30 août 2019 à 05:17, par Konkona En réponse à : Burkina Faso : « Une situation nationale exceptionnellement grave, complexe et préoccupante »

    Personnellement, je ne partage pas ce point de vue de l auteur. Vouloir situer des responsabilités sur la gestion sociopolitique de ce pays en refusant que le pouvoir actuel, la quasi totalité des partis politiques, 98% des opérateurs économiques, certains groupes sociopolitique, certaines personnes garantes de nos transitions etc...., c est faire preuve de partialité.
    Question à l auteur : quelles ont été les raisons du départ du CDP, partie de Blaise COMPAORE, des fondeurs du MPP ?
    Ne nous voilons pas la face chers Burkinabé, Blaise COMPAORE a été quelques gois induit en erreur. Ayons le courage de le dire. Par qui ? Je vous invite à revisiter les films de l histoire depuis 1982. Blaise COMPAORE a été induit en erreur dans la disparition du père de la révolution, son frère et ami. Il a eu une grande difficulté d admettre cette disparition de son frère et ami mais il a finalement assumé mais en gérant mal la situation et dans cette mauvaise gestion, il a été très mal conseillé. Blaise COMPAORE est victime de ses grandes qualités de stratège, un homme de grande générosité, aimable, sociale etc. C est un homme bien comme l a si biien dit Thomas SANKARA lui même. Je défie quiconque dira que ce n est pas en général des personnes de ces qualités qui sont trahies , qui sont induites en erreur. Jusqu’à preuve de contraire, Blaise COMPAORE a commis des erreurs en tant que chef de file mais il a procuré la paix, la stabilité à son pays. La constitution dit que le Président est garant de la sécurité de son pays mais la constitution n a pas dit que le Président doit acheter des machettes distribuer aux populations. Elle dit de garantir la sécurité du peuple avec les moyens de l Etat et en tenant compte des lois du pays. Blaise COMPAORE lui même a reconnu et assumé quelques erreurs de sa gouvernance. Jusqu’à preuve de contraire, je ne pense que le crime profite à Blaise COMPAORE. La longévité d un pouvoir n est pas forcément mauvais mais c est plutôt le comment le ppuvoir est géré qui est important. Est ce que le pouvoir est géré en tenant compte de chaque Burkinabé ? C est cela qui compte. Je me garde de citer des pays. L option la plus probable pour la relance de ce pays, c est la prise de conscience et la retraite des hommes politiques actuels. C est pourquoi, je suis au moins d accord avec l auteur lorsqu’il dit : " Un tableau catastrophe qui fait un fonds de commerce facile pour certains politiciens en mal de programme politique, donnant l’impression qu’il y en a qui se réjouissent lorsque le pays va mal.

    • Une aubaine pour les opposants mécaniques à tout crin, aigrefins à faire dans l’amalgame et les déductions gratuites.
    Dans ce déferlement médiatique, beaucoup trop d’émotivité, d’amalgames et pas assez d’analyses critiques conséquentes, honnêtes et d’esprit de dissociation." Malheur à ceux qui baillonnent leur peuple .

  • Le 30 août 2019 à 13:32, par Guess’ef Menga En réponse à : Burkina Faso : « Une situation nationale exceptionnellement grave, complexe et préoccupante »

    Je trouve mon compte dans cette réflexion de Mr Zéphyrin KY. Une analyse de la situation pleine d’intérêts d’un ancien syndicaliste. Cependant j’aouterai qu’ en lieu et place de la personne de Blaise Compaore, il vaut mieux parler du système Compaore qui englobe les partis politiques CDP MPP, UPR, ADF/RDA, UNDD et autres ayant changé de dénominations pour s’adapter au contexte politique actuel et toutes les associations qui tournaient autour de la table du maître pour brandir la fourchette.
    En plus de l’armée (RSP) et de la magistrature, composantes principales de l’architecture du pouvoir à vie de Blaise Compaore, il faut ajouter une partie non négligeable des autorités coutumières et religieuses.
    S’agissant des revendications syndicales actuelles dans un contexte où la priorité des priorités c’est la lutte contre le terrorisme, je me demande parfois si le syndicalisme ne court pas le risque de perdre sa crédibilité et sa force d’antan. Oui, il y a une mauvaise gouvernance ( des détournements, de l’impunité, du népotisme etc...) mais en attendant des solutions justes et apaisantes de ces discriminations, que faisons-nous de ces milliers de nos compatriotes qui sont des réfugiés dans leur pays tandis que d’autres, nuit et jour vivent constamment dans la psychose.
    En même temps que dans nos déclarations sur la lutte contre le terrorisme nous recommandons au gouvernement de donner des moyens adéquats et suffisants aux FDS, nous l’accablons pour améliorer nos conditions de vie et de travail. Et quand vous écoutez certains qui vous disent que gouverner c’est prévoir, franchement ça fait sourire. Et que dire d’autres qui dans leurs déclarations cherchent à démontrer que le gouvernement actuel est insouciant et inconscient.
    S’il vous plaît, partis politiques toutes tendances confondues, faisons la trève de nos calculs pour 2020 ; syndicalistes jaunes ou révolutionnaires, faisons la trève de nos révendications.Traduisons en actes concrets nos condamnations et nos recommandations dans la lutte contre le terrorisme. Nous sommes patriotes, je le présume et chacun a sa partition à jouer.
    J’ai vécu en live et de très près la crise post électorale de la Côte d’ivoire du début jusqu’à son dénouement et je ne souhaite pas que notre pays tombe dans une situation pareille.
    Que Dieu protège nos FDS et nous aide à vaincre le terrorisme.

  • Le 30 août 2019 à 14:32, par Cheickyvan En réponse à : Burkina Faso : « Une situation nationale exceptionnellement grave, complexe et préoccupante »

    Bonjour
    Monsieur ton analyse t’es dictée ou quoi ?
    Vous ne dirai jamais la vérité au pouvoir en place de peur d’être poursuivi alors vous vous acharnez toujours sur Blaise Compaore.
    Le Burkina n’a pas un président à sa hauteur aujourd’hui. Blaise Compaore a fait plusieurs années au pouvoir , avec lui nous avons jamais vu de terroriste qui tue les populations .
    Les blancs négocient avec les terroristes quand cela les arrangent alors ils disent au Burkina de ne pas négocier avec eux . Et sans aucune analyse avancée le Burkina opte pour cette solution. Regardez un peu qui se fait tué tous les jours , ceux sont les pauvres populations rurales qui ne prennent pas part aux débats politiques. Discutez avec les terroristes et le problème sera résolu. Eux c’est des malades qui s’en fiche de la mort .

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