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Prix RSF 2019 pour la liberté de la presse : Deux médias africains parmi les nominés

Publié le jeudi 29 août 2019 à 15h03min

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 Prix RSF 2019 pour la liberté de la presse : Deux médias africains parmi les nominés

Deux semaines avant la cérémonie prévue à Berlin le 12 septembre 2019 à l’occasion des 25 ans de la section allemande de l’organisation, Reporters sans frontières dévoile la liste des nominés, des journalistes et des médias de 12 pays en lice pour trois prix internationaux. Deux médias africains figurent parmi les nominés.

Selon Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières , “nombre de ces nominés sont menacés ou ont été emprisonnés à de nombreuses reprises pour leur travail, et pourtant ils ne se laissent pas soudoyer et élèvent leurs voix contre l’abus de pouvoir, la corruption et d’autres crimes. La situation terrible de ces journalistes, plutôt que de nous rendre pessimistes, nous donne l’optimisme de la volonté.

Le courage mis au service des idéaux du journalisme est un formidable facteur d’encouragement pour tous ceux qui entendent affronter les défis les plus importants de l’humanité”. Parmi eux, un journaliste d’investigation russe qui a déjà subi plusieurs attaques, une journaliste vietnamienne battue et emprisonnée pour son travail et le plus ancien journal du Pakistan, cible d’un harcèlement constant par les autorités officielles.

Pour le Prix du courage sont nominés les journalistes tels que Igor Roudnikov (Russie), fondateur du journal Novye Kolesa. Selon RSF, ce dernier a été la cible de plusieurs attaques pour ses enquêtes sur la corruption et sur les détournements de fonds publics. Son activité lui a également valu d’être arrêté.

Sur la même liste, Eman al Nafjan (Arabie saoudite), blogueuse et journaliste. Selon RSF, « elle a mené d’importantes campagnes pour que les femmes soient autorisées à conduire et accèdent à davantage de droits. Arrêtée avec d’autres activistes, elle a été relâchée et vit actuellement en liberté conditionnelle. Considérée comme "traître", elle risque jusqu’à 20 ans de prison ».

A ceux-ci s’ajoutent Paolo Borrometi (Italie) dont les courageuses enquêtes sur la mafia lui valent d’être régulièrement menacé de mort et le contraignent à vivre sous une protection policière permanente ; mais aussi, Lola Aronovich (Brésil).

Cette blogueuse est connue dans tout le pays pour ses textes féministes et son implication dans la lutte pour les droits des femmes. Selon RSF, « la loi Lola, baptisée en hommage à ses travaux contre la violence en ligne, permet à la Police fédérale de se saisir des enquêtes liées à la cybercriminalité à caractère misogyne. Pour autant, elle fait régulièrement l’objet de nombreuses attaques et a reçu des centaines de menaces de mort sur internet ».

Pour le Prix de l’impact, sont nominés les médias et les journalistes suivants : Bihus.info (Ukraine), le collectif de reporters fondé par Denys Bihus qui a révélé plusieurs cas de corruption et d’abus de pouvoir par des politiciens de haut rang, dont certains ont été poursuivis en justice et furent contraints de démissionner. Dans les nominés se trouve, Pham Doan Trang (Vietnam), fondatrice du webmagazine Luat Khoa. Dans la même catégorie, on trouve Sudanese Journalists Network (Soudan). « Ce réseau de journalistes soudanais rend compte des atteintes à la liberté de la presse sur Twitter et se fait le porte-parole de journalistes emprisonnés ».

L’Afrique est également présente avec Amadou Vamoulké du Cameroun. « Ce directeur de la radio d’Etat pendant 9 ans, a régulièrement dénoncé le monopole d’information détenu par la chaîne TV publique et la criminalisation des professionnels des médias. Il fut arrêté en 2016, officiellement pour avoir détourné des millions d’euros de fonds publics ». La Chine est dans la liste avec Lu Guang.

Pour RSF, « ce photojournaliste renommé documente les problématiques sociales et environnementales soulevées par l’intensité du développement industriel. Basé à New York depuis 2005, il fut arrêté le 3 novembre 2018 alors qu’il était en visite en Chine. Depuis, sa famille et ses confrères n’ont plus jamais eu de nouvelles de lui ».

Dans la catégorie « Prix de l’indépendance », RSF a nominé Caroline Muscat (Malte). Pour RSF , « après l’assassinat de sa consœur Daphne Caruana Galizia en 2017, elle a fondé le média indépendant d’investigation en ligne The Shift News, qui enquête notamment sur la corruption. »

Le dernier nominé est le journal Confidencial du Nicaragua.

Depuis sa création en 1992, le Prix RSF pour la liberté de la presse récompense des journalistes particulièrement courageux et indépendants, dont le travail a eu un impact significatif. La cérémonie de remise du Prix RSF pour la liberté de la presse aura lieu le 12 septembre à Berlin, à l’occasion des 25 ans de la section allemande de l’organisation.

Synthèse de Edouard Samboé
Lefaso.net

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