Athlétisme : La Sud-africaine Caster Semenya privée des Mondiaux
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Caster Semenya, l’athlète sud-africaine, écartée des prochains mondiaux à Doha (Qatar) par la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF) pour son taux de testostérone trop élevé, estime « être ciblée non parce qu’elle est une femme noire, mais parce qu’elle est invaincue ».
Sur les 800 mètres, Caster Semenya est pratiquement incontestée depuis quatre ans. Elle s’estime elle-même « trop performante » et pense qu’on veut « se débarrasser » d’elle.
Pour la quintuple championne d’Afrique, l’IAAF, qui lui a demandé de suivre un traitement hormonal pour pouvoir s’aligner dans les courses de demi-fond lors des compétitions mondiales d’athlétisme, veut à tout prix l’écarter des pistes.
Elle avance qu’une telle situation ne se poserait pas chez les hommes. En effet, pour elle, quand un homme a un taux de testostérone élevé, on parlera d’une personne au physique imposant, d’un athlète phénoménal. Mais quand il s’agit d’une femme, « cela est anormal ».
L’IAAF, de son côté, s’est toujours défendue d’avoir visé la triple championne du monde et devra donc trouver d’autres arguments pour la convaincre. En effet, cela fait maintenant dix ans que Caster Semenya fait face aux questions et aux critiques, depuis les Jeux olympiques de Berlin en 2009. Elle a alors 18 ans et gagne pour la première fois les 800 mètres. Mais son physique interpelle et la rumeur enfle. Elle doit subir un contrôle d’identité sexuelle. Elle continue à courir, cependant, aux Mondiaux de Daegu en 2011, à Londres en 2017, aux JO de 2012 et à ceux de 2016, et remporte à chaque fois les 800 mètres.
Juste Ephrem ZIO
(Source : RFI)