La cérémonie de lancement du projet a été placée sous la présidence de Kabou Seni, haut-commissaire de la province du Yatenga, et a connu la présence des autorités administratives, des chefs de service, du personnel de l’AFDR, des populations du village de Sonh et des leaders communautaires de Oula et Tangaye.

Le projet d’assistance humanitaire a été initié, au vu de la situation des personnes déplacées dans la région du Nord. En effet, les déplacés internes de la région sont venus essentiellement des communes du Yatenga, pour se mettre à l’abri des attaques des groupes armés. Confrontées à de multiples difficultés, plusieurs familles de déplacés n’ont d’autre choix que de solliciter l’aide de leurs proches, amis ou familles d’accueil. Aux bonnes volontés, des cris de cœur sont lancés, pour leur venir aussi en aide. En réaction donc à cette situation, l’Association Formation Développement Ruralité (AFDR) a initié ce projet, qui a reçu l’appui financier de la Fondation Jules et Paul-Émile Léger du Canada et du ministère des Relations internationales et de la Francophonie du Québec.

Distribution des vivres aux ménages (PDI) et les familles d’accueil à Sonh

Dans le cadre de ce projet, les déplacés bénéficieront de céréales, de légumineuses et d’huile. Il sera réalisé des latrines sur les sites, et 30 jeunes déplacés seront formés à des métiers agricoles et non-agricoles.

A en croire Amidou Ouattara, directeur exécutif de l’AFDR, « l’objectif de l’AFDR et de ses partenaires est de répondre aux besoins urgents de 1 169 personnes déplacées internes (702 femmes et 468 hommes), soit environ 167 ménages. Cette réponse vise aussi 252 familles hôtes, soit 1 764 personnes (1 058 femmes et 706 hommes) touchées par l’insécurité dans la province du Yatenga. En outre, le projet veut accroître les capacités de résilience des ménages, en matière d’alimentation, d’hygiène et d’assainissement, dans les communes de Thiou (Sim et Nodin), Tangaye (Douma et Pella) et Oula (Sonh).

Les Représentants des Personnes déplacées internes ont bénéficié des vivres au nom des PDI

Ainsi, des activités de « vivres contre travail » accompagnées d’activités de relance agropastorale et de construction de latrines, seront menées au profit des personnes déplacées et des membres des communautés hôtes (voir détails des activités dans l’encadré à la fin de l’article).

Mme le haut-commissaire a rappelé que « ces personnes déplacées ont besoin de soutien car elles vivent dans la détresse, vu que le Burkina Faso fait face, depuis un certain temps, à un afflux massif de déplacés internes, du fait de la situation sécuritaire précaire (pour cause d’attaques des groupes armées non-étatiques), des violences intercommunautaires et, dans une certaine mesure, des catastrophes naturelles. Ce qui, du coup, a engendré un accroissement important des besoins humanitaires en faveur de plus de 83 000 déplacés internes. Les familles d’accueil sont présentement submergées par le nombre des arrivants, alors que les préoccupations sont nombreuses (manque criard de logements, de nourriture, d’eau potable, d’hygiène et d’assainissement, etc.).

M. Alidou Ouédraogo représentant des Personnes Déplacées Internes résidents dans le village de Sonh

A cela s’ajoute l’oisiveté car les personnes déplacées manquent d’activités à exercer pour subvenir à leurs besoins, et les familles d’accueil ne sauront trouver de solution à cela. C’est ainsi que Kabou Seni a salué l’action menée par l’AFDR et ses partenaires. Par ailleurs, le haut-commissaire a appelé les personnes de bonne volonté, les populations, surtout les partenaires financiers, à se mobiliser pour la cause de ces personnes qui, du reste, sont nos frères et sœurs.

Alidou Ouédraogo, le représentant des personnes déplacées à Sonh, ressortissant de la commune de Kaïn, a d’abord rappelé que « nous avons fui de Nioubara suite aux attaques sans précédent à Kain-Ouro, qui ont plongé les populations dans le désarroi, pour trouver refuge à Sonh. Notre nombre est estimé à 112 déplacés et les familles d’accueil, considérant toujours l’esprit de solidarité, de fraternité et d’hospitalité, nous ont accueillis avec leurs moyens de bord. Les choses ont dégénéré et nous déplorons beaucoup de dégâts matériels et financiers suite à la persécution des assaillants.

M. Amidou Ouattara Directeur Exécutif de l’AFDR -OHG

La gravité de la situation nous a poussés à prendre nos jambes au coup en laissant tout (les animaux, nos activités économiques et champêtres…). Beaucoup de personnes ont été victimes et sont parties s’installer ailleurs à la quête de bien-être. Cette recrudescence des attaques des terroristes nous a incités à prendre d’assaut le village de Sonh, à Oula ».

Mme SENI Kabou Haut-Commissaire de la Province du Yatenga (Présidente de la cérémonie)

Il a ensuite apprécié le geste de l’AFDR en ces termes : « Nous ne pouvons que saluer cette initiative salvatrice qui vient nous faire sortir le bec de l’eau, vu les multiples et multiformes situations que nous traversons actuellement. Alors, nous saluons à sa juste valeur cette initiative de l’AFDR et de ses partenaires ».
Une remise symbolique de vivres aux personnes déplacées par le haut-commissaire de la province du Yatenga, suivie d’une opération de distribution de vivres aux ménages, ont marqué la fin de la cérémonie.

Ihmane S. Mohamed

Les activités prévues dans le cadre du projet

  Distribution de vivres (céréales, légumineuses, huile) conformément aux normes de qualité et de quantité, tant aux populations déplacées qu’aux populations hôtes vulnérables, couvrant une période de 3 mois (juillet à septembre) ;

  distribution de semences certifiées de niébé (haricot), sorgho et autres intrants aux Personnes déplacées internes (PDI) ;

  octroi de parcelles de terres aux PDI ciblées, en concertation avec les propriétaires terriens, pour la production agricole ;

  construction de 10 latrines permanentes (2 par villages) dans les zones d’accueil ;

  formation de 30 jeunes au centre de formation de l’AFDR à Tangaye (courte durée).