C’est un programme de Compassion internationale, une organisation américaine présente au Burkina depuis 2004 aux côtés de l’église évangélique. Compassion internationale Burkina Faso, ce sont 356 églises partenaires avec chacune, un Centre de développement pour enfants (CDE) qui met en œuvre un programme holistique au profit de centaines d’enfants et de jeunes. A ce jour, plusieurs milliers d’enfants et de jeunes, à travers le territoire, sont bénéficiaires de ce programme qui ne tient compte d’aucune appartenance religieuse. En clair, les enfants sont recrutés à bas âge, sans distinction de religions.

« On n’oblige aucun enfant à se convertir, à devenir chrétien. C’est proscrit. Ici, il leur est enseigné des valeurs de la vie ; parce que l’église, ce n’est pas seulement le spirituel, c’est aussi le volet développement car, pour pouvoir adorer Dieu, il faut d’abord vivre. Comme on le dit, nous sommes la lumière et le sel, on doit pouvoir apporter la vie. (…). On a pris les enfants quand certains avaient sept, huit ans, six ans. On les a accompagnés, on a un curriculum qu’on leur administre. Ils viennent chaque jeudi, ils ont droit à un petit déjeuner, un déjeuner et les enseignements sont donnés par tranche d’âge. En plus de cela, nous avons le suivi scolaire ; la scolarité est prise en charge par Compassion. Il en est de même pour les soins de santé. Les enfants qui sont au Centre sont parrainés (par des personnes qui sont à l’extérieur, à travers le monde). Quand l’enfant atteint 22 ans, il quitte le programme ; parce qu’on se dit qu’à partir de cet âge, il est majeur et a acquis des capacités. Ça va permettre de recruter d’autres enfants pour encore les accompagner. (…). Les Centres de développement pour enfants sont regroupés en Clusters. Un Cluster, c’est donc un regroupement de treize Centres et est chapeauté par un facilitateur de programme. A Ouagadougou, il y a plusieurs Clusters, dont le Cluster Excellence, le Cluster Shalom, Ouaga Centre I, Ouaga Nord… ainsi de suite », situe Grégoire Bado, team leader (chef d’équipe) au sein du programme.

Le Centre de développement pour enfants offre donc un ensemble d’enseignement holistique, touchant tous les domaines physique, spirituel et moral. Sa vocation étant de libérer les enfants de la pauvreté spirituelle, morale afin qu’ils soient des hommes et des femmes de demain, une bénédiction pour leur famille et pour leur nation : le Burkina Faso.

Le co-parrain de la cérémonie, pasteur Didier Pitroipa, président du bureau exécutif national de la Mission apostolique au Burkina Faso, a exhorté ses filleuls à toujours rester engagés dans ce qu’ils ont appris durant leur séjour au CDE. « C’est donc important pour chacun d’eux de demeurer fidèle et de toujours invoquer la main de Dieu, qui pourra les soutenir dans leur entreprise ou dans leur projet. C’est en cela qu’ils réussiront, avec courage, avec persévérance », prodigue-t-il.

Le facilitateur de partenariat du Cluster Excellence, Zacharie Ouédraogo, coordonnateur du projet, revient sur le contenu de l’enseignement reçu par les jeunes, en relevant au passage que le cursus a duré pour certains 18 ans, 19 ans et d’autres, moins que ça. « Dans chaque projet, nous avons à peu près 350 bénéficiaires et aujourd’hui, ils sont 43, qui ont atteint 22 ans. C’est vrai qu’ils quittent maintenant le programme, mais ils ont appris à être des défenseurs des droits de l’enfant », poursuit le coordonnateur. Il est donc attendu de ces impétrants, de continuer à être des défenseurs des droits de l’enfant dans la société. « Nous voulons aussi qu’ils apprennent à tendre la main à d’autres personnes », invite Zacharie Ouédraogo.

« Au moment où notre promotion quitte le programme, les uns et les autres sont engagés dans les domaines de la vie et il convient de souligner avec bonheur le fait que ces impétrants sont engagés dans la foi », confie, pour sa part, le porte-parole des bénéficiaires, Mahamadi Ilboudo, remerciant les pasteurs et Compassion internationale ainsi que tous les acteurs qui ont œuvré pour leur épanouissement.

« Nous avons beaucoup appris, et nous promettons de témoigner et de partager les valeurs de la vie reçues lors de notre séjour dans les CDE. (…). Depuis juillet 2004, nous avons été enregistrés dans les différents Centres de développement et l’ambiance était à celle d’une famille. C’est une nouvelle famille qu’on retrouvait ici, avec des parents, des conseils qu’on ne reçoit forcément pas à la maison », exprime Mahamadi Ilboudo.

Il revient sur l’enseignement reçu au plan de la vie sexuelle, du respect des parents et surtout de la reconnaissance envers les hommes. « C’est une partie qui a beaucoup été soulignée ; être reconnaissant envers toutes personnes, même envers celles qui ne t’aiment pas. Il faut toujours être reconnaissant », dévoile-t-il.

Etudiants, la plupart, ces impétrants pensent déjà à donner le meilleur d’eux-mêmes aux enfants et surtout à ceux qui auront accès aux CDE. « Ce sont des gens qui ont financé notre formation. Pour être reconnaissants, il faut que nous aussi, nous venions soutenir nos petits-frères qui vont venir, par divers moyens », projettent Mahamadi Ilboudo et ses camarades.

OHL
Lefaso.net