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Bobo-Dioulasso : L’ONG ASMADE plaide pour l’abandon du mariage d’enfants

Publié le jeudi 25 juillet 2019 à 16h00min

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Bobo-Dioulasso : L’ONG ASMADE plaide pour l’abandon du mariage d’enfants

L’ONG ASMADE, en collaboration avec l’association Maya, a organisé, le jeudi 25 juillet 2019 à Bobo-Dioulasso, une campagne de plaidoyer pour l’abandon du mariage d’enfants au Burkina Faso et plus particulièrement dans la province du Houet. Cette cérémonie a été présidée par le haut-commissaire de la province, Lamine Soulama.

Au Burkina Faso, le phénomène des mariages d’enfants est jugé préoccupant de nos jours, du fait de ses conséquences néfastes sur le développement en général et le bien-être des femmes en particulier. Les causes de cette pratique restent diverses et posent un problème de sécurité humaine notamment, des décès maternels et infantiles, la déperdition scolaire, l’augmentation du taux de fécondité, etc. Selon la cheffe de département projet et programme de l’ONG ASMADE, Caroline Tapsoba, le mariage d’enfants est une pratique récurrente au Burkina Faso en dépit de la ratification de conventions internationales, régionales et de l’existence de lois nationales sur les droits humains qui la combattent.

Cheffe de département projet et programme de l’ONG ASMADE, Caroline Tapsoba

En effet, le Burkina Faso fait partie des pays du monde où la prévalence du mariage des enfants est très élevée (6ème au niveau mondial). « Le mariage d’enfants existe dans toutes les régions et concerne toutes les cultures, toutes les religions et toutes les ethnies. Cette pratique porte atteinte aux efforts de développement de notre pays », a déploré le haut-commissaire de la province du Houet, Lamine Soulama. A l’en croire, les annuaires statistiques de l’Action sociale de 2010 à 2014 indiquent que 2.384 cas de mariage d’enfants ont été enregistrés et pris en charge par les services sociaux au cours de ces cinq années. Le mariage d’enfants est ainsi plus répandu en milieu rural, (61,2%) qu’en milieu urbain (26,8%).

Les leaders coutumiers s’engagent à lutter contre le mariage d’enfants

C’est pour faire face à ce phénomène que le sous-projet « Sukaabè Rewlè » a été mis en place dans le projet régional intitulé « Autonomisation des femmes et dividende démographique au sahel (SWEDD) ». Ce projet est une initiative de six pays africains à savoir le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Mali, le Niger, la Mauritanie et le Tchad, avec l’appui de la Banque mondiale (BM) et de l’UNFPA.

Son objectif général est de contribuer à la réduction des mariages d’enfants au Burkina Faso. Plus spécifiquement, ce projet va permettre de renforcer les connaissances et les compétences des adolescentes/adolescents ainsi que des parents et des communautés sur les compétences en vie courante, les mariages d’enfants et autres pratiques traditionnelles néfastes et d’améliorer les capacités des familles des adolescentes à risques ou victimes de mariages d’enfants.

Les participants de l’atelier de plaidoyer

C’est ainsi que l’Association songui manégré/aide au développement endogène (ASMADE), ONG reconnue d’utilité publique, a été mandatée par le ministère de la Femme, de la solidarité nationale, de la famille et de l’action humanitaire, pour la mise en œuvre de ce sous-projet Sukaabè Rewlè (en fulfuldé) ou lutte contre le mariage d’enfants. Ce projet est prévu pour s’exécuter dans cinq régions du pays à savoir les Hauts-Bassins, la Boucle du Mouhoun, le Sahel, l’Est et le Centre-Est. Ainsi, pour sa mise en œuvre, des actions de communication pour un changement social et de comportement ont été entreprises.

Cet atelier de plaidoyer à l’endroit des leaders coutumiers et religieux rentre dans ce cadre. La cheffe de département projet et programme de l’ONG ASMADE, Caroline Tapsoba, estime que les leaders coutumiers et religieux jouent un rôle important dans la vie des sociétés. Ils sont des leaders d’opinion écoutés et respectés par les populations. C’est pourquoi, leur implication est jugée nécessaire et importante dans le combat pour l’abandon du mariage d’enfants. Ces derniers ont été outillés sur le sous-projet Soukaabè Rewlè et les conséquences liées au mariage d’enfants.

La photo de famille

A l’issue de la rencontre, ces leaders coutumiers et religieux se sont ainsi engagés à lutter contre cette pratique, en acceptant de scolariser leurs filles, d’éviter de promettre leurs filles à des maris dès leur naissance, de leur permettre d’atteindre l’âge de la majorité (18ans) avant de se marier, de sensibiliser leurs différentes communautés sur les conséquences du mariage d’enfants, de permettre aux filles de choisir librement leur conjoint, de dénoncer tous mariages d’enfants et mariages forcés et de promouvoir leur bien-être, etc.[ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]

Romuald Dofini
Lefaso.net

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