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Abstentionnisme électoral au Burkina : les leaders politiques incriminés

Publié le mardi 16 août 2005 à 09h29min

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Le magistrat Kassoum Kambou, membre du MBDHP(Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples) a animé une conférence publique le vendredi 12 août dernier à l’université de Ouagadougou sur "les causes de l’abstentionnisme électoral au Burkina". C’était à l’occasion du 22e Congrès ordinaire de l’Union générale des étudiants burkinabè (UGEB), tenu les 11, 12 et 13 août derniers.

C’est dans un amphithéâtre plein à craquer, et face à un public majoritairement composé d’étudiants venus de la France, du Sénégal et du Burkina, que Kassoum Kambou, tel un pédagogue, a livré sa communication.

Contrairement aux discours officiels des dirigeants qui tendent à faire l’apologie de la bonne santé de la démocratie africaine, le magistrat Kassoum Kambou oppose un autre son de cloche. La démocratie est en crise sous nos tropiques", a-t-il dit. Le suffrage, principe fondamental de la démocratie ne mobilise plus du monde. L’abstentionnisme électoral est de plus en plus important. Comment expliquer cet état de fait ? Perte de civisme, analphabétisme, disent les politiques.

Mais pour le conférencier, les raisons de la désaffection des populations vis-à-vis de la chose électorale sont à rechercher ailleurs. Les hommes politiques sont entièrement responsables de cette situation, a dit le conférencier. Pour lui, la perfidie, l’incapacité des politiques à proposer un programme de société aux populations, l’absence de transparence dans les opérations de vote, la non- autorisation de candidatures indépendantes aux élections législatives et municipales, l’imposition des candidats par les partis politiques, bref, ce sont là autant de raisons qui justifient l’abstentionnisme électoral au Burkina et dans la plupart des pays africains.

Une crise de confiance s’est installée entre les citoyens et les politiques, "préoccupés à s’enrichir" car ces derniers trouvent dans la politique "un fonds de commerce". Des bassesses morales et des pratiques ignominieuses dont se sont rendus coupables nos hommes politiques, si bien que les populations ne voient plus dans cette classe dirigeante, un modèle référentiel. C’est ce qui explique selon l’orateur, l’engouement des populations pour les organisations de la société civile. Pour Kassoum Kambou, nos hommes politiques refusent d’interpréter le "vote blanc", considéré comme un bulletin nul.

Pourtant, cette autre manière de voter est une forme de protestation contre la classe politique dans son ensemble. Il faut redonner le goût de la politique au peuple. Et pour le conférencier, cela passe nécessairement par une ouverture du débat politique à la base. S’il est vrai que la démocratie est le pouvoir du peuple, toute décision concernant la vie publique doit passer par une consultation populaire.

Par Aubin Oubé GUEBRE (Stagiaire)
Le Pays

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