LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Phil’O. : "un autre Burkina possible"

Publié le mardi 16 août 2005 à 09h29min

PARTAGER :                          

Le candidat à la présidentielle du 13 novembre 2005, Philippe Ouédraogo, a donné le "la" de sa précampagne hier dans la salle de conférences du CBC. Réquisitoire contre le pouvoir en place, programme politique en 16 axes, ont été, entre autres, les points essentiels de cet événement.

De Korsimoro (à 72 km sur la nationale n° 4) son village d’origine, même s’il est né à Diapaga, à la présidence du Faso en passant par le Niger et la France, d’où il est sorti polytechnicien, le chemin n’est pas de tout repos, et Philippe O. le sait bien, lui qui a décidé à 63 saisons bien sonnées de briguer la magistrature suprême. Donc de faire le marketing politique de son projet de société. Chose qu’il a débutée le 15 août dernier, une date non fortuite puisqu’elle est l’anniversaire du PAI (le Parti dont il est le SG), créé le 15 août 63 par feu Amirou Thiombiano et ses collaborateurs.

De toutes les interventions pour soutenir la candidature du champion commun à trois partis que sont la CDS, le PAI, le PDS, on retiendra celle d’un vieux briscard du PAI et de la politique, Arba Diallo. Pour ce dernier, le PAI est aujourd’hui ragaillardi, requinqué, car il est sorti victorieux des forces "négatives qui ont tenté de détruire le parti, de le confisquer pour le donner à des aventuriers politiques". Il se dit heureux que les jeunes puissent pendre le relais au PAI, afin de continuer la lutte. Auparavant, la représentante des femmes du PAI, Mme Bambara, fera également allusion aux soubresauts qui ont secoué le parti.

Quant au président de la Convergence pour la démocratie sociale (CDS), Djedjouma Sanou, il a égrené les maux qui minent le Burkina, tandis que son collègue du Parti pour la démocratie et le socialisme (PDS), Issouf Sembo Ba, condamnera le tripatouillage de la Constitution, et exigera des débats radiotélévisés en direct entre les candidats.

Il concluera en disant :"Ce que Blaise n’a pas fait en 18 ans, comment pourra-t-il le faire en 5 ans ?". Quid du discours-programme de Philippe Ouédraogo, surnommé "Phil’O." par ses ouailles ? Le candidat d’Alternance 2005, et parrainé par les trois (3) partis ci-dessus indiqués, fera un tour d’horizon de la situation internationale marquée d’abord par la division bipolaire du monde, après la seconde guerre mondiale.

Mais selon lui, ce qui importe, ce sont les luttes des peuples à disposer d’eux-mêmes. Il a condamné la mondialisation, que d’aucuns qualifient de "normale". De même, il n’approuve pas la guerre en Irak, déclenchée par les USA. En ce qui concerne le contexte national, le candidat "Phil’O." a estimé que le déficit démocratique au Faso s’explique par le fait que "C’est le hasard qui a conduit Blaise à la présidence".

Pour lui, "La désignation de Blaise comme candidat par des partis plus inconnus les uns que les autres, avant un congrès du CDP" , participe de cela. Ensuite "le voyage à Canossa", d’un parti qui, hier encore, se réclamait chef de file de l’Opposition, et qui aujourd’hui a rejoint avec armes et bagages le pouvoir sans explication convaincante, prouve ce dilettantisme démocratique.

Enfin, Philippe estime que "le déballage nauséabond des arrangements financiers souterrains entre des dirigeants qui se réclament de l’Opposition et Blaise, avec à la clef un deal financier portant sur plusieurs dizaines de millions de francs", achève de convaincre de cet état de fait.

Et l’ingénieur des mines d’asséner : "Qu’est-ce qui pousse tous ces personnages, dont certains étaient hautains et pleins de morgue, à faire chorus derrière Blaise, à l’image de ces poussins d’hivernage à l’approche des frimas de décembre ?" Pour lui, c’est par manque de volonté d’être eux-mêmes et par cupidité personnelle. Le spectacle de ces gens porteurs de coussins rappelle la servilité des esclaves, foi de Philippe.

Après avoir condamné le régime, qui a échoué face aux nombreux problèmes qui assaillent les populations, il a déclaré "qu’un autre Burkina est possible" avec lui, à travers 16 axes qui constituent l’ossature de son projet de société, à savoir :
- Garantir les libertés et promouvoir la bonne gouvernance ;
- éradiquer le chômage au niveau des jeunes ;
- éduquer de façon efficiente les enfants ;
- généraliser et développer la formation technique et professionnelle ;
- rendre la santé accessible à tous ;
- protéger et promouvoir les groupes défavorisés ;
- développer et moderniser la production agricole ;
- moderniser l’élevage ;
- mettre en œuvre une politique industrielle cohérente ;
- combattre les discriminations à l’égard des femmes ;
- combattre la pauvreté par la mise en œuvre d’une politique de revenus ;
- équilibrer les finances de l’Etat ;
- développer les infrastructures de communication, d’hydraulique, d’énergie... ;
- développer le sport ;
- généraliser le système de sécurité sociale ;
- éradiquer l’insécurité grandissante.

Observateur Paalga, Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Présidentielle 2005 :Le GDP soutient Philippe Ouédraogo