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Lutte contre le terrorisme : « La promotion des valeurs nationales reste la meilleure riposte », selon le sociologue Boureima Ouédraogo

Publié le mardi 9 juillet 2019 à 23h40min

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Lutte contre le terrorisme : « La promotion des valeurs nationales reste la meilleure riposte », selon le sociologue Boureima Ouédraogo

Le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD), en collaboration avec le Secrétariat général de la défense nationale (SGDN), a organisé, le samedi 6 juillet 2019 à Bobo-Dioulasso, un dialogue démocratique. Placée sous le thème « Les intérêts nationaux et les valeurs nationales », cette rencontre a permis aux conférenciers de donner leur analyse de la situation sécuritaire du Burkina Faso.

Le Burkina Faso fait face à de grands défis sécuritaires avec la montée du terrorisme dans le pays. Aujourd’hui, ce sont des régions entières qui vivent dans l’insécurité, semant ainsi la psychose au sein des populations. Cela joue en défaveur du développement économique et social, car le système éducatif est fragilisé dans certaines localités par les attaques terroristes.

C’est fort de ce constat que le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD), en collaboration avec le Secrétariat général de la défense nationale (SGDN), a décidé d’apporter sa contribution à la lutte contre ce fléau en organisant ce dialogue démocratique à Bobo-Dioulasso, sous le thème « Les intérêts nationaux et les valeurs nationales. » Cette rencontre a été animée par des personnalités dont l’historien et enseignant-chercheur Bruno Doti Sanou, l’historienne et enseignant-chercheur Denise Badini, l’enseignant-chercheur en sociologie, maître de conférences et membre du comité scientifique d’élaboration de la politique de sécurité nationale, Boureima Ouédraogo, et le colonel-major Théodore Naba Palé, secrétaire général de la défense nationale et coordonnateur de la commission d’élaboration de la politique de sécurité nationale. Elle a ainsi permis à ces conférenciers de livrer leur analyse de la situation sécuritaire du Burkina Faso.

Colonel-major Théodore Naba Palé

Pour le colonel-major Théodore Naba Palé, cette rencontre se veut un cadre de dialogue autour des questions essentielles telles que la paix, la cohésion nationale. Selon lui, la sécurité n’est pas seulement du ressort des militaires et des policiers. « Il faut que tout le monde s’y mette. Ce n’est pas en prenant les armes, mais en dénonçant certains points qui minent notre société, notamment la corruption, l’impunité, afin de pouvoir les corriger », a-t-il indiqué. Car il estime que « c’est cela qui pourra permettre aux Burkinabè de cheminer vers la définition de leurs valeurs nationales et vers la vision de sécurité qu’ils veulent dans leur pays. »

Selon l’historien Bruno Doti Sanou, la question de l’insécurité doit inquiéter tout un chacun. Il a indiqué que le peuple burkinabè a plus que jamais besoin d’un sursaut patriotique et du renforcement de sa cohésion légendaire face à l’ennemi. Du reste, il est convaincu que seules l’union et la solidarité permettront au peuple burkinabè de vaincre les forces obscurantistes qui assaillent le territoire national.

C’est pourquoi, il souhaite l’implication de tous les fils et filles du pays dans la lutte contre le terrorisme. « Les valeurs nationales sont essentielles dans le développement d’un pays. Ce sont des valeurs qui nous rapprochent les uns aux autres, donc des valeurs à promouvoir », a-t-il souligné.

Pour lui, la modernité se construit toujours sur les bases de la tradition. C’est pourquoi, il a indiqué qu’il serait bon de mettre l’accent sur les valeurs que sont le pardon, l’entente, la bonne cohabitation, afin de lutter contre le terrorisme. Par ailleurs, il a insisté sur le fait que le manque d’amour parental pousse beaucoup d’enfants à devenir des terroristes. Pour cela, il invite les parents à donner plus d’amour à leurs enfants.

Le sociologue Boureima Ouédraogo a d’abord interpellé les dirigeants sur la gestion actuelle du foncier au Burkina Faso par les sociétés immobilières. Selon lui, « la future bombe au Burkina Faso est la question du foncier ». « La terre est mal gérée dans notre pays. Elle est devenue la propriété des riches au détriment des pauvres », a-t-il déploré. Pour lui, on ne peut pas construire une nation sans un certain nombre de valeurs qui portent sur la solidarité, la cohésion nationale, etc.

Il estime également que la promotion des valeurs nationales reste la meilleure riposte au delà de la riposte militaire, face à une menace comme le terrorisme. « Il est bon de critiquer, de dénoncer. Mais chaque citoyen doit se demander ce qu’il peut faire pour changer les choses », a laissé entendre Boureima Ouédraogo. Il appelle ainsi les politiques à mettre les « armes de guerre » de côté, pour s’unir autour de l’essentiel.[ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]

Romuald Dofini
Lefaso.net

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