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Commerce au Burkina : Les acteurs dénoncent une concurrence déloyale

Publié le dimanche 7 juillet 2019 à 23h00min

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Commerce au Burkina : Les acteurs dénoncent une concurrence déloyale

Les commerçants ne sont pas contents de la manière dont leur secteur d’activités est actuellement géré. Au cours d’une conférence de presse animée dans la soirée du vendredi 5 juillet 2019, ils ont dénoncé une concurrence déloyale dont ils sont victimes ces derniers mois. La rencontre a été initiée par l’Organisation nationale des commerçants du Burkina (ONACOM-B).

Face à la presse, les conférenciers ne sont pas allés du dos de la cuillère pour décrire la situation qu’ils vivent actuellement. « L’ordre du jour de notre rencontre porte sur la règlementation du commerce et les ouvertures des magasins dans les quartiers par les fabricants qui veulent faire du détail », a indiqué d’entrée Moussa Dabo, vice-présent de l’ONACOM-B.

Sur le premier point, les commerçants estiment que leur domaine d’activités n’est pas suffisamment protégé par les textes. Ils en veulent pour preuves certains agissements qui altèrent leurs activités. « Nous avons beaucoup de difficultés. Si vous prenez le cas des boutiques, nous travaillons pratiquement pour payer les loyers. Au niveau des banques, nous avons l’impression que ces dernières ne sont pas là pour véritablement aider les commerçants à se développer. Et il va falloir que le gouvernement fasse quelque chose pour nous aider », a ajouté Moussa Dabo.

A propos des boutiques qui s’ouvrent dans les quartiers, les conférenciers estiment que c’est la principale plaie de leurs activités. « Des fabricants viennent ouvrir des magasins dans les quartiers de Ouagadougou pour vendre en détail et cela n’est pas normal parce qu’ils tuent notre économie », s’est offusqué le principal orateur de la soirée.

Il cite le cas très évocateur des commerçants de carreaux. « Il y a quelques années, un fabricant de carreaux avait pris contact avec huit commerçants ici pour vendre ses produits au Burkina Faso. Ces derniers achetaient les carreaux qu’ils revendaient ici. Ils faisaient un chiffre de 2,5 milliards de francs par mois. Mais il y a quatre mois, le fabricant en question s’est installé au Burkina, a recruté des commerciaux qui sillonnent les provinces pour proposer les carreaux aux populations. Ceux avec qui il travaillait ont été simplement et purement mis à la touche », s’est indigné le vice-président de l’ONACOM-B.

En plus de cela, les conférenciers ont aussi pointé du doigt le fait que des expatriés représentent des sociétés étrangères au Burkina. « Nous pensons que cela n’est pas normal. Ils ont mis en place un système pour piller le Burkina », a regretté Moussa Dabo.

En organisant l’Assemblée générale, l’Organisation nationale des commerçants du Burkina veut tirer la sonnette d’alarme afin que le gouvernement prenne à bras le corps leur situation et qu’il y apporte des solutions. « Sinon, la prochaine fois que nous allons vous inviter, ce sera soit pour vous dire que nos doléances ont été entendues et des solutions y sont apportées, soit pour qu’on se retrouve dans la cour de la Bourse du travail et ce sera pour nous faire entendre bruyamment », a prévenu le principal conférencier.

Mais avant cela, une plateforme sera déposée très bientôt sur le bureau du ministre du Commerce, Harouna Kaboré, pour un examen minutieux et des solutions idoines.

Jacques Théodore Balima
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 8 juillet 2019 à 05:23, par Loumbilbiiga En réponse à : Commerce au Burkina : Les acteurs dénoncent une concurrence déloyale

    "Ils faisaient un chiffre de 2,5 milliards de francs par mois" De grace et avec ca vous n’avez pas pensé a installer une usine pour fabriquer des carreaux au BF !?? Créer de l’emplois et de la richesse !
    Mr le ministre dites leur de fabriquer sur place. Avec la Zone de libre-échange continentale qui arrive, on va sombrer si on ne produit pas localement.

    • Le 10 juillet 2019 à 10:18, par Sidbéwendé Zoungrana En réponse à : Commerce au Burkina : Les acteurs dénoncent une concurrence déloyale

      A LOMBILBIGA nous donnons les précisions suivantes. Rencontré, ce Monsieur (agent de la Société Chinoise en question) a voulu divertir ses interlocuteurs en développent leurs actions qui dans un premier temps consistent, selon lui, à devancer d’autres Entreprises chinoises qui, plus importantes et plus riches que la leur, se prêtent à s’installer dans le pays au bénéfice de l’ouverture que notre pays a faite au sien (la grande Chine) et qui risquent de conquérir le marché burkinabé. Aussi, leur ambition est d’accaparer au plus vite, notre marché qui est déjà occupé dans sa plus grande partie par ses "Représentants" (nos compatriotes qui plusieurs années durant ont assuré les travaux de Marketing qui ont mis en valeur leurs produits. Dans ses déclarations, il s’est moqué de notre pays en le qualifiant d’un petit pays de 17 000 000 de personnes qui reste (toujours selon lui) un petit marché qu’ils n’entendent pas partager avec les autres chinois qui veulent venir. Et pour cette raison, ils estiment impérieux pour eux de modifier leurs actions en s’installant directement dans le pays pour agir directement à leur propres comptes. Leur seconde déclaration qui a choqué plus d’une personne fut que : "Dans leur programme, ils envisage dans le temps ; temps pour lequel il envisage d’ailleurs dans un long terme, implanter une Unité de production sur place dans notre pays, mais semble regretter les capacités d’absorption de la production d’une Usine qui doit tourner en permanence par notre pays". A cet déclaration, ses interlocuteurs lui ont fait comprendre que jamais les Commerçants de l’ONACOM-B ne s’opposent aucunement à une quelconque implantation d’une Usine de production dans notre pays ; implantation qui reste assujettie à des règlementations et conditionnalités officielles déclinées par les Lois du pays.

      Ce qu’il faudrait que les gens comprennent dans le souci des commerçants, c’est la "Concurrence déloyale", "l’Action d’ingratitude" par cet Opérateur manifestée à l’endroit de ceux-là (membres de leur Organisation) qui plus de huit années durant ont mouillé leurs maillots (marketing et autres actions de promotion commerciale) introduire et faire connaitre leurs produits à travers tout le territoire national qu’il, sans raison, veut tourner le dos et agir directement en lieu et place sur nos marchés.

      Par ailleurs, il y a lieu pour tout le monde, y compris les Autorités que l’Economie locale et nationale est et doit être du ressort des acteurs locaux à qui reviennent les actions de la Distribution. On ne saurait admettre que les fabricants chinois, indiens libanais et/ou d’autres nationalités d’avec lesquelles notre pays n’a pas d’Accords bilatéraux en matière commerciale parcourent nos quartiers et nos villages avec des produits et autres marchandises dans des Tricycles pour vendre directement et conserver les marges possibles et/ou éventuelles sans paiement aucun des Impôts et Taxes forcément liés à ces ventes. On ne saura continuer d’admettre ces tricheries, vols et pillages éhontées. C’est pour ces genres de comportement que les acteurs chinois sont chassés et rejetés dans les autres pays africains. Le Burkina Faso ne saura être une zone de non-droit où n’importe qui vient faire ce qu’il veut.

      Voilà Lombilbiga, ce que nous entendons vous donner comme précisions selon notre entendement des choses et sur la justesse des actions des Commerçants.

  • Le 8 juillet 2019 à 07:13, par Passakziri En réponse à : Commerce au Burkina : Les acteurs dénoncent une concurrence déloyale

    Vous n avez rien vu encore avec les chinois.
    Passakziri

  • Le 8 juillet 2019 à 08:22, par gohoga En réponse à : Commerce au Burkina : Les acteurs dénoncent une concurrence déloyale

    Il faut aussi critiquer le taux d’intérêt dans nos pays. Il est le plus élevé du monde. Alors que dans le monde le taux d’intérêt est en moyenne 3%, dans les pays de l’UMEOA, il est de 14%.

  • Le 8 juillet 2019 à 09:53, par Kouda En réponse à : Commerce au Burkina : Les acteurs dénoncent une concurrence déloyale

    Le fabricant de carreaux a raison de vendre lui-même ses carreaux directement aux consommateurs. Bande de hyènes, vous achetez quelque chose à 100F et vous le revendez à 10.000F et vous vous attendez à quoi ?
    Messieurs et mesdames de l’UNACOM-B, avez vous entendu des clients se plaindre des carreaux ou de leurs prix ? Le consommateur gagne et nous sommes contents.
    Parlez du ciment, que dites vous de son prix au Burkina Faso ?
    UNACOM-B, comment expliquez-vous que des mangues qui ne coûtent absolument rien dans le Houet soient vendues l’unité à 250 F ou 300F à Ouaga ?
    Merde à vous, bande de succeurs de sang. Je prie Dieu que la concurrence s’intensifie davantage pour que tous ces intermédiaires parasites et voleurs des consommateurs disparaissent. C’est vous qui vendez du faux et très cher.

    • Le 8 juillet 2019 à 11:48, par CALMOS En réponse à : Commerce au Burkina : Les acteurs dénoncent une concurrence déloyale

      Calmez vous M. Kouda !! c’est parce que les commerçants paient les impôts que l’Etat a de l’argent dans les caisses !! Toutefois j’encourage mes amis commerçant à faire preuve d’ingéniosité au lieu de vouloir chercher des raccourcis !!

    • Le 10 juillet 2019 à 10:39, par Mam yeelé En réponse à : Commerce au Burkina : Les acteurs dénoncent une concurrence déloyale

      Kouda, fo sid ya tenga kouda" On constate que vous ne comprenez absolument rien ni en l’Economie de votre pays, ni dans l’exercice du Commerce. A vous entendre, vous perdez de vue l’impact de s attitudes de ces chinois, indiens et autres dans notre pays, notamment dans la démolition de notre Economie. Même si des "marges élevées" sont comme vous le dites sont réalisés par des distributeurs nationaux, celles-ci restent au pays et sont porteuses d’impôts que ces derniers seront tenus de verser à l’Etat. Par contre, les Chinois, Indiens, Libanais et consort rapatrieront fièrement leurs avoirs chez sans absolument rien laisser à notre pays. Réfléchissez bien. Vous comprendrez.

      • Le 10 juillet 2019 à 23:46, par Kouda En réponse à : Commerce au Burkina : Les acteurs dénoncent une concurrence déloyale

        Mam yeelé,
        Vous qui êtes féru d’économie, dite moi quel est l’objectif principal des politiques économiques d’un pays ?
        Je crois bien qu’il s’agit d’élever le bien-être de l’ensemble de la population du pays. L’objectif n’est pas d’enrichir quelques intermédiaires, qui en collusion, font payer très chers des produits de mauvaise qualité aux consommmateurs.
        L’objectif n’est pas non plus de faire rentrer des impôts dans les caisses de l’Etat qui serviront à payer des primes de motivation à quelques privilégiées ou qui seront détournés, mal utilisés ou gaspillés par une minorité.
        Dans ce sens, je serai ravi de voir disparaitre ces intermédiaires-hyènes qui veulent même manger le cadavre des consommateurs.
        Tout est cher au Faso : matériaux de construction, voitures neuves, biens de production pour les entreprises, électricité, eau, téléphone, internet, soins de santé, biens de consommation courante, bien de consommation durables... Finalement, le gouvernement recherche quoi ? Réduire au minimum possible le bien-être de la majorité des Burkinabè ?

  • Le 8 juillet 2019 à 11:53, par Marie En réponse à : Commerce au Burkina : Les acteurs dénoncent une concurrence déloyale

    Quelqu’un pourrait-il prendre la peine d’eduquer ces commerçants sur le B.A.BA du libre commerce et des lois anti-trust ainsi que le but ultime de toute nation qui est la recherche du plus grand bien pour le plus grand nombre ?
    - faire le commerce ce n’est pas avoir le monopole. Et les lois du commerce ne sont pas en place pour protégerer les gros et petits profits d’un groupe de corporatistes. Elles ont été édictées pour protéger le consommateur contre précisément les effets néfastes de la monopolie par un petit groupe qui fixerait de prix désirés en fonction des marges qu’ils veulent faire. Les lois du commerces ne sont pas la pour protéger leurs intérêts mais pour garantir au grand public des prix justes et une liberté de choix.
    Vraiment, il faut manquer d’éducation en matière de lois commerciales pour oser tenir des conférences de ce type invectivant l’Etat de ratifier et protéger leurs activités antitrust qui sous d’autres cieux seraient des crimes passibles de grosses peines de prison et fortes pénalités pécunieres.
    Que les boutiques se multiplient pour que les prix baissent, c’est tant mieux pour le consommateur. Après tout ces manufacturiers paient eux aussi les mêmes taxes à l’importation, absorbent les mêmes loyers et salaires. Comment se fait-il que leurs produits reviennent moins cher sur l’etal que ceux de ces plaignants ? Pour la seule raison que ces derniers qui, autant qu’ils l’avouent eux mêmes dans la filière du carreau, étant au nombre de 4 sur tout le territoire national avaient le monopole, fixaient les prix (ce qui est un grand crime en violation des lois anti trust) et se faisaient des marges du lion. Sinon à propos du carreau par exemple, il suffit de se connecter sur le site alibaba.com pour savoir combien il coûte chez le manufacturier en Chine, entre 7 à 10 fois moins que le même carreau revendu par le détaillant à Ouagadougou. Voire plus de 10 fois moins cher si la quantité commandée est très élevée. Non seulement nos commerçants qui s’en vont en chine passer leurs commandes se font maufacturer les produits de dernières qualités, question de payer le moins cher du moins cher, mais n’ont aucun scrupule à multiplier leurs profits par 10.

    • Le 10 juillet 2019 à 20:01, par Mogdrkindé En réponse à : Commerce au Burkina : Les acteurs dénoncent une concurrence déloyale

      "Mari ou Marie ! Vous êtes pathétique. A travers votre analyse qui somme toute relève des théoriciens, on comprend qu c’est vous qui ne semblez pas bien maîtriser la situation. Certes que les soucis premiers des dirigeants sont de protéger les "Consommateurs" et que le libre-commerce ainsi que les lois anti-trust ont pour buts ultimes la satisfaction du plus grand nombre dans un pays. Des réclamations des Commerçants, il n’est point question de "Monopole" comme vous le dites si bien. Il est plutôt question "d’organisation du Secteur". On constate que vous ignorez tout et absolument tout des implications néfastes des méthodes de ces Opérateurs chinois sur nos Economies. En Chine, puisque bon nombre de nos compatriotes et d’autres pays africains y vont, il n’est pas question que quelqu’un venant d’ailleurs s’y implantent pour faire des ventes de détails comme eux tentent de leur faire sur notre Continent. D’ailleurs si vous suivez les presses internationales, vous constaterez que pour les mêmes action, ils (les chinois) sont rejetés, voire expulsés dans certains pays d’Afrique. Il y a lieu pour vous cher(e) Marie ou Marie, de chercher à mieux connaître comment fonctionne "L’Economie locale et nationale". Vous devriez chercher à comprendre comment se constituent les "richesses" dans un pays. Il n’ y a qu’au Burkina Faso que tout le monde peut venir et y faire ce qu’il veut. Et le problème n’est pas seulement dans le Secteur de la Distribution. On en rencontre dans les Exportations par exemple où les indiens, les chinois etc. viennent et vont jusqu’aux producteurs de base pour assurer directement les collectes aux fins d’exportations directes sans aucune "Valeur Ajoutée" ne puisse être réalisée par nos producteurs, nos intermédiaires et notre Economie. En poussant plus loin vos réflexions, vous verrez cher/chère Monsieur/Madame, vous vous rendrez compte que c’est plutôt vous qui tapez dans le décor et cela est dommage car avec des esprits comme les vôtres, notre pays n’ira nulle part. A bon entendeur, Salut.

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