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Littérature : La place du chant dans le conte

Publié le vendredi 5 juillet 2019 à 12h30min

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Littérature : La place du chant dans le conte

Moumouni Harouna Ramatoulaye de la maison d’édition « Ruisseaux d’Afrique » porte une réflexion sur l’ouvrage intitulé « Le chant du conte » de Béatrice Lalinon Gbado, publié à ladite structure d’édition à Cotonou, en 2011.

Béatrice Lalinon Gbado est une auteure béninoise de livres pour enfants et de beaux livres. Écrivaine, éditrice et présidente de l’Association de la Semaine du livre béninois de la jeunesse (Asso-SéLiBéJ), elle est basée à Cotonou et est fondatrice des Éditions « Ruisseaux d’Afrique ». Dans son ouvrage qui sert de guide à l’analyse du chant dans le conte, l’auteure diffuse des contes béninois et d’ailleurs.

Les contes sont des récits universels à travers ce qu’ils transmettent. Les chants dans les contes parlent de façon symbolique à ce qu’il y a de plus intime chez l’enfant et constituent de beaux souvenirs. Les chansons dans les contes sont considérées comme des moyens d’éducation et de médiation au sein de la société. « 

Depuis bien longtemps, ces chansons dans nos contes ont servi de médiateurs entre les personnages, les membres d’une même communauté. Les contes sont d’une très grande importance dans l’éducation d’un enfant. C’est sûrement pour cela que depuis notre tendre enfance, nos parents et les personnes qui nous entourent entonnent ces chansons qui sont porteuses d’une histoire, d’un vécu et de plein de vertus. Le chant dans le conte n’est pas simplement une parole en l’air, mais un témoin de la présence d’une voix, d’un corps », explique Moumouni Harouna Ramatoulaye, stagiaire à la maison d’édition « Ruisseaux d’Afrique ».

Selon Mlle Ramatoulaye, l’œuvre de Beatrice Lalinon Gbado aborde les contes au sein de la société sous le même angle que l’écrivain et professeur de Lettres ivoirien, Pierre Ndak, qui dit : « Les contes africains sont un fait de civilisation, le reflet de valeurs idéologiques, un mode d’expression et de pensée, un art et une forme de littérature. L’étude des contes peut permettre de mieux comprendre le monde africain, sa vision de l’univers, de Dieu, de l’homme, des êtres et des choses ; de mieux apprécier sa culture et sa littérature » (Pierre Ndak, Le conte africain et l’éducation, L’Harmattan, 1984).

« Ce livre nous permet de découvrir ou de nous souvenir qu’en Afrique traditionnelle, il n’était permis de conter que pendant la nuit. « Traditionnellement, il est défendu de conter des histoires dans la journée. Sauf à prendre des précautions comme déposer un sourcil ou un cil chacun […] » (Béatrice Gbado dans Le Chant du conte).

Pour Ramatoulaye, le recueil de contes Le chant du conte est intéressant puisqu’il accorde assez de place au chant dans les contes qui s’y trouvent. « Ce recueil est intéressant dû à la place de choix laissé au chant dans ces textes. Sans doute pour l’auteure, c’est la manière la plus probante de transmettre un conte. C’est un véritable héritage culturel, le fait de conter le plus simplement et naturellement possible : de facto, y inclure les chants tels que transmis de génération en génération. »

Le chant dans le conte a de multiples fonctions : « il assure l’éducation, il est utilisé pour chanter l’amour. Aussi, on utilise le chant dans le conte pour demander de l’aide face à une situation qui nous dépasse, pour dénoncer un abus ou crier l’injustice… », conclut Mlle Moumouni Harouna Ramatoulaye

Korotoumou DJILLA (stagiaire)
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