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Karaté-do : « La crise est définitivement derrière nous », assure Omar Yugo, président de la fédération

Publié le mercredi 3 juillet 2019 à 16h09min

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Karaté-do : « La crise est définitivement derrière nous », assure Omar Yugo, président de la fédération

Porté à la tête de la Fédération burkinabè de karaté-do le 6 mai 2017, Omar Yugo avait pour ambition de réunir la grande famille du karaté-do, de contribuer à préparer la relève aussi bien dans la pratique que dans la gestion du karaté-do. En effet, la fédération était minée par des querelles de leadership et des problèmes de gestion des fonds. Deux ans après, il nous dresse le bilan à mi-parcours, revient sur son élection à la présidence de la zone 3 de l’UFAK et ses attentes pour le prochain championnat d’Afrique au Botswana.

Lefaso.net : Deux ans après votre arrivée à la tête de la fédération, quel bilan pouvez-vous dresser ?

Omar Yugo : 28 mois après, nous avons le sentiment que le bilan est bon. Nous avons réussi à faire régulièrement nos championnats et dans quelques semaines, nous ferons le 3e championnat national de notre mandat. Nous avons été présents aux trois championnats de zone et au championnat d’Afrique à Kigali.

Présentement, nous nous préparons pour aller au Botswana. Nous enregistrons plus de 80 clubs fonctionnels au plan national, dix ceintures noires 6e dan. Nous avons le leadership au niveau de la zone, le Burkina est la 1re nation sur les huit, avec près de 90 médailles obtenues en deux ans et demi, en trois compétitions. On peut, au regard de tout cela, dire que le bilan est excellent.

Vous êtes arrivé dans une famille de karaté-do divisée. Quelles ont été vos priorités dès votre accession à la présidence de cette discipline et peut-on dire que la crise au sein de la famille du karaté est une vieille histoire ?

Je ne veux pas devancer l’iguane dans l’eau, mais déjà à notre arrivée, nous avons pratiqué la politique de la main tendue. Ainsi, un an après, douze clubs résistants nous ont rejoints. Actuellement, nous continuons toujours la politique de la main tendue et il y a une vingtaine de clubs avec lesquels nous échangeons pour qu’ils réintègrent la famille.

Nous croyons alors que la crise est totalement derrière nous dans la mesure où l’immense majorité des karatékas se sont retrouvés autour de nous. Les vrais pratiquants du karaté ne pouvaient pas rester à l’écart trop longtemps. Notre objectif est de rassembler la famille, car une chose est de faire les résultats et une autre est de permettre à tous les passionnés du karaté de pratiquer leur discipline.

Après avoir presque réuni la famille du karaté, quels sont les autres projets à la tête de la fédération et comment comptez-vous les réaliser ?

Nous souhaitons à court terme finaliser la convention que nous avons signée avec la LONAB qui consiste à équiper toutes les ligues de tatami qui travaillent sans matériel adéquat. Ensuite, il y a la question de la formation. Pour cela, nous comptons faire venir Jules Cherdieu (ancien champion du monde) et Ali Yugo pour assurer la formation des diplômés d’instructorat fédéraux et des coaches, afin que nous consolidions les acquis de notre fédération et atteindre un effectif de 100 clubs.

Pour les autres projets, nous sommes en négociation avec l’ambassadeur du Japon pour signer une grande convention qui va sur trois ans, nous permettre de maintenir notre niveau de développement actuel avec la venue d’experts japonais au Burkina.

Dans votre programme pour le karaté, vous avez parlé de la nécessité d’infrastructures sportives. Où est-ce que vous en êtes à ce sujet ?

J’avoue que j’ai mis ce sujet en suspens pendant ce mandat, car nous avons trouvé une fédération en lambeaux où il faut tout reconstruire. Mais, à défaut de le commencer, nous réfléchissons à la construction d’un dojo national pour les karatékas burkinabè.

Très prochainement, nous verrons avec un architecte la faisabilité, et après nous essayerons de trouver des partenaires pour la construction. Notre idée, c’est de réunir à long terme une grande plateforme des pratiquants des arts martiaux (karaté, judo, viet, etc.). Les pratiquants de ces disciplines à terme peuvent ériger ce projet en commun et nous aurons un local essentiellement réservé aux arts martiaux.

Mis à part le football, les autres disciplines sportives seraient considérées comme les parents pauvres du sport burkinabè. Est-ce votre avis ?

Nous ne pensons pas que les autres disciplines soient des parents pauvres. Il faut que les gens dynamisent leurs structures, les mettent en valeur pour motiver l’État à les aider. Au niveau du karaté, nous avons refusé de nous positionner en assistés. Sur 100 francs dépensés, 30 sont donnés par l’État et les 70 par la fédération. Une fédération qui veut s’en sortir a l’obligation de trouver des sponsors ; et pour trouver des sponsors, il faut avoir des résultats. Il faut se battre et gérer les fédérations comme des entreprises pour permettre à l’État de jouer sa partition.

La tenue régulière du championnat national montre la vitalité d’une fédération. À quand la tenue du prochain championnat de karaté-do et comment s’organise-t-il ?

Nous pensons que le championnat national aura lieu en fin juillet, après le championnat d’Afrique au Botswana. Pour l’organisation, il y a un chef de chantier qui nous proposera un cahier technique pour permettre aux provinces de faire les éliminatoires au niveau régional. Ensuite, nous aurons les meilleurs à Ouaga. Pour cette année, nous avons scindé les adultes et les enfants et nous vous assurons que vous aurez un spectacle exceptionnel, car le niveau du karaté est très élevé.

Bientôt le championnat d’Afrique au Botswana. Comment les Étalons karatékas se préparent et quels sont vos objectifs ?

Les Étalons se préparent bien, il n’y a pas de blessés. Nous serons 33 personnes pour la délégation dont une vingtaine d’athlètes, six juges continentaux et des officiels. Nous fondons l’espoir de rééditer l’exploit de Kigali, voire plus. Mais nous voulons surtout montrer aux yeux de l’Afrique qu’il faut compter avec le Burkina.

Au dernier championnat, nous sommes revenus avec trois médailles. Nous espérons sept médailles ; à défaut, pouvoir conserver nos trois médailles. Mais ce sont des estimations. Vous savez que les grandes nations, ce sont l’Égypte, l’Afrique du Sud, le Maroc, et les battre n’est pas chose aisée.

Quel est votre rôle à la tête du karaté dans la zone 3 ?

La zone 3 est l’une des sept zones et la meilleure d’Afrique, car elle fonctionne avec la tenue régulière des activités. Nous avons pour ambition de dynamiser la zone avec l’augmentation des compétitions. Pour le moment, nous n’avons qu’un seul championnat de zone. Nous comptons prochainement faire un championnat open en janvier, un stage d’arbitrage avec Olesegum Akinola, un stage international avec un expert japonais.

Nous souhaitons également faire la reconnaissance des pionniers en karaté dans tous les pays de la zone, ceux qui ont permis la création du karaté dans leur pays seront élevés au grade de 10e dan et à titre posthume pour ceux qui nous ont quittés.

À la tête de la zone, nous ambitionnons de faire émerger nos arbitres, car nous avons très peu d’arbitres mondiaux dans la zone. Sur les quatre ans qui viennent, nous souhaitons avoir dix à quinze arbitres mondiaux. C’est un chantier assez énorme pour l’UFAK zone 3, mais c’est la mission que nous nous sommes assigné.

Très souvent, concilier les tâches de président d’une structure et ses propres activités n’est pas chose aisée. En ce qui vous concerne, comment vous faites ?

Je me pose souvent la question de savoir comment j’arrive à faire cette alchimie. Mais j’avoue que je ne me pose pas la question, tous les dossiers que je reçois sont traités avec diligence. Le fait d’être passionné de mon activité d’entreprise et des arts martiaux ne me donne pas le temps de réfléchir à comment les problèmes s’accumulent et comment les résoudre.

Quelle image souhaiteriez-vous laisser au terme de votre mandat ?

J’aimerais qu’on garde de moi l’image d’un rassembleur. J’aime les karatékas, même ceux qui sont contre moi, car nous pratiquons le même art martial. Je souhaiterais en plus qu’on retienne l’image de gagneur et de patriote, car mon désir est le rayonnement du Burkina Faso. Mais les gens retiendront ce qu’ils ont envie de retenir, on ne peut pas imposer aux gens d’avoir une image de soi qui ne reflète pas la réalité.

Gérer une fédération au pays des hommes intègres, est-ce une tâche facile ?

Je le déconseille aux gens que j’aime bien. Ce n’est pas une chose facile pour ceux qui veulent être en famille et dormir tranquille. La gestion d’une fédération, ce n’est que des soucis du matin au soir. Mais quand on est passionné, on avance malgré les nombreux écueils qu’on rencontre.

Propos recueillis par Juste Ephrem ZIO
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 4 juillet 2019 à 07:14, par Yoshinao Nanbu En réponse à : Karaté-do : « La crise est définitivement derrière nous », assure Omar Yugo, président de la fédération

    Wow ! 10 ceintures noires 6ème dan ? Les grades sont facilement accessibles chez vous. A te voir arrêté au milieu de ces ’’ Kyoshi’’ dans une tenue non conventionnelle, on dirait que tu es le ’’Grand Maitre’’ en personne ! Depuis que tu es rentré de France pour faire les affaires avec la bénédiction de ton ami Francois Compaoré et que tu t’es invité dans la famille du karaté-do burkinabè, tu n’as semé que la division. Ton ego est tellement sur-dimensionné que tu te prends pour le guide éclairé, le monsieur-le-plus-fort-qui-connait-tout. Yugo Omar, tu manques de modestie.Paix à l’âme du Col. Jean Simporé.

  • Le 4 juillet 2019 à 10:15, par citoyen En réponse à : Karaté-do : « La crise est définitivement derrière nous », assure Omar Yugo, président de la fédération

    Bravo à vous pour les performances, des bossards comme vous, le pays en a besoin. Continuez à toujours inculquer de combattivité et de détermination aux jeunes. Bon vent à YUGO et son équipe !

  • Le 4 juillet 2019 à 12:07, par Shansei Okinawa Kawasaki En réponse à : Karaté-do : « La crise est définitivement derrière nous », assure Omar Yugo, président de la fédération

    Bonjour Chers tous !
    Un petit cours d’histoire sur le Karaté-Do. Il est indéniable que pour une partie du temps, M. YUGO a fait ce qu’il pouvait pour le Karaté-Do au Burkina Faso. A la fois faiseur d’hommes et acteur lui même. Mais l’arbre ne doit pas cacher la forêt.
    La vision politicienne de cet homme a parfois semé de la zizanie dans ce noble art. D’abord, son implication dans les affaires : on se rappelle du mandat de Me. S. Y qui n’avait pratiquement pas la main. Tout ressemblait à la bouge de vache, la surface est sèche mais l’intérieur trompeur qui est frais. Pour dire qu’en tant que DTN, en son temps, cet homme avait réussi à diriger les choses à distance sous le mandat de Me. S. Y. Ensuite arriva Me. J.S (promu 2ème Dan en cours de mandat) mais qui a refusé cette fois-ci de s’exposer à une direction à la marionnette. Des manipulations tout azimuts s’imposèrent... On se rappelle de deux camps...Pour moi la division entre les karatékas aujourd’hui et même celle hier est imputable à cet homme, M. YUGO, politicien du Karaté-Do. On peut faire de la politique constructive, mais il a été plutôt du coté des ennemis "qu’il a montés de toute pièce" contre l’équipe de Me.J.S et Shanshei J.S. Heureusement que les choses ont pris la route avec Me. J.S assisté de Shansei J. S. Que de sabotages, et de manigances... Mais le tandem "J.S" a résisté ! Des maîtres jadis humiliés et injustement traités sous l’ère de DTN Yugo en son temps ont été rétablis et soignés dans leur amour propre au cours du mandat du tandem Me J.S & Shansei J.S. Le Karaté a eu une lueur d’espoir, car les Karatékas avaient un traitement équitable, respectable, encourageant et la communication et collaboration inter karatékas renforcées. DTN Yugo, aujourd’hui Président de la Fédé, n’a pas changé de fusil d’épaule. Il sait créer des chantiers budgétivores et inachevés pour créer toujours la routine. Il a toujours évolué dans une politique à deux vitesse. Une fonctionnant en réseau d’amis, et l’autre pour les autres. Tu es promu selon ta tête. Toujours avec les mêmes. Un club ou réseau d’amis. Vérifiez ! A mon sens le rassemblement n’est pas de s’entourer de ses amis, mais plutôt inciter et encourager tous les clubs à s’égaler dans la qualité et aussi travailler dans la durabilité. Le tout n’est pas la régularité dans l’organisation, le tapage et la médiatisation des championnats, mais surtout la qualité et la plu-valu de l’organisation de championnat pour l’art en entier et les clubs en particulier. Il y a plus de bruit que de bien pour les Karatékas, surtout les premiers responsables de clubs. Je suis étonné et doute du succès de cette politique de main tendue. Car beaucoup comme moi ne voudraient plus se voir enfoncé un couteau dans leur plaie difficilement cicatrisable qui a été générée par cet homme. Les statistiques comparatives de gestion de la fédé entre son mandat et les précédents nous étayeront cela. Qu’on arrête de nous rouler dans la farine, car l’unité, la réconciliation est loin d’être réussie et beaucoup d’entre nous karatékas connaissons ce que vaut cet homme pour la bonne marche de notre art. Il cherche à toujours être au avant postes , à la fédé de karaté -Do, (toujours visant l’équipe dirigeante) juste pour s’afficher et plaire à ses amis et aux néophytes de notre monde. On se connait ici, mais comme on le dit , tout finit pas se savoir. Les faits sont là et le Karaté n’a pas commencé aujourd’hui pour être toujours sous le joug ou en proie de ces genres de dirigeants rusés et politiciens. Je signe et je persiste, beaucoup de frustrés comme moi croient en un avenir radieux du Karaté Do sans cet homme aux commandes. On se connait entre nous , ou bien ? Juste un beau parleur... Laissons juste le temps passer pour que le meilleur arrive !

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