« Oh yes ! », « Alléluia ! », « Gloire à Dieu ! » ou en encore « Dieu merci ! », c’était quelques-unes des exclamations que l’on pouvait entendre dans la bouche des heureux admis au premier tour du BAC session 2019. En cette matinée du lundi 1er juillet 2019 au lycée Nelson Mandela, si la plupart des candidats sont venus seuls ou avec des amis, d’autres se sont fait accompagnés de leurs parents pour suivre la proclamation des résultats. Au nombre de ceux-là, Céleste Aurore Ouibga , élève du Collège Notre Dame de Kolgnaba, admise au BAC A4 avec la mention assez bien. Avec le BAC en poche, s’ouvre devant elle les portes de l’université où elle compte poursuivre des études en droit.

Ouibga Céleste Aurore en compagnie de sa mère est heureuse d’avoir obtenu le BAC A4 avec mentions assez bien

Jacob Ouédraogo, élève au Lycée Philippe Zinda Kaboré, lui par contre ne sait pas encore vers quelle filière s’orienter. Il se laisse le temps de savourer son succès au premier diplôme universitaire qu’il dit avoir obtenu grâce à son abnégation au travail, mais aussi au soutien et aux prières de ses parents. « Je remercie Dieu et les parents qui m’ont soutenu, qui m’ont accompagné avec leurs bénédictions, ainsi que les amis ».

« Je ne le crois pas, j’ai tellement bossé dur… »

Au milieu des cris et larmes de joie, on pouvait aussi distinguer ceux pour qui malheureusement le succès ne fut pas au bout des neuf mois d’efforts. Nadia fait partie de ceux-là. Accrochée aux lèvres du président du jury qui proclamait les résultats, elle s’écroulera lorsque son numéro et son nom ne seront pas appelés, signe d’échec. Et c’est en sanglots qu’elle confie : « Je ne le crois pas, j’ai tellement bossé dur. Toutes ces heures consacrées à bosser, à réviser… » Il y aura tout de même une lueur d’espoir pour elle, puisqu’elle est au second tour.

Sakina est elle aussi effondrée. Des dires de ses camarades, ils ne s’attendaient pas à ce que leur « première de classe » échoue et ce pour la seconde fois. Un coup dur pour celle que tous prenaient en exemple tant son rendement en classe laissait admiratifs ses camarades. « On devrait supprimer les examens », lance dépité un de ses camarades tentant de la consoler du mieux qu’il pouvait.

Dr Moumouni Zoungrana, président du jury 83

Des résultats dans la moyenne…

Le centre de composition du lycée Nelson Mandela abrite les jurys 83 et 84 avec des candidats qui passent le BAC A. Au jury 83 présidé par Dr Moumouni Zoungrana, enseignant-chercheur en Lettres modernes à l’Université Joseph Ki-Zerbo, les résultats se présentent comme suit : 273 candidats, dont 9 absents. Admis : 99 soit un taux de 37,5% avec 6,59% des candidats ayant eu la mention « assez bien » ; admissibles : 67, soit 27,37 et les ajournés 38,25%. Pour Dr Zoungrana, les résultats au premier tour sont appréciables et se situent dans la moyenne nationale. Il dit par ailleurs espérer que les résultats du second tour fassent progresser le taux de succès à 40 voire 50%.

Dr David Ilboudo, président du jury 84

Dr David Ilboudo, maître-assistant en sociologie à l’Université Joseph Ki-Zerbo, président du Jury 84 enregistre lui, 274 inscrits dont 4 absents. Les admis sont au nombre de 82, soit environ 29%. Les admissibles quant à eux sont au nombre de 90 soit un peu plus de 32%.

Pour Dr Ilboudo, le niveau des élèves dans les matières fondamentales des séries littéraires laisse à désirer. « Nous sommes dans une série littéraire et je note dans l’ensemble que les résultats ne sont pas fameux dans les matières principales comme en philosophie et en français. Je m’attendais à voir mieux. C’est seulement dans les langues, notamment en anglais oral et écrit que ça va. A ce niveau, la moyenne des candidats a pu tirer son épingle du jeu. »

Les recruteurs aux aguets

Au milieu des candidats, on pouvait aisément distinguer des « recruteurs » vêtus aux couleurs de leurs universités et instituts respectifs venus aborder de potentiels « clients » ou étudiants. Fousséni Junior Dao, étudiant à l’Institut africain de management (IAM) et Gildas Sawadogo, étudiant à l’Institut de formation Colbert (IFC) font partie de ces recruteurs. Munis de flyers qu’ils distribuent et ayant le verbe facile, ils abordent les nouveaux bacheliers et leur présentent les offres de formation de leurs écoles respectives avec l’espoir d’en recruter le plus grand nombre.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net