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Présidentielle 2005 : Blaise Compaoré donne du punch à ses partisans

Publié le lundi 15 août 2005 à 09h24min

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Fini le suspens ! Ce mercredi 10 août, Blaise Compaoré courtisé depuis au moins un an comme un champion endurant, un capitaine émérite, un meneur d’hommes par plusieurs partis et couches socioprofessionnelles du Burkina, dira oui - la rencontre de Ziniaré n’a pas encore eu lieu au moment où nous écrivons cet article- il dira oui à la proposition de candidature qui lui est faite pour briguer un autre mandat à la magistrature suprême.

Combien de partis seront représentés à cette cérémonie qui aura à la fois des allures d’allégeance, de mariage ou de contrat de partenariat. Du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) à l’ADF/RDA en passant par ceux qui forment l’Alliance pour la majorité présidentielle (AMP), on aura un beau monde, les délégués d’une vingtaine de partis au moins.

Une grosse machine qui ne sera pas facile à conduire mais encore plus difficile à battre par les adversaires actuels du président sortant. Ce n’est pas pour rien que le scénario initial des rencontres de Ziniaré prévoyait des entretiens séparés entre Blaise Compaoé, le CDP, l’AMP et l’ADF/RDA. Chacun de ces groupes de soutien a sa spécificité propre, voire, ses propres susceptibilités qu’il faut ménager pour donner à cette grande alliance toute les chances d’être une force politique et sociale qui porte avec un minimum de cohérence le projet présidentiel pour un Burkina de progrès.

Comment y parvenir ? La logique voudrait que d’un côté, le candidat présente à ses alliés les grandes lignes de son programme d’action pour le quinquennat à venir et explique quelle participation il attend de chaque parti pour sa mise en œuvre ? Le président a pu également exposer comment il entend mener sa campagne : meetings régionaux, rencontres spécifiques, actions de proximité. Enfin il n’a pas pu occulter les conseils et les encouragements d’usage. Conseils de tolérance, d’engagement et de confiance auprès des électeurs et entre partenaires.

En retour, chaque parti, ou groupe de partis va réaffirmer son soutien franc à Blaise Compaoré, suggérer des priorités à affirmer dans le programme d’action et indiquer comment il entend s’investir dans la campagne qui s’annonce.

On le voit bien les sujets de discussion ne manquent pas. Au demeurant cette rencontre de Ziniaré n’est que la partie visible, médiatique et de marketing incontournable.

Les concertations plus discrètes davantage portées vers les activités concrètes vont suivre. La synergie mobilisatrice de l’électorat passe par là. En effet, une mauvaise coordination des activités de terrain pourrait embrouiller le message du candidat, provoquer des rivalités malsaines entre partenaires au détriment de la mobilisation des électeurs.

Pour l’instant, force est de reconnaître que la candidature de Blaise Compaoré est bien portée dans une course d’étape ou chaque relais tient convenablement sa place : marche de soutien ou d’incitation à la candidature, création de l’AMP, congrès d’investiture, le oui officiel du candidat. Les prochaines étapes pourraient bien être la mise en place d’une structure transpartite de suivi ou de coordination de la campagne et la cérémonie de lancement de la campagne qui ne saurait intervenir avant son ouverture officielle - 21 jours précédant le jour du scrutin.

On n’en est pas encore là. Dans l’inédit, on attend de voir l’impact de cette rencontre de Ziniaré sur la précampagne. Aura-t-elle des effets sur l’organisation et la méthode des adversaires de l’opposition. Jusque-là, ils n’ont pas donné à voir grand chose sinon que c’est le chacun pour soi.

Pour rester dans le camp du président sortant, on aura remarqué la présence des ABC, de AJSCBC et du GSCBC à Ziniaré. Ces structures de la société civile, transpartite ont en effet fait la preuve de leur capacité de mobilisation en faveur du président sortant. Elles ont été même les premières à réclamer ouvertement cette candidature par des marches-meetings dans toutes les régions du Burkina.

Leur dynamisme a fait échec aux velléités contestataires d’un certain CODECO et participé par la mobilisation de terrain à clore le débat sur la non-rétroactivité de l’article 37 de la Constitution. Indibutablement les ABC, l’AJSCBC et le GSCBC constituent une force. Leur soutien au président sortant a plus d’engagement que celui de la plupart des partis présents à cette réunion de Ziniaré.

Des conseils et des encouragements, ils en ont aussi besoin pour plus de punch dans les joutes électorales à venir.

Djibril TOURE
L’Hebdo

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