Le Burkina Faso a commémoré en différé, le vendredi 28 juin 2019, la journée mondiale de lutte contre le paludisme, célébrée le 25 avril de chaque année. La cérémonie officielle de la commémoration de cette journée qui s’est tenue dans la ville de Bobo-Dioulasso, a été couplée à celle du lancement de la campagne de distribution universelle de moustiquaires imprégnées à longue durée d’action (MILDA). Elle a connu la participation du ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale, de la décentralisation et de la cohésion sociale, Siméon Sawadogo, représentant le patron de ladite cérémonie, Christophe Joseph Marie Dabiré, chef du gouvernement ; du ministre de la Santé, Pr Léonie Claudine Lougué/Sorgho ; des autorités politiques, administratives, coutumières et religieuses des Hauts-Bassins.

Selon le ministre d’État Siméon Sawadogo, l’objectif de cette journée mondiale de lutte contre le paludisme est d’attirer l’attention de la communauté internationale et de mobiliser davantage les décideurs et les populations sur cette maladie. Le thème retenu cette année, à savoir « Zéro palu ! Je m’engage », souligne la nécessité de donner des moyens d’action aux individus, partout dans le monde, pour que chacun prenne l’engagement personnel de sauver plus de vies et d’aider les collectivités et les économies à prospérer en éliminant le paludisme. « La journée mondiale de lutte contre le paludisme instituée en 2007 par les États membres de l’OMS, est célébrée le 25 avril de chaque année. Le thème de cette année nous rappelle la nécessité que des ressources financières supplémentaires soient mobilisées afin de renforcer la lutte d’une part, et que chacun de nous s’approprie les interventions développées dans le cadre de la lutte contre cette maladie, d’autre part », a-t-il indiqué.

Ministre d’Etat, Siméon Sawadogo

En effet, le paludisme demeure un problème majeur de santé publique dans notre pays. Toute la population est à risque, en particulier les femmes enceintes et les enfants de moins de cinq ans qui constituent les plus vulnérables. Selon les premiers responsables en charge de la santé, en 2018, les données statistiques montraient une forte incidence de la maladie avec près de douze mille cas notifiés ayant occasionné plus de quatre mille décès. « Ce tableau peu reluisant nous interpelle tous et nous exhorte à plus d’engagement dans cette lutte. C’est pourquoi, notre pays a souscrit aux objectifs mondiaux visant l’élimination du paludisme à l’horizon 2030 », a laissé entendre le ministre d’État, Siméon Sawadogo. Il a ainsi fait savoir que c’est pour atteindre ces objectifs mondiaux que le gouvernement s’est engagé, à travers le Plan national de développement économique et social (PNDES), dans une politique volontariste de prise en charge des problèmes de santé des Burkinabè. « Une ambition réaffirmée le 27 juin dernier dans la déclaration du chef de l’État à l’occasion de la commémoration en différé de la journée mondiale de lutte contre le paludisme », a-t-il soutenu.

Les meilleurs districts sanitaires et le meilleur CHR recompensés

Cet engagement, en faveur d’une lutte plus accrue contre le paludisme à tous les niveaux, se traduit à travers la présente campagne de distribution universelle de moustiquaires imprégnées d’insecticides à longue durée d’action. Cette campagne de distribution connait une innovation majeure qui est sans doute l’introduction des moustiquaires de nouvelle génération en vue de faire face à l’accroissement de la résistance des moustiques aux insecticides couramment utilisés.

Pour cette campagne de distribution de MILDA, plus de 12 millions de moustiquaires seront distribuées gratuitement à la population. Par ailleurs, le ministre d’Etat a saisi cette occasion, pour réitérer la gratitude du gouvernement aux partenaires techniques et financiers qui accompagnent le département de la santé pour plus de succès dans la lutte contre cette endémie. Il a aussi invité les populations à faire bon usage de ces moustiquaires qui leur seront distribuées.

Le ministre de la Santé, Pr Léonie Claudine Lougué/Sorgho, a indiqué que « le chemin est long et la lutte doit être accentuée ». C’est pourquoi, elle invite les populations à s’engager dans la lutte contre cette maladie en mettant surtout l’accent sur l’assainissement du cadre de vie. Car elle estime que, c’est en cela que le Burkina Faso pourra lutte efficacement contre le paludisme.

Ministre de la santé, Léonie Claudine Lougué-Sorgho

Pour la représentante résidente de l’OMS, Dr Alimata Jeanne Diarra/Nama, l’investissement dans la couverture sanitaire universelle est le meilleur moyen de faire en sorte que toutes les communautés aient accès aux services dont elles ont besoin pour combattre le paludisme ainsi que les autres maladies. Selon elle, le paludisme touche plus de 200 millions de personnes chaque année et toutes les deux minutes, un enfant meurt de cette maladie évitable et curable.

Alimata Diarra-Nama, représentant resident de l’OMS

« Environ 70% de la charge mondiale du paludisme se concentre dans seulement 11 pays : 10 en Afrique subsaharienne dont le Burkina Faso. La stratégie technique mondiale de lutte contre le paludisme pour la période 2016-2030 appelle à réduire le nombre de cas et de décès dus au paludisme d’au moins 40% d’ici à 2020, d’au moins 75% d’ici à 2025 et d’au moins 90% d’ici à 2030 », a-t-elle laissé entendre.

Elle a exhorté le gouvernement, l’ensemble des dirigeants politiques, le secteur privé et les communautés touchées à prendre des mesures pour améliorer la prévention, le diagnostic et le traitement du paludisme. Toutefois, elle a rassuré de la disponibilité de l’OMS pour apporter le soutien nécessaire dans le combat contre cette maladie.

Au cours de cette cérémonie, les meilleurs districts sanitaires et le meilleur centre hospitalier régional ont été primés. Le premier prix est revenu au CHR de Banfora. Une manière pour le gouvernement de reconnaitre le mérite des agents de santé et les encourager dans la promotion de la santé au Burkina Faso.

Romuald Dofini
Lefaso.net