LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Promotion de l’égalité de genre : Christian Aid lance son mouvement Côte à Côte

Publié le vendredi 28 juin 2019 à 23h30min

PARTAGER :                          
Promotion de l’égalité de genre : Christian Aid lance son mouvement Côte à Côte

L’ONG Christian Aid a lancé officiellement son mouvement Side by Side (côte à côte en français) ce vendredi 28 juin 2019 à Ouagadougou. C’est un mouvement mondial des leaders religieux et coutumiers, dont l’objectif est un changement transformationnel pour la justice de genre. La cérémonie de lancement a connu la participation de plusieurs leaders religieux et coutumiers du Burkina.

La communauté des leaders religieux et coutumiers burkinabè s’est mobilisée, ce vendredi 28 juin 2019 à Ouagadougou, pour le lancement officiel du mouvement Side by Side (Côte à Côte, en français). Un mouvement qui, selon la représentante pays de Christian Aid, Aline Ouédraogo, a été lancé depuis 2015 dans plusieurs pays à travers le monde entier, mais qui vient d’être officialisé au Burkina Faso.

Côte à Côte est, selon ses explications, un mouvement mondial qui regroupe plusieurs acteurs confessionnels et coutumiers qui s’engagent pour une justice de genre. Et dans ce sens, tous les acteurs religieux et coutumiers travailleront main dans la main, côte à côte, pour éliminer les inégalités de genre dans tous les domaines, afin de réaliser une société équitable. Côte à Côte est par ailleurs un mouvement qui a rencontré l’assentiment des premières autorités burkinabè.

Car selon le représentant du ministre en charge de la protection sociale, président de cette cérémonie, Vincent Sawadogo, les autorités burkinabè ont compris depuis longtemps que le salut du pays passe par le respect des droits de tous et plus particulièrement ceux de la femme. C’est pourquoi, dit-il, le gouvernement soutient et adhère à toutes les initiatives qui valorisent l’humain en chaque personne, comme le mouvement Côte à Côte. Ce qui permettra de venir à bout de toutes les mentalités rétrogrades qui maintiennent encore la femme dans la précarité et la misère. Tout en encourageant les responsables des différentes confessions religieuses du pays à soutenir efficacement cette campagne pour le bien-être de la société toute entière, il a réaffirmé la disponibilité du gouvernement à jouer pleinement sa partition pour le plein succès dudit mouvement.

Aline Ouédraogo, Représentante Pays de Christian aid

L’égalité entre les sexes prônée par les acteurs religieux et coutumiers
Selon les représentants des communautés catholique et protestante, les textes religieux reconnaissent l’égalité entre les sexes. Et selon l’abbé Etienne Kaboré, le représentant de la communauté catholique, l’Église prône le dialogue entre les sexes. Et en se fondant sur le livre de la Genèse, il soutient que Dieu a créé tous les Hommes égaux sans distinction de sexe et reconnaît l’importance de la dignité humaine. Quant au représentant de la communauté musulmane, Dr Adama Coulibaly, il s’est appesanti sur l’importance des deux êtres aux yeux de Dieu. Selon lui, l’homme et la femme se complètent dans la vie ; chacun des deux à des forces et des faiblesses, des qualités et des défaux et chacun d’eux à sa place au sein de la société et de la famille. « C’est pourquoi, en s’appuyant sur la culture musulmane, comme ressource capable de favoriser le changement en matière de justice du genre, la communauté s’engage dans la lutte contre la marginalisation sociale, culturelle, économique et politique pour toutes les femmes en général et la femme musulmane en particulier », a-t-il affirmé.

L’Abbé Etienne Kabore, représentant de la communauté catholique

La femme est au début et à la fin des rites coutumiers

Le Poé Naaba, le représentant de la communauté coutumière, a, pour sa part, montré l’importance de la contribution de la communauté coutumière dans la justice du genre. Car pour lui, il est nécessaire pour les chefs coutumiers de faire en sorte que les gens comprennent le fonctionnement de la société traditionnelle et quel était le rôle et la place de la femme, non seulement dans le royaume, mais aussi aux prises de palais et de décisions. « Parce qu’il y a beaucoup de personnes qui pensent que la femme n’avait pas une place de choix dans l’organisation sociale, politique et même économique de nos différents royaumes. Or, elle est au début et à la fin des rites coutumiers. Bien qu’elle ne porte pas le bonnet, elle est consultée dans pour toutes les décisions dans le royaume moaga », a-t-il éclairé, précisant qu’il est temps que les uns et les autres comprennent cela. « Et nous attendons de donner une forte contribution à l’amélioration du rôle et de la place de la femme et également à la construction d’une société meilleure qui permette qu’il y ait une justice sociale et une égalité de chances entre les hommes et les femmes », a rassuré le Poé Naaba.

Yvette Zongo
Lefaso.net

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Gaoua : L’ONG MERCY CORPS dresse le bilan de son projet PILAND