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Gouvernance démocratique : Des journalistes à l’école du sondage

Publié le vendredi 28 juin 2019 à 23h30min

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Gouvernance démocratique : Des journalistes à l’école du sondage

Dans sa dynamique de renforcement de la démocratie au Burkina, le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) a organisé, les 19 et 20 juin 2019 à son siège à Ouagadougou, un séminaire de formation au profit d’une trentaine de journalistes. Cette session a porté sur l’initiation à la pratique des sondages et la pratique de l’interview.

Le premier thème, initiation à la pratique du sondage, a été développé par l’ingénieur, statisticien-économiste Issoufou Nana. Celui-ci a bâti son plan autour des méthodes de sondage, l’opinion publique et les sondages, le tout assorti de cas pratiques.

Ainsi, le formateur a d’abord procédé par une définition des concepts-clés avant de résumer que le sondage est une méthode statistique qui vise à évaluer les proportions de caractéristiques d’une population et, ce, à partir de l’étude d’une partie seulement de cette population, appelée échantillon.

Pr Serge Théophile Balima

De là, il a expliqué que la statistique comprend la collecte des données, le traitement des données collectées, l’interprétation des données, la présentation afin de rendre les données compréhensibles par tous.

« À cause des impératifs liés aux coûts et à d’autres considérations, les données sont collectées uniquement auprès d’une petite partie du groupe concerné. Le groupe considéré dans son ensemble est désigné par le terme population et la petite partie du groupe sélectionné par le terme échantillon », explicite expert Nana. Il précise que pour recueillir des informations sur une population statistique, l’on dispose de deux méthodes, à savoir la méthode exhaustive ou recensement et la méthode des sondages ou échantillonnage.

Les grandes étapes d’une enquête statistique sont d’abord la « conception » qui consiste à définir les objectifs de l’étude, définir l’ensemble de l’étude ainsi que les critères à étudier, à concevoir les outils nécessaires à la collecte des informations (questionnaires, guide d’entretien, manuels des agents…). Elle doit également définir les résultats attendus, notamment les indicateurs essentiels à calculer.

Ensuite, la « phase de collecte » qui comprend la formation des acteurs, la sensibilisation des personnes cibles, l’observation et l’enregistrement de l’information à l’aide de questionnaires. S’en suit la « phase de traitement » qui consiste en la validation des questionnaires remplis, la codification des réponses, le dépouillement (manuel ou automatique) et le traitement éventuel des données manquantes, des erreurs de saisie… Enfin, la « phase d’analyse et de diffusion » qui correspond au calcul des indicateurs, à la critique, l’interprétation des résultats et la présentation des résultats obtenus.

Les modes d’administration des questionnaires peuvent être par Internet, téléphone, courrier, par entretien direct (face-à-face) ; chaque mode ayant ses avantages et ses inconvénients.

La statistique constitue pour les décideurs politiques et les administrations publiques et para- publiques, un élément d’éclairage, un outil d’aide à la prise de décision dans le cadre de la mise en œuvre de leurs politiques.

Pour les organismes internationaux et régionaux, elle permet la mise en œuvre de leurs politiques d’aide et d’assistance. Pour les acteurs du secteur privé (investisseurs privés, etc.), la statistique permet d’identifier les besoins des populations en biens et services, de localiser les zones de pouvoir d’achat élevé ou de fortes potentialités.

Le citoyen lambda s’en sert pour juger le succès de l’action engagée par son gouvernement et de rendre ce dernier comptable de ses décisions.

Le deuxième thème, qui a porté sur la pratique de l’interview, l’un des genres journalistiques les plus sollicités dans les médias, a été dispensé Pr Serge Théophile Balima, enseignant-chercheur. De son développement, on note que l’interview n’est pas l’occasion d’une mise en valeur du journaliste, une façon de flatter son ego.

L’interview suppose la liberté de questionner. Elle est souvent une joute (pas toujours amicale), une passe d’armes verbales où deux protagonistes (interviewé/journaliste) doivent, chacun, faire leurs preuves et provoquer une mutuelle considération.

Pr Balima est aussi revenu sur les différents types d’interviews, les différentes étapes d’une interview et les erreurs à éviter dans ce genre journalistique, etc.
Toutes ces sessions ont été suivies d’exercices pratiques et d’échanges avec les formateurs. Ce qui a été bénéfique aux participants, au regard de l’impression générale exprimée à l’issue de ces deux jours de renforcement de capacités. D’ailleurs, ils ont souhaité que ces initiatives se poursuivent, notamment avec d’autres thématiques en lien avec l’actualité au Burkina.

OHL
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