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Médias et lutte contre le terrorisme : Vers l’instauration d’un climat de confiance entre les acteurs

Publié le vendredi 21 juin 2019 à 22h45min

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Médias et lutte contre le terrorisme : Vers l’instauration d’un climat de confiance entre les acteurs

Les rideaux sont tombés sur le forum du Groupement des éditeurs de presse publique de l’Afrique de l’Ouest (GEPPAO) sur la sécurité et la lutte contre le terrorisme dans la zone de l’Union économique et monétaire ouest -africaine (UEMOA), ce vendredi 21 juin 2019, à Ouagadougou. Le ministre en charge de la Communication, représentant le président du Faso, Remis Fulgance Dandjinou, a présidé la cérémonie de clôture.

« Le rôle des médias dans la lutte contre le terrorisme en Afrique de l’Ouest : entre contraintes sécuritaires et devoirs professionnels ». C’est sous ce thème que le Groupement des éditeurs de presse publique de l’Afrique de l’Ouest (GEPPAO) a organisé son forum de haut niveau à Ouagadougou. Durant 48 heures, les hommes et femmes de médias ont échangé sur cinq panels dont une quinzaine de sous-thèmes.

Selon Dr Aïchatou Mindaoudou, juriste nigérienne et paneliste, ce forum est très pertinent et il vient à point nommé, vu la situation qui prévaut dans la sous-région. « Je voudrais une fois de plus féliciter le GEPPAO d’avoir pris cette initiative. J’estime qu’il est important que chacune des composantes de nos sociétés puisse réfléchir pour voir comment elle peut apporter sa contribution à la lutte contre le terrorisme », a-t-elle confié.

Du côté des participants, les sentiments sont aussi ceux d’une grande satisfaction. « Durant ces deux jours, j’ai participé à ce forum avec honneur et fierté à tous les panels. J’ai l’impression qu’il y a une volonté des acteurs de tout faire pour bouter le terrorisme hors de nos frontières. Il y a de la substance, de la compétence, les outils qu’il faut. Maintenant, il faut en plus de cela une volonté des dirigeants pour capitaliser toutes ces énergies », a laissé entendre Aziz Dabo, responsable politique.

Aziz Dabo (2e à droite en tenue traditionnelle)

Pour Arthur Kaboré, étudiant en première année de communication à l’Université Aube-Nouvelle, les différents panels animés lui ont permis d’apprendre beaucoup de choses. « Par exemple, il faut faire attention à la diffusion des informations en tenant compte des réalités du pays. Il faut connaître la source de son information et s’assurer qu’elle n’est pas erronée avant de la faire passer », a-t-il noté.

Instaurer un climat de confiance entre les acteurs…

Au regard des insuffisances décelées au cours des échanges, les participants à ce forum ont fait des recommandations.

A l’endroit des médias, ils les chargent de créer des espaces d’information, d’éducation et de sensibilisation sur le vivre ensemble et de travailler à la spécialisation des journalistes reporters au traitement de l’information sécuritaire.

Pour les gouvernants, il est leur demandé de faciliter le travail des journalistes en renforçant leur capacité d’intervention sur le terrain et de développer la confiance en valorisant les médias nationaux et en instaurant un climat de confiance entre les acteurs de la lutte.

Quant aux institutions de la sous-région, le forum leur recommande de travailler à renforcer les capacités d’action des journalistes à travers l’équipement et la formation. Elles doivent également développer avec les membres du GEPPAO des projets et programmes éducatifs dans les domaines de la paix et de la sécurité.

Le directeur de Fraternité matin, Venance Konan

« Nous ne pouvons pas croiser les bras »

Toujours à cette même occasion, les participants ont lancé un appel dit « Appel de Ouagadougou ». Selon le président du GEPPAO, par ailleurs directeur du groupe de presse publique ivoirienne « Fraternité matin », Venance Konan, cet appel s’adresse à tout le monde afin de conjuguer des efforts pour venir à bout de ce terrorisme. « Nous ne pouvons pas croiser les bras, c’est pourquoi nous lançons cet appel. Nous espérons que nous serons entendus, car c’est un problème qui concerne chacun de nous », a-t-il insisté.

Le ministre de la Communication, Remis Fulgance Dandjinou

Visiblement, cet appel a eu un écho. En effet, à en croire le ministre en charge de la Communication, représentant le président du Faso, Remis Fulgance Dandjinou, le parrainage de ce forum par le président en exercice du G5 Sahel témoigne de l’engagement des gouvernements de cette organisation à apporter le soutien nécessaire aux médias pour mieux bénéficier de leur apport dans cette lutte contre le terrorisme.

Avant de fermer les rideaux sur ce forum, l’on ne doit pas oublier le thème principal.

Comment le journaliste peut-il sa profession en tenant compte des contraintes sécuritaires ? A cette question, Dr Aïchatou Mindaoudou n’est pas passée par le dos de la cuillère. « Pour moi, c’est tout simple. Lorsqu’on est un citoyen, il y a ce qu’on appelle l’intérêt général dont tous les autres y sont sacrifiés à son profit. En démocratie, la liberté d’expression est sacrée, et je ne suis pas de ceux qui voudraient qu’elle soit limitée de n’importe quelle manière. Toutefois, il y a des limites qui sont objectives. Si les journalistes adoptent une attitude qui va casser le pays, nous autres où allons-nous vivre ? Je pense que le journaliste doit jouer son rôle mais lorsqu’il est nécessaire, il doit regarder l’intérêt général de la communauté », a-t-elle conclu.

Cryspin Masneang Laoundiki
LeFaso.net

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