Le mercredi 22 mai 2019, la CNSE levait son mot d’ordre de ’’non finalisation de l’année scolaire’’ à la grande satisfaction des élèves et parents d’élèves. Cette décision intervenait au soir de l’achèvement des travaux de rédaction d’un projet de statut valorisant des personnels de l’éducation mais aussi à la veille des examens scolaires.

Le statut valorisant prévoit un certain nombre de points contenus dans la plateforme revendicative du syndicat. Une chose est la finalisation de la rédaction du statut valorisant, une autre est son adoption formelle. La coordination, dans sa conférence de presse du 15 juin 2019, a noté que si l’opinion a salué cette décision qui venait rompre l’angoisse des élèves, des parents d’élèves, quant à l’issue de l’année scolaire en cours et cela à la veille des examens scolaires, elle a fait l’objet de supputations de la part de certains collègues.

Mais l’objet de la conférence de presse n’était de répondre à ceux qui tirent à boulets rouges sur la CNSE sans prendre le temps nécessaire de lire et analyser les résultats de la lutte. « Elle ne vise pas non plus à justifier la levée du mot d’ordre et à faire un bilan exhaustif de notre lutte », déclare la coordination. Sur cet aspect, la CNSE d’y revenir lorsque le statut sera formellement adopté. Le but de l’exercice était de tenir l’opinion informée des engagements que le gouvernement.

Le coordonnateur national de la CNSE, Bonaventure Belem, est revenue sur les éléments sur lesquels la CNSE s’est appuyée pour décider, qui sont pour la plupart contenus dans le statut valorisant.

La CNSE est parvenue, après de longs mois, à stabiliser le contenu d’un statut valorisant pour les personnels de l’éducation, note-t-il. Deux orientations principales ont guidé les représentants de la coordination tout au long des discussions sur la question. Il s’agit d’une part de disposer d’éléments à même de permettre une amélioration des conditions de vie des personnels et d’autre part de bases pouvant contribuer à l’amélioration du système éducatif, explique le coordonnateur Bonaventure Belem.

Il ajoute qu’au terme des travaux sur la question, il est à retenir les avancées telles que le relèvement du niveau de recrutement pour l’ensemble des emplois retenus ; la création d’environ dix (10) nouveaux emplois, auxquels il faut ajouter deux autres créés en optionnel pour prendre en charge les centres d’éducation de base non formelle (CEBNF ; le règlement de la situation de personnels bloqués dans leur carrière ou sans statut ; la suppression de certains emplois en vue de raccourcir la durée du parcours dans la carrière ; l’élargissement d’opportunités d’évolution dans la carrière par la consécration officielle de passerelles et la création de nouveaux emplois ; l’octroi d’une bonification d’un échelon à certains travailleurs ; et enfin l’aménagement de dispositions particulières pour certaines catégories.

Et Bonaventure Belem de préciser : « Terminons sur ce chapitre en rappelant que la CNSE a indiqué clairement dans un procès-verbal signé avec le gouvernement le 03 juin 2019 qu’il n’y a pas d’accord sur la nomenclature telle qu’elle se présente dans le projet de statut ». Cette précaution lui donne la latitude de revenir sur cette question ou à chacune des organisations membres de le faire individuellement en temps opportun.

« Nous n’avons jamais fait mystère de cette réalité avec la partie gouvernementale pendant les discussions. De même, la CNSE n’a jamais dit que l’adoption de ce statut réglait tous les problèmes dans l’éducation et la recherche et partant constituait un moratoire en matière de lutte », a-t-il ajouté. Mais de l’avis des conférenciers, il est important de noter que dans le contexte actuel, les niveaux atteints représentent ce qui pouvait l’être dans un cadre comme celui de la CNSE et constituent des acquis notables.

D’autres acquis non moins importants ont requis l’attention de la CNSE parmi lesquels on peut citer la correction substantielle des indemnités de logement, spécifique et de la bonification d’échelon octroyée pour compter du 1er janvier 2018 ; la communication d’informations plus rassurantes sur le dossier des personnels des ex-garderies populaires et l’octroi aux enseignants en situation de classe d’une allocation annuelle de 30 000 F CFA pour l’acquisition d’ouvrages pédagogiques.

Le syndicat salue l’intelligence qui a conduit les responsables syndicaux à créer un cadre unitaire de lutte, qui est une première dans le pays réunissant autant d’organisations aux lignes et visions différentes. Un acquis important de la lutte de la CNSE se rapporte à une dimension organisationnelle et politique, estime-t-il. Pour eux, les travailleurs ont bien compris que c’est dans l’unité qu’ils peuvent peser fondamentalement sur les solutions à leurs préoccupations. Ils sont le principal bouclier de leur cadre de lutte, selon le coordonnateur de la CNSE.

Etienne Lankoandé
Lefaso.net