Sit-in au Village artisanal de Ouagadougou : « Si rien n’est fait, le VAO pourrait fermer », s’inquiète Abraham Diao, délégué du personnel
Le personnel administratif du Village artisanal de Ouagadougou (VAO) observe un sit-in de 72 heures à compter de ce mercredi 12 juin 2019. Il réclame un statut juridique pour le VAO, un statut du personnel et la relance des activités du VAO au ralenti depuis quelques années, faisant craindre une éventuelle fermeture du site.
Munis de pancartes gravées de leurs revendications et de sifflets, le personnel administratif du Village artisanal de Ouagadougou (VAO) veut faire entendre sa voix et ses revendications : le statut juridique, un statut du personnel et la relance des activités du VAO.
Aux dires du délégué du personnel, Abraham Diao, depuis 2000, date de sa création, le Village artisanal de Ouagadougou n’a toujours pas de statut juridique. « C’est comme un bébé qui n’a pas d’acte de naissance. Ce qui n’est pas normal. », soutient M. Diao.
Le personnel non plus n’a pas de statut. Les carrières n’avancent donc pas. « Quelqu’un qui est entré au Village artisanal en 2000, en 2019, il est à la même position, il n’avance pas. », explique Abraham Diao.
Outre ces deux points, Abraham Diao explique que le budget du VAO a été considérablement revu à la baisse, entravant ainsi le bon fonctionnement du site. Le budget de fonctionnement est en effet composé de 10 à 15% de majoration sur les produits des artisans à la vente, de la location des ateliers et de la subvention de l’Etat qui était de 34 millions de F CFA. La subvention de l’Etat s’est amenuisée avec le temps et est passée de 34 millions à 5 millions de F CFA.
Les gros clients sont passés de la vingtaine à un seul
Et avec le contexte sécuritaire difficile que connait le pays, la vente des artisans au nombre de 500 est en chute libre, ce qui a une répercussion sur le budget de fonctionnement du VAO. Les gros clients étrangers du Village sont même passés de la vingtaine à un seul client. Et pour cause : l’insuffisance du budget de fonctionnement empêche le personnel d’aller vers les clients et d’en prospecter de nouveaux.
« Depuis trois ans, nous ne menons aucune activité au VAO. Alors que nous sommes censés faire la promotion des produits des artisans, vendre ces produits et également faire de la formation au profit des artisans. Si nous ne faisons pas tout ça, nous ne vivons pas », s’inquiète le délégué du personnel.
- Abraham Diao, délégué du personnel du VAO
Ce sit-in a donc pour objectif d’interpeller le ministère de tutelle, en l’occurrence, celui du Commerce, de l’industrie et de l’artisanat (MCIA), à prendre à bras le corps ces difficultés que traverse le VAO et à y trouver des solutions. « On veut rayonner comme on le faisait avant 2011 avec une vingtaine de clients à l’étranger et un chiffre d’affaires qui avoisinaient 500 ou 600 millions et une quinzaine d’activités au plan local et international. », explique Abraham Diao.
Pourquoi ce sit-in maintenant ? Un effet de mode ? On pourrait tenter le croire, admet Abraham Diao, pourtant ce n’est pas le cas, assure-t-il. Selon ses dires, leurs revendications existent depuis 2014. Ils ont maintes fois été convoqués par l’autorité sans qu’aucune solution véritable ne soit trouvé, notamment sur le cas du statut juridique du VAO.
Plusieurs fois, des manifestations ont été prévues puis abandonnées parce que privilégiant le dialogue. « Nous avons suffisamment attendus. Nous pensons que si on ne trouve pas de solutions urgentes au cas du VAO, il pourrait même fermer. Et je pense que personne ne le souhaite. », conclut-il.
Justine Bonkoungou
Lefaso.net
Vos commentaires
1. Le 12 juin 2019 à 16:15, par Patriota En réponse à : Sit-in au Village artisanal de Ouagadougou : « Si rien n’est fait, le VAO pourrait fermer », s’inquiète Abraham Diao, délégué du personnel
Je suis passé il ya quelques mois au Village artisanal de Ouagadougou avec un ami venu d’Asie, mais quel ne fut pas mon étonnément de l’état de ce lieu. Par le passé ce lieu où j’aimais emmener mes visiteurs tout fièrement est devenu méconnaissable. Les activités sont mortes, des boutiques désertes.
SOS donc au ministre de la culture.
Que devient aussi le parc animalier de Ziniaré, je me rappele qu’il eut un cri de coeur pour soutenir ce lieu en état de délabrement.
2. Le 12 juin 2019 à 16:18, par PABLO En réponse à : Sit-in au Village artisanal de Ouagadougou : « Si rien n’est fait, le VAO pourrait fermer », s’inquiète Abraham Diao, délégué du personnel
Pour résoudre ce problème, c’est très simple. Si après bientôt 20 ans rien ne décolle comme ils l’ont eu même dit et ayant fait des chiffres d’affaires de 500 à 600 millions avant 2011 et aujourd’hui au lieu de reverser de l’argent à l’Etat, ils en demandent ! L’Etat doit céder la gestion du village artisanal à la faitières des artisans avec un cahier de charges car c’est un de leurs outils de promotion et de vente de leurs produits ; les artisans doivent s’assumer. Si la faitière des artisans échoue dans sa mission, on cède tout simplement à un privé ; si ça ne marche pas, on cède à un autre jusqu’à ce que ça marche ou on transforme le lieu en un centre commercial géré par la municipalité.
3. Le 12 juin 2019 à 16:58, par le Zongale En réponse à : Sit-in au Village artisanal de Ouagadougou : « Si rien n’est fait, le VAO pourrait fermer », s’inquiète Abraham Diao, délégué du personnel
Haï, mais si le VAO ferme là woh, vous allez partir où ? Faut pas souhaiter cela ! Qu’est-ce que le Ministère peut faire si y a pas clients ? Faut pas facher hein, c’est juste une demandaison.
Le 12 juin 2019 à 23:13, par Regtoumda En réponse à : Sit-in au Village artisanal de Ouagadougou : « Si rien n’est fait, le VAO pourrait fermer », s’inquiète Abraham Diao, délégué du personnel
Je pense que chaque travailleur doit avoir un plan d carrière.les mots sont bien dits et le message est bien clair.il incombe au departement en charge des ressources artisanales de remedier cela.si notre politique actuel c est d lutter contre le. Chomage,de donner a chaque burkinabé qelqchose a faire alors travaillons a ce que les travailleurs du VAO soit satisfaits,xa y va dans l interet du pays.
4. Le 12 juin 2019 à 19:11, par à privatiser En réponse à : Sit-in au Village artisanal de Ouagadougou : « Si rien n’est fait, le VAO pourrait fermer », s’inquiète Abraham Diao, délégué du personnel
Mais, ce personnel fait quoi ? RIEN ! Pourquoi pas des évènements à même de mobiliser des sponsors et faire vivre ce village artisanal. Il n’y aucune initiative de la part de ce personnel avec les artisans. C’est une boite à privatiser. Celui qui va reprendre saura rentabiliser le VAO sans 5 F de l’état et le faire vivre.
5. Le 13 juin 2019 à 07:51, par Zougrana En réponse à : Sit-in au Village artisanal de Ouagadougou : « Si rien n’est fait, le VAO pourrait fermer », s’inquiète Abraham Diao, délégué du personnel
Je pense pour ma part qu’il faut privatiser le VAO.
Un privé pourra mieux géré cette épine dans le pied de l’État.
Un bon appel d’offre et hop l’État se sépare de ce troup pardon gouffre financier.
6. Le 13 juin 2019 à 08:02, par sidibé En réponse à : Sit-in au Village artisanal de Ouagadougou : « Si rien n’est fait, le VAO pourrait fermer », s’inquiète Abraham Diao, délégué du personnel
Une structure qui n’a pas de statut juridique et qui fonctionne. Sur quelle base elle a pu recruté le personnel et continue de fonctionner. le MCIA est interpellé !
7. Le 13 juin 2019 à 12:21, par Au diable En réponse à : Sit-in au Village artisanal de Ouagadougou : « Si rien n’est fait, le VAO pourrait fermer », s’inquiète Abraham Diao, délégué du personnel
Foutez-nous la paix. Qui vous a recrutés pour vous mettre sur ce site ? Est-ce l’Etat ? Chacun est là-bas, il fabrique des trucs qu’on affuble de noms de produits d’ART et il les vend très très cher croyant s’enrichir très rapidement sans effort. Si vous êtes incapables de rentabiliser vos activités commerciales de ventes de vos produits dits d’art, circulez ! Chacun pense que c’est le moment d’arracher facilement sa part parce que l’Etat est couché par terre quoi ? Chrrrrr ! Bande de paresseux et de vauriens.
8. Le 13 juin 2019 à 12:27, par Bigbalè En réponse à : Sit-in au Village artisanal de Ouagadougou : « Si rien n’est fait, le VAO pourrait fermer », s’inquiète Abraham Diao, délégué du personnel
Quand on parle d’insécurité, de radicalisme religieux de tout bord, il y encore des citoyens qui pensent que cela ne regarde que les autorités et les victimes directs des attaques terroristes islamistes. Eh bien sachons que nous vivons aujourd’hui les conséquences du radicalisme religieux que certains responsables religieux ont laissé prospérer dans leurs lieux de culte et leur entourage pour avoir reçu quelques billets de banque de certains pays terroristes. La vérité c’est que ce n’est les burkinabè habitant Ouaga ou d’autres villes qui faisaient les achats au Village Artisanal, c’est bien les touristes étrangers et comme notre radicalisme religieux a fait prospérer les groupes djihadistes et les attaques terroristes, en bien, les touristes ont fui la destination "Burkina Faso". Les grandes rencontres internationales ont changé de sites et nos étrangers qui aimaient bien notre "poulet bicyclette braisé" de Ouaga ont préféré aller ailleurs. Nous aurons bientôt nos mosquées, nos temples, nos artisans et leurs produits pour nous-mêmes. Ainsi va le monde et tant pis pour les idiots qui pensent que le monde se résume à leurs versets bibliques ou coraniques "made in Burkina". En Afrique nous n’avons ni produit la Bible ni le Coran et nous sommes aujourd’hui capables d’interpréter leur contenu pour tuer des innocents au nom de Dieu. Voilà donc l’une des conséquences de notre irresponsabilité. Si nous ne changeons pas, ce sera bientôt le désert financier pour plusieurs secteurs du Privé et on saura que l’on est d’une façon ou d’une autre dépendant des autres même si on les considère comme des cafres. .
9. Le 13 juin 2019 à 13:28, par Bangbeda En réponse à : Sit-in au Village artisanal de Ouagadougou : « Si rien n’est fait, le VAO pourrait fermer », s’inquiète Abraham Diao, délégué du personnel
Franchement.... il ne se passe rien et vous ne faites rien pour faire vivre votre structure ? Faire "carrière" ce n’est pas ne rien faire et changer de poste...
C’est le monde à l’envers, vraiment !!!
Changez un jour, battez vous autrement que part ces méthodes...
Sans rancune et bonne chance !